cestpasvrai a écrit :
Je reviens sur la phrase : le salarié loue ses services.
Je préfère plutôt : le salarié se loue intégralement pour un usage.
L'esprit et le corps étant indissociables, le premier est bien obligé de suivre le deuxième dans les activités professionnelles.
Et dans une activité professionnelle, le corps peut souffrir beaucoup, et l'esprit aussi.
Et à l'inverse de la location d'un objet, ici il est question de temps de vie passé non récupérable (ou peut-être en partie, vieux, à la retraite, si on a la chance d'en avoir une et d'y arriver), d'usure physique et psychique, d'acceptation d'objectifs, de conditions et de décisions fixés par un autre.
Je ne comprends donc pas la comparaison entre cette "location" et celle d'un appartement.
On était dans le concept de propriété du produit du travail (au sens large du mot "produit")
Je loue tes services pour percer un trou dans un mur. A qui appartient le trou ?
Applique le à "je loue les services d'une personnes pour monter ou faire tourner une usine, à qui appartient l'usine ?"
Mais si tu veux posséder ton outil de travail, rien ne t’empêche de monter ton entreprise ou d'acheter une participation dans l'entreprise où tu travail en faisant parti des associés ou des actionnaires et donc d'être en parti propriétaire de l'outil de travail au lieu de mettre de coté sur un livret d'épargne, produit bancaire divers et varié ...) donc de donner ce pouvoir en question à une autre personne (un banquier, un fond d'investissement ou autre).
cestpasvrai a écrit :
L'entrepreneur est possesseur de son entreprise car il en a eu l'idée, et a pris les risques et fourni le travail de la création.
Je pense que l'idée de propriété ne doit pas être prise comme une notion évidente et indiscutable, mais discutée selon son impact social.
C'est justement au titre de l'impact social que l'on exproprie un certains nombre de personne pour faire des autoroutes et des aéroports ou de grand centre commerciaux quand ils ne veulent pas vendre. Ca s'appelle un "projet d'utilité publique".
Et même la délocalisation d'une usine pourrait se justifier au niveau social puisqu'en s'installant dans un pays moins développer, on va ré-équilibrer la richesse entre les deux pays et donc améliorer les conditions de vie du pays le plus pauvre. Et si le pays en question à une grande population, on voit bien que l'utilité social touche un bien plus grand nombre donc les quelques Français sont sacrifié sur l'autel du socialisme.
Comme quoi l'idée "d'utilité sociale" est à manipuler avec une très grande délicatesse car elle peut assez vite se retourner.
cestpasvrai a écrit :
Par exemple, il existe une différence de légitimité énorme entre posséder sa brosse à dent, et posséder d'importantes ressources naturelles, de nombreux biens immobiliers ou les moyens de les acquérir (fortes sommes d'argent).
Une terre ne vaut rien du tout si tu ne l'exploite pas. Que ça soit une terre agricole, minière, pétrolifère ou un bout de désert en plein milieu du Sahara. Or l'exploitation d'un terrain, c'est déjà un travail en soit.
Ca parait évident quand c'est l'entrepreneur ou l'agriculteur qui exploite son propre terrain, mais ça l'est beaucoup moins quand une personne qui à de l'argent décide que tel terrain pourrait être exploitable et y met de l'argent pour faire quelques chose qui va se vendre contre de l'argent.
Or qu'est-ce que l'argent ou plutôt la "monnaie" ? Ca c'est une question importante qui conditionne énormément de chose. La monnaie est un outil d'échange.
Avant l'invention de la monnaie, on faisait du troc. Je te donne quelques choses qui t’intéresse contre quelques chose qui m’intéresse et on marchande la quantité. Ca marche très bien quand on a un truc que veux l'autre et vice-versa mais çà ne marche plus du tout quand tu as un truc qui ne m’intéresse pas.
A moins de connaitre quelqu'un avec qui échanger ce truc qui m’intéresse pas contre un truc qui m’intéresse, le troc ne se fera pas.
La monnaie à été créer pour faciliter ce genre de transaction. Je troc ma pointe de flèche contre quelques pièces et j'irais les troquer contre poterie à quelqu'un d'autres, il suffit alors de marchander le prix.
