le polar , histoire sociale

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Modérateurs : superuser, Yves

chris

le polar , histoire sociale

Message par chris »

Le polar, la résistance de l’individu face au système.

Dans le roman noir à l’américaine d’après la crise de vingt neuf qui dicte encore les règles du polar à l’heure actuelle, l’ordre n’est pas bon, le droit et la justice sont corrompus. Comme le dit Manchette la domination du Mal y est « sociale et politique ». Pas d’échappatoire du côté de l’état. Pas d’échappatoire non plus du côté de la lutte des classes qui y est inexistante ou plus précisément terminée. Les exploités ont perdus. Le capitalisme y est triomphant… Le règne du Mal est achevé.

Se dresse alors le héro (ou l’anti-héro peut importe). Il entre en résistance individuel et forcément illusoire contre l’immoralité capitaliste. Ce combat perdu le mène fatalement à consommer drogue, alcool et/ou longs monologues… Nous parlons ici des héros conscients et moraux (Le Marlow de Chandler, ceux de Hammet, L’Alligator de Carlito). D’autres tenteront juste de résister aux assauts ou de se débattre dans ce monde sans pitié (La position du tireur couché de Manchette, Madox de Williams dans je t’attends au tournant Le boxeur frapadingue de Jim Thompson dans La mort viendra, petite…). Le polar, c’est l’individu qui se dresse face à la machination, au système. Quand il ne se dresse pas, il tente de ne pas casser quitte à plier.

Le roman noir est né de la désillusion du rêve américain, de son système libéral et de la misère morale et sociale qu’il engendre. Il est une descrïption sociale du monde et bien souvent l’action d’un individu ou d’un groupe restreint (le privé, le gangster, les terroristes Nous avons brûlé une sainte de Pouy…) contre les injustices que ce monde engendre, cette action n’a pas forcément pour but d’être juste, mais tout au moins de faire changer les billes de camp.

Le polar est un genre révolutionnaire ! Il est un acte de résistance de l’individu face au système. La géographie du polar suit la géographie des pays industrialisés…
un extrait de la prose d'un forumeur d'un site consacré au polar , que je trouve remarquable dans sa reflexion sur le role social de cette litterature souvent meprisée mais pourtant qui a ses lettres de noblesse avec les manchettes ,chez nous !

il ya une sorte de liaison entre le chomage de masse ,la precarité ,l'anarchisme qui y est interessante :idea:
chris

Message par chris »

pour pas etre egoiste , le forum est sympa au niveau des opinions :wink:
superuser
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Message par superuser »

Voilà qui me conforte dans mes lectures !!!

Quand je ne lis pas des bouquins sérieux à chroniquer sur Actuchomage, et les articles de presse pour nourrir nos actus, je dévore... des polars !

Ça me détend. :)
Monolecte

Message par Monolecte »

Belle analyse!

Ceci dit, je préfère de très loin la science fiction, autre genre injustement dénigré!
chris

Message par chris »

ah, je savais bien que ce post sur la ..poesie contemporaine ne laisserait pas insensible :D

perdu au milieu des debats ribouldinguiens :cry:
Ceci dit, je préfère de très loin la science fiction, autre genre injustement dénigré!
reflexion tout aussi juste ,puisque beaucoup d'auteurs de polars sont aussi science fiction !

je pense a joel houssin ,l'auteur du celebre "doberman" qui fut "interdit" dans les prisons dans les années 70,80 mais qui fut primé en tant qu'auteur de science fiction !

avant de se faire du fric en co signant des "navarro "et des "moulins"

ce mec est un veritable mystere 8)

pour ceux qui connaissent point ,sa science fiction est tres sociale realiste avec les comportements humains en exergue toujours ;plus un humoir ..noir et cynique qui deplairait point a triste sir si y connait pas :wink:

quelques titres qui sont aujourd'hui des collectors vu la discretion de l'auteur :

le champion des mondes / angel felina /voyeur/le pronostiqueur / lilith /le chasseur /

et les celebres "doberman " pour la chronique du grand banditisme anarchie des années 70 :P
Monolecte

Message par Monolecte »

En SF, il y a les auteurs "classiques" incontournables :
K. Dick, Heinlein, Herbert, Aldiss, Silverberg, Asimov et pardon à ceux que j'oublie et mes fayots contemporains : Orson Scott Card, avec l'épopée d'Ender (on ne peut même plus parler de cycle) ou d'Alvin le faiseur et le très français Pierre Bordage, même que son premier grand bouquin, les Guerriers du Silence, il l'a écrit pas très loin du bled, alors qu'il était chomiste!
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Spéciale dédicace to Ribouldingue
Image
ça commence comme ça:
La guerre était évidemment d'origine économique, avec de part et d'autre des intentions Hégémoniques flagrantes, mais comme de bien entendu elle se cachait derrière les masques de l'idéal généreux, du patriotisme, de la politique, de l'honneur, etc. Les mensonges de toujours. Les hommes civilisés étaient pour cela de véritables artistes et cultivaient l'hypocrisie comme personne: se battre pour le simple profit, parcequ'on a peur, qu'il faut être fort, qu'il faut écraser le voisin pour ne pas être écrasé par lui ... tous ces motifs étaient bons pour les "sauvages" des temps anciens : un des principaux apports de cette civilisation toujours en équilibre entre la pierre taillée et les grands philosophes était cette morale que l'on digérait mal dans l'azbsolu mais que fort heureusement on pouvait distordre à loisir dans la quotidienneté vécue. On mourrait donc pour de nobles causes, toujours, d'un coté comme de l'autre, et les assassins grimés en chefs d'éta, avec leur cohortes de bourreaux, de séides grimaçants sous les cloches protectrices des "gouvernements", tiraient les ficelles du spectacle grand-guignolesque ; Ils étaient les derniers à mourir. fatalement. Il fallait bien continuer à parler d'honneur, de survie, de légitime défense. Il fallait bien que les héraults demeurent pour trompeter l'hymne à la connerie, presser les boutons et faire valser les pantins hypnotisés.

Des millions et des millions de morts furent comptés avant que se dessillent enfin les yeux hagards des pantins.
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