Les joies de la recherche d'emploi

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Modérateurs : superuser, Yves

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olivier2013

Les joies de la recherche d'emploi

Message par olivier2013 »

Salut les amis,

J'ai plus de 40 ans et j'ai déjà connu le chômage mais j'avoue avoir oublié: les dents de scie. Un jour, l'espoir est là, et le lendemain on pense qu'on ne va jamais rien trouver :mrgreen:

Et toujours ZE big question: quand ?

Quand va-t-on retrouver ?

Ah boule de cristal !

A+
bebert

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par bebert »

J'ai plus de cinquante ans et je ne me pose plus la question de quand je vais retrouver, mais de l'interet de retrouver. Vu la retraite de merde qu'on va filer a ceux qui vivront assez vieux, j'ai pris la decision de m'entrainer des maintenant. La question que je me suis posee est que faire pour echapper a la necessite de dependre d'un patron ou de l'etat ?
bob l'eponge

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par bob l'eponge »

Bonjour ! Je suis beaucoup plus jeune que vous , mais totalement en accord avec votre point de vue ! A quoi bon travailler si derrière pas de retraite ? Si ca continue il faudra travailler jusqu'à sa mort !
maguy

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par maguy »

Je suis d'accord avec bebert et j'ai 58 ans. J'ai abandonné l'idée même de travailler surtout si c'est payé une misère.
D'ailleurs, qui voudrait d'une vieille ronchon ? :lol:
mfp612

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par mfp612 »

Comme vous, j'ai 40 ans. Donc quand je vois qu'on "fait partie de ceux qui ne retrouverons plus d'emploi".....
Pas de permis, pas de moyens pour le passer pas de moyen pour trouver un emploi.....
Pas l'age requis......
Moi aussi j'ai abandonné...
Bientôt on va même devoirs retourner à "la pêche ou à la chasse" pour pouvoir manger.... :D
superuser
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Localisation : Paris

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par superuser »

Puisqu'il y a des nouveaux ici, je vais à nouveau évoquer mon cas que les "anciens" connaissent pour faire un parallèle avec la situation actuelle.

J'ai été licenciée en 2001 à l'âge de 39 ans. J'ai fait une formation, puis cherché aussitôt du boulot. Mais il y a eu le "11 septembre" et ce qu'on a appelé ensuite "le retournement conjoncturel 2001-2003". Pas de boulot, rien, ou alors que des jobs précaires ou au Smic alors que je suis Bac+2 et que j'avais 20 ans d'expérience professionnelle dans les pattes (j'en ai même accepté un, mais j'ai rompu ma période d'essai au bout d'un mois et demi quand je me suis rendue compte que, pour 1.007 € à la fin du mois, j'allais me terrer dans une boîte sans perspective d'évolution, avec une ambiance merdique, et que je ne m'en sortirai pas financièrement).

Aujourd'hui, on apprend qu'en 2012 "l'économie" (en fait, le patronat) a détruit 100.000 emplois du secteur marchand et que 258.000 personnes se sont inscrites en catégorie A de Pôle Emploi.
Fin 2003, "l'économie" en avait détruit 73.000 — un record qualifié alors d’"historique" — et de 2001 à 2003, quelque 450.000 personnes se sont inscrites à l'ANPE (catégorie 1 à l'époque). Le taux de chômage dépassait aussi 10% (au premier trimestre 2005, il était encore à 10,2% !).

J'ai cherché du boulot comme une dingue jusqu'en 2006 (quelque 1.800 candidatures envoyées, d'abord de façon ciblée puis de plus en plus large voire industrielle)... où j'ai décidé d'arrêter.
J'étais trop vieille, trop chère, trop atypique pour les employeurs. Le jargon des offres m'était devenu insupportable. Bref, cette vaine recherche d'emploi me rendait malade et me coûtait trop cher, puisque j'étais passée entre temps à l'ASS.

Depuis, je chôme et je me démerde avec ma pitance. Je sais que, sauf miracle, je ne retrouverai jamais un boulot digne de ce nom.
Comme y fait allusion notre Bébert, nous sommes en pré-retraite forcée. Je m'y suis adaptée, j'ai appris à m'occuper et à me rendre utile hors de l'emploi. Et je vis. Cette marginalité est même pour moi source de fierté : malgré ma pauvreté, je suis hors-système et je m'en félicite.

