A voir ce soir mardi 2/10 à 20h50 sur Arte :
Noire finance
Accrochez-vous, c'est à une véritable leçon d'économie appliquée que nous convient ce soir Jean-Michel Meurice et Fabrizio Calvi. Pas de panique, il n'y a pas d'interro écrite demain.
En matière d'enquêtes fleuves traitant sous une forme accessible des dossiers complexes, le tandem n'en est pas à son coup d'essai. On lui doit notamment deux documentaires qui ont fait date :
Série noire au Crédit lyonnais et
Elf, les chasses au trésor.
Noire Finance s'inscrit clairement dans cette veine. On y retrouve la patte des deux hommes : un récit très structuré alternant propos de spécialistes, scènes d'animation pédagogique et images d'archives sélectionnées avec soin. L'ensemble est enrobé d'un commentaire éditorialisé, toujours teinté d'une nuance d'ironie et farci d'expressions populaires un peu vieux jeu («C'est cool Raoul», «Mollo les basses», «Roule ma poule»…).
Noire Finance se décline en deux volets qui peuvent être vus indépendamment l'un de l'autre. Le premier, intitulé "La Grande Pompe à phynances", est un véritable cours d'histoire politique retraçant, depuis la crise de 1929, les différentes étapes des déréglementations qui ont conduit à la financiarisation de l'économie mondiale. Incontournable pour tous les élèves de terminales ES, les étudiants en sciences économiques et, d'une manière générale, tous ceux que l'évolution de l'économie mondiale intéresse. Le second volet, "Le Bal des vautours", est centré sur la décennie écoulée et montre comment les logiques boursières ont mené le monde à la crise actuelle.
On ressort un peu suffoqué de cette plongée au cœur du capitalisme financier mais aussi avec la nette impression d'avoir mieux saisi les mécanismes de cette «noire finance» et la nécessité politique de mettre fin à ces dérives. Tout l'intérêt de cette enquête tient à sa grande pédagogie — même si elle induit quelques longueurs — et à la qualité de ces intervenants. Seul bémol, on regrette le choix des interlocuteurs, uniquement français ou allemands (pas de risque d'oublier qu'on est sur Arte), et celui du propos strictement circonscrit aux Etats-Unis, à la France et à l'Allemagne, comme si le reste du monde n'était ni concerné ni partie prenante de cette crise.
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