comment garder le moral?

[maguy]

On nous balance des statistiques la-dessus qui tendent a le laisser penser, mais je ne crois pas que l’espérance de vie aie vraiment augmente,

La vraie question est plutôt : dans quel état ? Vivre plus vieux ne signifie pas vivre mieux et en bonne santé.

Il faut tout de même qu'on ait une sacrée santé pour résister à tout ce qu'on mange, boit, respire, à tous ces vaccins, à tous ces médocs, sans compter la "prévention" presque obligatoire qui n'a rien prouvé ni rien trouvé.

[bebert]

Mmouais... à quoi sert de chercher de la compagnie si on est soi-même mal dans ses baskets ? On risque juste d'être classé dans les ennuyeux, tristes, bref pas fréquentables. Mais ceci n'est que mon avis.

Je me permets de le partager... (Tu n'as donc plus qu'un demi-avis... ) Les gens qui font la gueule font sans le vouloir le vide autour d'eux, ce qui crée un cercle vicieux qui empire la situation. Le risque de se rattacher aux autres est grand, je crois qu'il faut d'abord se connaitre.

[Paulina]

"comment garder le moral" ? Il faut coûte que coûte rester en lien avec les autres, garder une activité qui met en mouvement le corps et l'esprit, pour ne pas ruminer notre inquiétude. C'est une véritable gestion de soi, qui permet de tenir en attendant mieux. Et là encore, ce n'est pas qu'une recette personnelle.
La question étant, jusqu'où peut-on tenir ?

Tout à fait d'accord. Tout dépend de l'état d'esprit de chacun. C'est différent si on a envie d'aller de l'avant ou de baisser les bras. Je trouve que la vie est plus agréable lorsqu'on va de l'avant. Ne pas se focaliser sur sa recherche d'emploi. On ne maitrise pas tout, on n'a pas pouvoir sur tout. La chance arrivera à un moment ou un autre. Il faut garder le sourire. Si on tombe dans la déprime, on n'intéresse plus les gens et on se replie sur soi avec de la rancoeur et là c'est la fin de tout, la descente aux enfers avec un point de non retour.

Par ailleurs je pense que certaines personnes vivent avec des croyances telles qu'on ne peut pas être heureux si on n'a pas d'emploi et que l'emploi apportera le bonheur. C'est faux, le bonheur est partout. Comme disait Voltaire : j'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.

Dire qu'on va bien alors qu'on est au chomage est pour certaines personnes une honte, signe d'une volonté de s'y incruster, de s'y complaire et de plus vouloir faire des efforts, d'être à la charge de la société. Encore une croyance. On ne va pas porter le noir comme si on était en deuil. Pour moi il y a des choses plus graves dans la vie.

[maguy]

lorsqu'on va de l'avant.

Excusez-moi Paulina, pour moi c'est le genre de phrase qui ne veut pas dire grand-chose. Ca veut dire quoi "aller de l'avant" ? Je suis obligée de penser aux poncifs des prestataires "il faut être positif" etc.

Je m'autorise à aller mal de temps en temps. J'ai au moins la décence de ne partager ces jours-là avec personne d'autre.

Et non, pas de rancœur, juste de la distance et le sens de l'ironie

[Paulina]

Aller de l'avant, pour moi c'est continuer à vivre. Je ne vais pas rester enfermée chez moi toute la journée, sous prétexte que je dois trouver un emploi. Il n'y en a pas, je ne peux pas l'inventer.

J'ai perdu mon CDI il y a longtemps et je regrette seulement le salaire et encore ce n'était pas Byzance. Dans cette boite pourrie j'ai vécu l'enfer, le harcèlement moral. A l'époque je ne savais pas que ça s'appelait comme cela. C'est avec le recul que j'ai compris. C'est pourquoi pour moi l'emploi est un moyen et non une fin. Et aujourd'hui l'emploi n'est pas une garantie contre la pauvreté.

Je ne veux pas te convaincre Maguy. Chacun choisit son chemin. Je connais une personne qui a choisi le chemin de la déprime, voire de la dépression. Libre à elle, mais moi je ne la suivrai pas. Elle y va toute seule.

[maguy]

Aller de l'avant, pour moi c'est continuer à vivre.

Hé, ho, je bouge encore

Je connais une personne qui a choisi le chemin de la déprime, voire de la dépression. Libre à elle,

Désolée de te contredire, mais on ne choisit pas la déprime ou la dépression. C'est comme la grippe, ça vous tombe dessus. C'est une vraie maladie, pas l'expression de faiblesses.

Je trouve dangereux pour le moral de vouloir à toutes forces se construire avec les autres. On risque plus de déconvenues et de déceptions.

[Invité]

J'habite un hameau de trois maisons, (quatre habitants recenses) et j'ai de la visite presque tous les jours... souvent a l'improviste

Lundi: un sanglier
Mardi: un écureuil
Mercredi: une chauve-souris
Jeudi: un lapin
Vendredi: personne (ils sont tous en RTT)
Samedi: un chasseur
Dimanche: personne (faut pas déconner, c'est dimanche)

[bebert]

Les lapins se raréfient, alors que les chasseurs aussi... Allez comprendre...

[Paulina]

Tout va bien Maguy alors si tu bouges.