En 2003, comme beaucoup de chômeurs, j'avais la tête dans le guidon et je n'avais pas connaissance de la situation économique du pays et des chiffres que j'ai cités (je suis d'ailleurs incapable de vous dire combien il y avait alors de chômeurs de longue durée). C'est après, en m'y intéressant et en me "professionnalisant" sur le sujet, que j'ai découvert pourquoi moi et bien d'autres se sont retrouvés piégés dans le chômage.
Aujourd'hui, on compte 2 millions de chômeurs de longue durée officiels, et le "retournement conjoncturel" (qui est en fait structurel) dure depuis 2008. Imaginez les dégâts que cela va produire, et produit déjà !

Donc, je vous le dis : nous sommes les sacrifiés du système, et il faut que nous apprenions à résister, comme d'autres l'ont fait dans les années 30. Nous sommes à un tournant de l'Histoire : il faut s'y préparer.
choupettes

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par choupettes »

bonjour moi aussi j'ai 52ans chomage depuis debut annee et me pose des question( si je vais en retrouver du travail.et puis la retraire des clous )et pour le monent personne repond au cv envoyer les ammonces toujours les memes ... je n'ai plus motivation .
mfp612

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par mfp612 »

Je comprend mieux superuser.
Quand on travaille on ne voit pas la réalité des choses. On se contente du boulot / dodo.... train train habituel.... On survol les infos, ça nous touche pas vraiment ....
Il m'a fallu une opération, qui si je ne l'avait pas faite, aurais pu me couter la vie puisque pas de symptomes, pour réflechir . Il m'a fallu me retrouver au chômage, pour voir la réalité des choses, voir que beaucoup plus de gens sont concerné par la pauvreté, la survie.
Aujourd'hui je peu voir enfin grandir mes enfants. Je ne cours plus partout, je ne me tue plus à la tâche. J'ai travaillé pendant 15 ans comme une forcené, tout ça pour quoi ? Pour en arrivé là....
Alors là on comprend mieux. Je parcours ce forum depuis 2 jours. J'en apprend beaucoup. Je constate que je ne suis pas la seule, que d'autres se battent aussi. Ne pas rester isolé, ça c'est important.
Ou je suis, je ne suis pas la seule à survivre. On s'entraide. Si j'ai trop de tomates, j'en donne a des voisins qui n'ont pas trop les moyens, trop d'oeufs, pareil.. On me passe des légumes et vice versa. (Désolé pour l'état, mais sans scrupule on nous laisse survivre sans scrupule on se débrouille.) On nous donne pas les moyens de dépenser, soit on dépense presque plus.
On ne peu ou ne veux pas me donner les moyens de travailler soit, et ben moi je dépense le moins possible. Au final qui est le grand perdant moi ou l'état qui ne perçoit moins de taxe sur mon dos....
J'ai eu l'occasion de travailler avec des séniors, je suis désolé, me sentant encore jeune malgré mes 40 ans, on apprend beaucoup avec eux, on a une autre vision, on peu partager, innover.
A chaque âge on peu apporter "sa pierre" son expérience, de nouvelles idées. Parfois en combinant le tout vous seriez étonné de voir ce que l'on peu faire.
lestymo

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par lestymo »

Bonjour,

Ba moi, j'ai 39 ans et depuis 22 ans je galère de périodes de chômage en contrats précaires payés au lance-pierre et à des montants de plus en plus ridicules, vous savez les fameux contrats ' ben c'est mieux que rien" où à force, le RIEN devient la norme. Parce que plus j'augmente en compétences et plus les contrats et les salaires deviennent merdiques. Où la seule chose qui augmente ce sont les emmerdes. Avant, quand tu intégrais le marché du travail tu commençais d'en bas et tu pouvais progresser régulièrement. Ben nous on avance de deux pas pour reculer d'autant voire tomber de plus en plus bas : on régresse :mrgreen: Entre temps, évidemment, il aura été question de se former ( enfin de trouver des financements pour se former ), de formations porteuses ( surtout d'espoirs ) et de retours ( nombreux ) à la case départ.

D'autant plus qu'on sait bien que la retraite, avec un revenu décent on en aura pas. On fut chômeur, salarié pauvre on sera retraité pauvre, encore plus pauvre que les retraités pauvres actuels. :oops:

Moi aussi, je me suis souvent demandé à quoi ça servait de bosser pour rien ( actuellement un cui - cae de 26 heures payé 1062 euros nets à 60 km de chez moi A/R avec des frais d'essence et de garde enfant ) ..(en ce moment, en plus, mon pole emploi m'informe qu'ils arrêtent , on ne sait pas jusqu'à quand, les demandes d'aide au déplacement car ils attendent de nouvelles instructions ) DONC je vais gagner 828 euros ( mon chômage étant de 834 euros ) en TRAVAILLANT avec des frais en plus ( ba oui, le cumul ce sera pas pour tout de suite et faudra que j'avance les frais ). Mais de qui se moque t-on ? :mrgreen: J'ai décidé un jour de trop que le chômage ne me boufferait plus. Que ma vie ne se résumait pas à celle d'un mouton et que je suivrais plus le troupeau.

