Pili a écrit :Dire que le Parti de gauche est un PS bis, c'est surprenant car la majorité des militants n'ont jamais été au PS et ils s'inscrivent pour la 1ere fois dans un parti car ils croient à une vraie alternative de gauche anticapitaliste dans ce pays, voir en Europe!
... et ce ne sont pas des moutons!
Dire que le NPA est une LCR
bis participe, effectivement, au même non sens. Le NPA souffre de son étiquette "trostkyste", sinon "ultragauche" et éventuellement "terroriste" collée par les médias. Le Parti de gauche, lui, souffre de son étiquette "ex-socialiste" donc "social-traître" vécue par ceux qui ont voté PS.
Mais si les leaders du Parti de gauche (ceux qui ont goûté aux joies de la compromission - PS ou PC - et en sont visiblement revenus) décident de ne pas sombrer à nouveau dans cet écueil politique, c'est tant mieux ! S'ils sont sincères, le NPA n'y sera évidemment pas indifférent.
Je rappelle que le NPA vient de naître et qu'il est appelé à évoluer.
Dans quel sens ? On le verra d'ici 2012... ou après.
Pili a écrit :Sinon ce qui est intéressant de savoir c'est le point de vue de la base et non celle des leaders.
J'ai exprimé mon point de vue, et non celui de la «besancenie».
Si, d'ici 2012, je me sens insatisfaite, je me tire et poursuivrai une forme de résistance passive toute personnelle, mâtinée d'anarchie. Tant pis pour la satisfaction immédiate de mes désirs : il y a longtemps que j'ai compris que ce n'était qu'un leurre.
Car le radicalisme (prendre les choses par leurs racines) dont le NPA fait preuve - et qui irrite visiblement beaucoup de monde - me correspond et se rapproche de l'utopie, qu'on a l'habitude de disqualifier en la considérant comme "irrationnelle" ou "naïve", et qu'on oppose à ce mot à la mode - et que je hais - qu'est le «pragmatisme».
Dans le superbe livre d'Ödön von Horváth "Jeunesse sans dieu", conte philosophique qui se déroule dans l'Allemagne nazie, un élève se plaint à ses parents, et donc à la direction de son école, que son instituteur leur parle un peu trop du monde "tel qu'il devrait être" au lieu du monde "tel qu'il est". Pas assez «pragmatique», il se fait éjecter.
Le pragmatisme, c'est aussi se demander à quoi sert un parti et à ne songer qu'aux élections : autant de pansements sur une jambe de bois.
Le radicalisme, c'est comprendre d'où vient le mal et préférer, quitte à attendre longtemps ou ne jamais en voir la couleur, que tout le monde en comprenne enfin les racines et agisse en son âme et conscience (car ces racines sont en nous-mêmes, qui acceptons toutes formes de soumission : affective, professionnelle, politique…), fasse les bons choix le moment venu, même si ce n'est pas tout de suite alors qu'il y a soi-disant urgence.
Entre nous, franchement, ça fait longtemps qu'il y a urgence !!! Mais les gens sont masos ou bêtes. Ils n'ont pas encore touché le fond. Pour ceux qui n'ont connu que ça (le fond), ça ne change rien; mais pour ceux qui vont tomber de haut, ça leur fera un bien fou ! Je suis vilaine, mais je le répète : je suis ravie de <<la crise>> et que le chômage touche les gens de façon si spectaculaire (car nous sommes dans une logique de spectacle : le chômage et l'exclusion, ça fait longtemps que ça existe mais quand la benne en décharge un max d'un seul coup, là, on en prend la mesure). Ceux qui crachaient sur les chômeurs et les pauvres deviennent chômeurs et pauvres : c'est bien fait pour eux. L'humilité est une qualité qui ne s'enseigne que par les épreuves les plus rudes.
Pili a écrit :... c'est tromper ses adhérents et ceux qui souffrent et qui espèrent d'être représentés ?
"Ceux qui souffrent" ne souffrent pas à cause d'un NPA qui les aurait trompés. A la base, ils souffrent d'être exploités par des prédateurs. Et s'ils sont déçus qu'un messie ne puisse les sauver, ils doivent d'abord regarder en eux-mêmes : voir ci-dessus.
auxi a écrit :Je voudrais me tromper, mais je suis à peu près sûr qu'au soir des élections, le NPA se désistera en faveur de la "gauche", afin de ne pas "faire la politique du pire", expression plusieurs fois utilisée par Besancenot et qui n'augure rien de bon.
C'est vrai qu'Arlette appelait à l'abstention.
En 2002, je ne me suis pas déplacée voter pour Chirac (vs Le Pen) et j'en suis fière.
Depuis 2007, après m'être salie les mains avec Royal, je me suis radicalisée : au second tour, je resterai chez moi.
J'expérimente le NPA : s'il me "déçoit", ce ne sera pas plus que la bêtise humaine en général.