Des revendications… évidemment.
Les collectifs qui les portent : AC !, CGT Chômeurs, APEIS, MNCP… que nous connaissons bien et tous pour y avoir milité avant de lancer Actuchomage, ne mobilisent guère plus hélas… sur des revendications très précises, comme l'indemnisation de toutes les formes de chômage (puisque 50% des chômeurs ne sont pas indemnisés par l'UNEDIC), ou encore : pas d'indemnisation inférieure au SMIC…
Ceci pour les plus fortes.
Cependant, ces collectifs qui existent depuis parfois plus de 10 ans, qui ont obtenu des choses (comme la prime de Noël), qui parfois disposent de moyens (logistiques) comme la CGT Chômeurs, peinent à mobiliser.
Je confirme que sur de grosses manifs, les chômeurs présents (et clairement identifiés) ne sont que quelques dizaines (toujours les mêmes têtes).
En Allemagne, par exemple, pour l'adoption du plan Hartz (très répressif), des dizaines de milliers de chômeurs se réunissaient dans les grandes villes, chaque lundi.
Certes, ils n'ont pas obtenu gain de cause (le plan Hartz a été adopté) mais - peut-être - ont-ils obtenu de ne pas voir s'aggraver leur cas.
Extrait d'un article mis en ligne en 2004 sur Actuchomage :
"Depuis deux mois, tous les lundis, des dizaines de milliers d'Allemands se réunissent dans les villes d'outre-Rhin pour marquer leur opposition aux réformes - notamment celle de l'assurance chômage - inscrites dans le plan Hartz IV. La manifestation organisée samedi 2 octobre dans les rues de Berlin était annoncée comme le point d'orgue de la mobilisation des chômeurs et précaires allemands. À en croire les médias, il n'aurait pas tenu ses promesses : entre 20.000 et 40.000 participants (chiffres évoqués sur France Info). Cette mobilisation "décevante" reste néanmoins très supérieure aux rassemblements de chômeurs de 2003 et 2004, appelés en France autour du "recalcul", de l'ASS et du RMA."
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En conclusion, avant de revendiquer - et nous revendiquons ici bien des choses, à commencer par la représentation OFFICIELLE des chômeurs lors des négociations de l'assurance-chômage à l'UNEDIC -, il faut arriver à initier une première mobilisation "significative".
Ce à quoi nous nous heurtons.
La provoc' "couilles molles" traduit - en effet - un aveu d'impuissance, car nous ne réunissons même pas 100 ou 200 personnes sur une manif', ne serait-ce que pour nous rencontrer, échanger et marquer le coup.
C'est ça que je déplore.
Alors, faut-il baisser les bras ? Accepter de nous retrouver à une dizaine (toujours les mêmes) à distribuer nos tracts le long du cortège ?
Et je confirme aussi que 50% d'Actuchomeuses et Actuchomeurs présents ces jours-là… ont un boulot (ou une activité à temps partiel).
Et je confirme d'ailleurs qu'une majorité de nos adhérents ont un boulot (ou une activité à temps partiel).
Ceci est une bonne chose puisque ces "salariés" solidaires participent très largement au financement de nos actions.
Ceci est préoccupant aussi, car ça confirme la résignation des premiers concernés.
Certes, Pili, bcp de demandeurs d'emploi refusent de se "reconnaître" dans une association de chômeurs, se refusent à admettre leur statut synonyme de difficultés et de marginalisation… Nous le comprenons ici et Actuchomage est là pour les aider à surmonter la culpabilisation.
Cependant, on pourrait "espérer" que quelques dizaines de personnes se retrouvent dans l'initiative que nous lançons, ou au moins, en débattent.
Quelques dizaines de personnes sur des millions de chômeurs et précaires, quelques dizaines de personnes sur les 200.000 visites que nous accueillons chaque mois.
Est-ce trop demander ?
Mon "couilles molles" aura eu au moins un effet : Celui de faire réagir.
C'était voulu…
Bon, y'a pas de drame non plus. L'essentiel étant de discuter de tout ça.