Ok la dépression est une maladie, mais on peut choisir de la guérir ou de rester enfermée à double tour avec elle. On ne peut pas en sortir seul. Il faut l'appui d'un médecin et de préférence un psychiatre. Les amis ne peuvent assumer cela. J'ai essayé et compris qu'elle m'emmenait dans le trou. C'est très lourd à supporter, c'est étouffant, c'est même contagieux. Je me sens très mal en sa compagnie.

Je trouve dangereux pour le moral de vouloir à toutes forces se construire avec les autres. On risque plus de déconvenues et de déceptions.

Jamais dit cela. Je ne suis dépendante de personne. Je choisis mes loisirs en fonction de mes gouts et de mon porte-monnaie évidemment. Lorsque j'ai envie de compagnie je me tourne vers les personnes souriantes et je laisse de côté les autres. Lorsqu'on travaille on est obligé de supporter ses collègues sympa et désagréables, alors en dehors je choisis.

[maguy]

Ok la dépression est une maladie, mais on peut choisir de la guérir ou de rester enfermée à double tour avec elle

Le propre de la dépression est justement de ne plus avoir le choix, d'être incapable de décider, d'être cohérent. Ramener cette maladie à une volonté de "s'en sortir", c'est à la base avoir tout faux.

Lorsqu'on travaille on est obligé de supporter ses collègues sympa et désagréables, alors en dehors je choisis.

Entièrement d'accord !

[Paulina]

Je pense plutôt qu'il s'agit d'un déni, un refus d'admettre sa maladie, souvent par honte.
Si la personne ne veut pas consulter, on ne peut rien pour elle.
Si elle consulte et ne veut pas prendre ses médicaments, on ne peut rien pour elle.
Si elle ne veut pas suivre une psychothérapie, on ne peut rien pour elle.
On ne peut mettre la faute sur les autres. C'est la facilité et cela ne mène qu'à un tourbillon vers le suicide ou la violence contre les autres.
Seul un professionnel peut aider qqn en dépression pour l'aider à oublier les choses douloureuses et se tourner vers l'avenir.

[maguy]

Il s'agit beaucoup plus certainement d'une énorme fatigue, d'une lassitude, où on ne trouve plus l'énergie de rien, où on se demande pourquoi se lever le matin.

[Paulina]

Si c'est juste un manque d'énergie, ce n'est pas grave.
La personne qui n'est pas dépressive trouvera de l'énergie pour sortir si on lui propose qqch qui l'intéresse. Elle peut se réinsérer et trouver goût au travail.
La personne en dépression ne s'intéresse à rien ou se lasse de tout et ne parle que de sujets morbides. Elle ne peut pas reprendre un travail.

[elusive_reclusive]

Je pense plutôt qu'il s'agit d'un déni, un refus d'admettre sa maladie, souvent par honte.
Si la personne ne veut pas consulter, on ne peut rien pour elle.
Si elle consulte et ne veut pas prendre ses médicaments, on ne peut rien pour elle.
Si elle ne veut pas suivre une psychothérapie, on ne peut rien pour elle.
On ne peut mettre la faute sur les autres. C'est la facilité et cela ne mène qu'à un tourbillon vers le suicide ou la violence contre les autres.
Seul un professionnel peut aider qqn en dépression pour l'aider à oublier les choses douloureuses et se tourner vers l'avenir.

Il y a aussi le facteur d'accès aux soins, pas juste le "vouloir". Je sais de quoi je parle: je suis en dépression, pas spécialement à cause du chômage ou tout du moins pas uniquement.
Dans le désert médical où je me trouve, c'est très difficile de trouver le thérapeute adéquat: on n'a pas le choix. Je me rabats sur un psy clinicien habitué à prescrire des doses de médocs qui m'enverraient très certainement dans le décors, avec 2 mois de délais minimum pour avoir un RV, alors que lorsque j'étais en ville je pouvais voir un psychanalyste 1 fois par semaine (et même y aller à pieds, ça aide).
Malgré une ALD, les changements au niveau de la prise en charge des transports en VSL par la Sécu m'ont obligée à renoncer à des séances de relaxation (parce que trop loin, obligée de m'y rendre avec ma ruine de bagnole...), ainsi qu'à un suivi plus régulier.
Dur de se soigner correctement dans ces conditions.

Pour ce qui est de l'isolement, il est une des causes de ma dépression. Je ne fuis pas les gens au contraire, cette privation de vie sociale est une frustration permanente. Je n'ai pas l'impression de m'y complaire, juste de ne pas avoir le choix. Ceci dit à l'heure actuelle, je serais sans doute de mauvaise compagnie...

[Paulina]

C'est sûr que dans les zones rurales, le choix médical est moindre.
Quand on a le choix, il existe plusieurs thérapies qui s'adaptent selon la personne. Se contenter de prendre uniquement des médicaments ne doit pas être suffisant, ça anesthésie la douleur, mais il faut aussi travailler sur soi, ses valeurs, apprendre à lâcher prise sur ce qu'on ne peut pas contrôler, faire le deuil... se réapproprier sa vie.

Je vous souhaite de trouver la thérapie qui vous aide à vous en sortir.

Bon courage.