La "démagogie", c'est de parler du chômage sans voir celles et ceux qui en sont victimes, à part en quelques rares occasions.
Le problème des chômeurs,
c'est qu'ils sont invisibles alors qu'ils se comptent par millions.
Depuis le lancement de notre association, nous militons pour les rendre "visibles", pour leur donner des visages et des voix (ce que nous avons réussi en de multiples occasions).
Si les chômeurs étaient + visibles, notamment dans les cortèges syndicaux, sans doute y trouveraient-ils la place qui leur revient (dans les syndicats).
Ils n'en seraient pas exclus partout, sauf à la CGT ; pas exclus non plus des négociations sur l'assurance-chômage ; pas exclus des décisions (
forcément défavorables) prises en leur nom !
Voilà le constat.
Mais - pardonnez mon exaspération - les chômeurs sont des "couilles molles" !
Ils se laissent écraser comme des merdes.
Dans les manifs auxquelles nous participions quand on était "jeunes"

, en 2003/2004, il y avait un copain qui scandait toujours le mot d'ordre : "
Nous aurons le sort que nous méritons !".
Alain (c'est son prénom) avait (a) raison.
Les chômeurs ont le sort que mérite leur résignation à accepter leur situation.
Je ne prône pas la "révolution" par ces mots, évidemment. Juste la "reconnaissance".
Le jour où 5.000 ou 10.000 chômeurs défileront dans les rues, ça ne changera pas la face du monde, mais ça changera le regard que porte la société sur ses parias : des femmes et des hommes comme les autres, votre conjoint, votre père, votre mère, votre gamin…
Mais - je le concède - nous avons échoué dans cette mission : rendre visibles - massivement - les chômeurs ; enfin, partiellement, car quelques-uns d'entre nous ont, en diverses occasions, osé ramener leur gueule devant les caméras, dans la presse écrite et sur les radios.
Et dès que nous avons ramené notre gueule (chômage Seniors, plaintes contre les discriminations, affaire des Recalculés, enfants de chômeurs privés de cantine scolaire…), on a
TOUJOURS réussi à faire bouger les lignes.
Là, on compte 2 millions de chômeurs de catégorie 1.
Des dizaines de milliers de salariés vont venir grossir leurs rangs dans les prochains mois. Pendant ce temps, certains partenaires sociaux nous concoctent une convention d'assurance-chômage moins favorable (raison pour laquelle ni FO ni la CGT ni la CFTC ne la signent), et personne ne bouge dans la rue.
Une mobilisation - même symbolique - serait un signe fort.
Mais, non, en France, on a le sentiment - effectivement - qu'il n'y a pas de chômeurs.
Si 1% d'entre eux se bougeait le cul, on aurait 20.000 personnes dans les rues.
Sur les manifs, ce ne sont pas 20.000 chômeurs qu'on voit, pas 2.000, pas 200,
MAIS 20 !!!!!
Le problème de fond se situe là !
Tant qu'on aura pas contourner l'obstacle - et ce n'est pas demain la veille, vu le peu de réactions ici -
faut pas venir se plaindre !
Le pire, c'est que ce sont des "salariés" (moi, Pili, Monolecte il me semble, Diety aussi il me semble, à temps partiel) qui animent l'initiative (heureusement suivie par quelques trop rares courageuses et courageux).
Et là, franchement, moi j'ai les boules !