Ce troc à base de monnaie à pris une dimension sociale dans le sens où quand il y a une pénurie importante d'un bien important (de la nourriture par exemple), le prix à tendance à monter et donc des gens vont moins en vouloir ou alors se mettre à la produire pour la vendre pour le bien de tous même si le but est "de se faire de l'argent" en la produisant en quantité suffisante, les prix diminueront et plus de gens y auront accès. Si tu produis un truc invendable car inutile, tu abandonnera car personne ne te rémunérera pour ton travail et tu va crever de faim.
Si tu fais un travail d'une grande utilité que pas assez de gens font, tu es censé recevoir une rémunération élevé à cause de ton utilité sociale. Or qui dit salaire élevé dit accumulation de bien ou de capitaux.
Et c'est la que les ennuies commencent réellement car plus tu accumules des capitaux, plus tu es à même de mener seul des projets de taille importante ce qui peut accroitre ton utilité sociale en faisant tourner des entreprises, en prêtant cet argent, en investissant dans des entreprises ou conforter cette utilité en créant des monopoles.
Si tu investis sur une invention médicale qui pourrait améliorer la vie de millions de personne ce qui fait qu'elle va se vendre. Les millions que tu investis ont bel et bien une utilité sociale positive même si tu as agis par pure cupidité à la base.
Quand tu prêtes de l'argent à quelqu'un, tu le fait en général à des personnes qui vont acheter donc faire travailler les autres ou bien pour financer un porteur de projet qui peut provoquer des ventes or l'achat et la vente est lié en partie à l'utilité sociale.
Comment veux-tu placer une barrière légitime et franche entre la notion d'argent, de fortune et d'utilité sociale ?
cestpasvrai a écrit :
Dans le cas de l'entrepreneur, il parait légitime qu'il soit récompensé. Mais il me semble qu'au fil du temps la propriété de l'entreprise devrait évoluer pour rendre compte de ces apports, au moins en fonction de leur qualité.
Mais si l'entreprise réussi à prospérer et que ton entrepreneur devient millionnaire et emploi des milliers de salarié, il deviendra automatiquement le vilain méchant patron hyper-capitaliste de ta vision alors qu'il a créer des milliers d'emploi et à donc un impact social plutôt positif.
Si tu lui prend une partie de ses biens, ça n'est pas une récompense.
Et puis la personne qui travaille dans l'entreprise est bel et bien récompensé elle aussi de son travail car elle obtient en échange une somme d'argent.
cestpasvrai a écrit :
On devrait aussi promouvoir vraiment les co-créations.
La création tout court mais pour ca, il faut arrêter de voir les entrepreneurs comme les vilains petit canard car ils pourraient devenir de grand patron dans le futur.
cestpasvrai a écrit :
Je pense aussi que le lien de subordination devrait être revu pour mieux correspondre à l'évolution de la société et ses attentes démocratiques.
Le problème est qu'il faut compter sur la nature l'être humain qui par exemple est égoïste dés que la situation devient "tendu" car il est rarement altruiste même au quotidien. On fait toujours les choses en fonction de se que peuvent penser les autres ou de ce que ça peut nous apporter plus tard.
Quand tu va "généreusement" aider un ami, tu as inconsciemment le désir qu'un jour, il fasse la même chose pour toi ou plus.
Certaines personne aimeraient avoir la même quantité d'argent et de bien que des gens plus riches mais ne veulent pas des problèmes qui vont avec. Du genre, ils pestent contre leurs employeurs mais ne veulent pas de poste à responsabilité ou se mettre à leurs compte ou pire, font exactement le même type de choix que leur employeur quand ont les mets dans la même situation.
C'est bien beau de dire que les salariés devraient acquérir la propriété de leur entreprises en travaillant mais il y a derrière des inconvénients auquel la majorité des salariés ne souhaiterait pas avoir à faire face.
Si tu es propriétaire même d'une partie de l'entreprise, tu es solidaire des bénéfices mais aussi des pertes lié à la mauvaise gestion, tu dois participer à la gestion de l'entreprise donc d'assister aux conseils d'administrations ou aux réunions d'associés et surtout prendre des décisions qui font que tu peux perdre ton travail.
Ca revient à être son propre patron et ça n'est pas possible avec des gens qui refusent toute responsabilité car "il n'y comprennent rien" avant même d'avoir essayé.
Ces gens la préfèrent largement être salarié sans pouvoir que d'avoir à prendre ces fameuses décisions.