Et j'ai bien compris aussi depuis belle lurette qu'il fallait aussi ne plus systématiquement penser TRAVAIL mais ACTIVITE. J'en profite pour lire, reprendre la sculpture...faire des choses qui sont un bénéfice pour moi. Au chômage j'ai peu de sous mais j'ai du temps pour moi. C'est pas que je ne voudrais pas bosser mais si c'est BOSSER pour MOINS ou PLUS MAL ba, j'en ai ma claque, j'ai trop donné. Je garde ma colère pour faire bouger des choses à mon modeste niveau, j'ai développé aussi mon sens de l'humour noir pour ne pas plonger. Hors de question qu'on me fasse croire que je ne suis RIEN. Je deviens poil à gratter.

Ce monde ne tourne pas rond mais après tout pourquoi je devrais tourner avec lui ? L'avantage que nous avons encore c'est du temps pour réfléchir, pour nous poser les bonnes questions. Ce monde va dans le mur mais nous on a l'avantage de le savoir et de pouvoir faire marche arrière.

Rejoignez une association de chômeurs, luttez, prenez le temps de faire les choses que vous aimez ( la lutte c'est aussi un peu ça )..

Si on me propose un contrat je le prends, je fais le boulot mais je ne m'y investis plus. Je fais le strict minimum. Et je m'investis dans ce qui me fait du bien.

Quand à ceux qui vous diront que vous abreuveront de leurs leçons de morale, de leurs conseils bidons, de leurs psychologie de comptoir... laissez - les dire, ils se rendront compte peut-être bien trop tard que le mur est déjà en train de leur tomber sur la gueule et du haut de votre perchoir, bien à l'abri , ce sera vous qui pourrez enfin leur dire :

"Ben quoi ? Je vous l'avais bien dit, je vous avais prévenus ? :mrgreen:
maguy

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par maguy »

je fais le boulot mais je ne m'y investis plus. Je fais le strict minimum
La sagesse même !

Si on prenait un vieux croûton comme moi, je suivrai ce programme au pied de la lettre. Mes "efforts" seront proportionnels au salaire. Je mettrai 90% de mon cerveau en repos.

Ma seule motivation pour travailler est l'argent, sinon je m'occupe très bien seule. Et tant pis pour ceux qui osent fustiger les gens intéressés. Après tout, eux ne laissent pas leur salaire en fin de mois, que je sache !
bebert

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par bebert »

Que j'aime à vous lire tous (toutes ?)... La prise de conscience avance, nous ne sommes déjà plus une minorité, bientôt nous serons majoritaires dans la population "active" (quelle blague)

Maguy, qu'est-ce qui t'arrive ? tu nous fais une crise de dévalorisation ?
Si on prenait un vieux croûton comme moi
D'ailleurs, qui voudrait d'une vieille ronchon ?
J'aimerais avoir une voisine comme toi... Je suis sûr qu'on se marrerait et puis je pourrais te filer des tomates "pour de vrai"... :D :D :D
maguy

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par maguy »

Un petit coup de mou parfois, les derniers mois ont été durs.
J'aimerais avoir une voisine comme toi... Je suis sûr qu'on se marrerait et puis je pourrais te filer des tomates "pour de vrai"..
Ah, les tomates arlésiennes de mon bebert :lol:
Si on prenait un vieux croûton comme moi
D'ailleurs, qui voudrait d'une vieille ronchon ?
Je m'exerce simplement, puisque dans les faits c'est un reproche non-dit qui me suit depuis, pfffff une vingtaine d'années.

Quand on voit parfois les vieux barbons qui veulent de la fraicheur, mieux vaut en rire.
elusive_reclusive

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par elusive_reclusive »

Totalement d'accord avec Maguy et Lestymo! :wink:
L'investissement minimum, au prorata du salaire et du type de contrat, j'ai pratiqué! Et pourtant j'ai vu des gens -parfois des seniors - en contrat aidé, croire au père Noël et donc vite déchanter arrivés à la fin du contrat! Tout aigris ils tombaient de haut, et j'étais sidérée qu'on puisse gober autant de conneries (la promesse d'un CDI au bout, ou seulement d'un renouvellement).
De même, ça fait des années que je dis que je n'aurai pas de retraite, et que les générations ayant commencé à travailler très tard et subissant le chômage actuel ne pourront jamais cotiser assez. Il y a une dizaine d'années on ne me croyait pas, maintenant oui: tout le monde constate, tout le monde se demande comment on va faire et ce qu'on va devenir. Moi, vaut mieux pas que j'y pense... Ma retraite, je la vis en anticipé, contrainte et forcée; malheureusement elle m'éclate beaucoup moins maintenant que je rame pour simplement survivre.
J'ai 37 ans, un passé bourré de contrats aidés sous des appellations différentes, et je suis la seule à encore croire en mes compétences. Plus d'entretiens d'embauche depuis 1 an, plus de réponse du tout à mes candidatures (même celles pour des offres existantes!)
Je n'ai plus aucun espoir: ça fait trop mal quand on se plante et qu'on tombe de haut, trop dur de se relever.
J'ai juste l'impression d'être en parfait décalage avec ce monde de dingue, cette société de m..., ce système dans lequel je ne veux pas rentrer.
C'est une vaste plaisanterie que de chercher un boulot qui n'existe pas, de croire qu'il suffit de se couler dans le moule des secteurs en tension pour que tout se débloque, de faire et de prouver des "actes positifs de recherche d'emploi" alors qu'il n'y a plus rien de positif, et de jouer le jeu pour ne pas froisser ceux qui décident de notre aumône. C'est une vaste fumisterie de croire qu'un jour cela va aboutir à une reprise d'emploi, à une "insertion", à une vraie existence valable.
Chômeurs de très longue durée, nous sommes ceux que l'on préfère planquer tout au bas de la pile, parce qu'il vaut mieux cacher la misère et se voiler la face.
Quel avenir? Comment se projeter plus loin que le jour suivant, lorsque l'on en est à un stade où arriver au soir sans que nous soit tombé dessus une énième catastrophe est un soulagement? Comment être simplement "motivé" pour chercher un travail qui n'existe plus, lorsque la priorité c'est nos besoins basiques d'existence?
mfp612

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par mfp612 »

Ben si je comprend bien, on est tous dans la même galère.
Les "reclus" de la société.....
On veux nous cacher...
Ben faut se regrouper alors.
reveurs

Re: Les joies de la recherche d'emploi

Message par reveurs »

Bonjour. Je suis d'accord avec Maguy et Bebert. J'avance dans la cinquantaine et n'ai plus d'emploi (sauf quelques heures par ci par là) depuis 2005. Suite à de sérieux problèmes de vue, j'ai dû quitter mon travail avec interdiction de retourner dans la branche. Parfois je suis tenté par une annonce, mais je laisse tomber, refaire l'expérience de ne plus pouvoir lire et agrandir le texte sur l'ordinateur au maximum, plus de voiture, pas de jardinage (je ne voyais ni mauvaises herbes, ni fruits verts sur feuilles vertes :cry: ). De temps en temps il faut que je rappelle les faits à ma conseillère Cap emploi. Un handicap invisible est difficile à gérer. Puis avec mon bac+5 qui va m'embaucher pour faire la plonge (en plus je suis lente, car je vois mal les petites saletés :) ). Heureusement, j'ai toujours plein de projets et seul le salaire me manque, pas le travail.
Pour préparer mon entretien de recherche d'emploi la semaine prochaine je prépare l'argumentaire d'absence de résultats dans la recherche d'emploi. Le voici :
Aujourd’hui, le 21 mars 2013, le site Pôle Emploi annonce “143.340 offres d’emploi en ligne”. Si nous partons du principe qu’une cinquième des offres réellement existants est annoncé par eux, nous aurons un total de postes disponible de 716.700, dont certains d’une durée d’une journée. Nombre de chômeurs (chiffres 26 février 2013) 3.170.000 (arrondi). Ce qui nous fait un travail pour quatre personnes et demi. (Surtout ne pas faire le calcul avec les seules offres de pôle emploi, faut pas démoraliser leur employés.)
Alors, faites un peu plus d’efforts dans vos recherches d’emploi - vous savez bien si on veut du travail il y en a :evil: .
Bizarrement, mon mari qui a travaillé toute sa vie comme intérimaire, vit sa situation de travailleur handicapé beaucoup plus mal, il déprime sérieusement et se sent dévalorisé.
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