Ce qui est dommage est que j'aurais pu remonter le moral des troupes, partager des expériences, leur donner des trucs pour résister. Oh, le vilain mot

Donc c'était une bêtise de sa part.
En fait, il s'agissait surtout d'un atelier "psychiatrisation" pour se reconstruire, reprendre confiance en soi, ce genre de fadaises.
Ce que je ne trouve pas correct dans ces cas c'est que "la couleur" n'est pas annoncée. Ils tournent autour du pot.
Ce qui serait déjà intéressant est de connaître leur critères de choix des participants :
- Nous cherchons ceux et celles qui se sentent découragés par "la situation".
(Justement, c'est quoi "la situation" : celle qu'il n'y a pas de travail pour tout le monde ? Celle d'être discriminé par son âge ou par le temps qu'on est au chômage, qu'il n'y a que des emplois mal payés, fractionnés, précaires ? Que l'on n'a jamais une réponse à sa lettre de candidature ?)
- Nous cherchons des privés d'emploi qui n'ont plus la motivation de chercher.
- Nous cherchons des privés d'emploi (critères X, Y, Z).
Si c'était quelque chose de vraiment intéressant, il faudrait connaître les critères de choix.
Mais comme cela se passe dans la réalité, c'est soit "une vague impression" d'un conseiller qui pense que la personne X pourrait avoir besoin de cette "prestation". Si c'est ça, c'est déjà n'importe quoi.
Si la consigne vient d'en haut "il faut remplir les "formations", démerdez-vous" - ça aussi c'est n'importe quoi à la base. Est- ce si horrible de dire la vérité ?
(J'avais une amie en Allemagne, au chomdu, secrétaire de direction. Elle connaissait la Suite Office par coeur. L'Anpe allemande l'a sommé à faire une "formation Word pour débutants". L'amie en question avait dit que c'est n'importe quoi et que ça ne fait que lui perdre du temps. Le conseiller lui a répondu, qu'il était obligé de "remplir la formation", désolé. Au moins ça a été clair pour tout le monde. L'amie, pour ne pas s'ennuyer, a donné un coup de main au formateur, a aidé les autres participants débutants dans l'apprentissage de Word)
Moi j'aimerais que les choses soient claires pour TOUT LE MONDE, que les critères de choix soient connus par tous, conseillers PE, chômeurs, formateurs.
Ensuite il y a le problème comment faire une sélection, comment choisir des candidats. Par exemple cela pourrait être un questionnaire, un test standardisé (
et volontaire !), pour savoir un tout petit peu ce qu'on fait.
Ensuite, imaginons que les critères de choix soient connus par tous, des chômeurs, des conseillers, des formateurs.
Vient ensuite la question :
qu'est-ce qu'on fait ? Et dans quel but ?
Si le but est de retrouver confiance en soi pour ensuite chercher un travail qui de toute façon n'existe pas, il y a un certain risque que la "confiance en soi" ne durera pas.
Si le but est d'avoir confiance en soi en sachant que 99% des participants de toute façon ne trouveront pas le travail qu'ils cherchent, que 91% ne trouveront pas de travail du tout, un but possible pourrait être avoir confiance en soi tout court, que l'on trouve du travail ou pas, donc une recherche de "mieux être" tout simplement.
Mais si c'est ça, est-ce que s'est à pole emploi de s'occuper de cela ?
Si je souffre et je cherche une solution pour ne plus ou pour moins souffrir, la démarche "normale" serait de chercher une aide dans le milieu médical, paramédical, associatif, amical etc, donc ce ne sont, à mon avis, pas les oignons de pole emploi.
Si le but est de "convaincre" (pour ne pas dire forcer) les gens de chercher un emploi qu'ils n'ont pas envie de faire, soit parce que les conditions de travail sont merdiques, soit parce que ces emplois sont inintéressants, pas adaptés au trajet professionnel de la personne, là aussi il faudrait que ce soit dit, connu, clairement annoncé. Nous avons le droit de savoir. C'est nous qui sont concernés en premier lieu.
Ce que je trouve super casse-pied est que RIEN n'est clair, rien n'est dit, annoncé, expliqué, exprimé. Les critères, les choix des participants, les objectifs, c'est une grande nébuleuse.
Tout le monde tourne autour du pot. C'est une mega hypocrisie et tout est mélangé (ou caché sous le tapis) : les problèmes sociétaux, politiques, économiques, individuels, médicaux.
J'imagine un tour de table au début de la formation, soyons fous.
Bonjour, je m'appelle Michel, j'ai 56 ans, je suis là parce que mon conseiller m'a ordonné de venir et parce que j'avais peur d'être radié si je n'accepte pas de venir. Et puisque je suis là sous ces conditions, je voudrais au moins savoir ce qu'on attend de moi ici pendant cette "formation". Et je voudrais aussi connaître le ou les buts de la formation et je voudrais connaître les compétence de la ou des personnes qui interviennent ici en tant que formateur. Je voudrais aussi connaître vos objectifs, vos contraîntes, vos marges de décision et d'action.
Ça aurait de la gueule.
Idem pour la présentation de la formatrice.
Bonjour, je m'appelle Christine, j'ai 44 ans. J'ai fait une licence en psychologie et j'ai fait une formation de machin. Je fais ce travail parce que je suis passionné par les contacts humains. Mon contrat de travail ici est un CDD (ou CUI ou que sais-je), dans trois mois je serai au chômage comme vous l'êtes en ce moment, je suis donc pratiquement aussi précaire que vous. La direction m'a demandé de travailler dans les buts suivants : (énumération des objectifs,..., réussir à placer n personnes pour des CDD de minimum 6 mois sinon on nous sucrent les subventions, etc.). Si ne ne réussi pas à placer n personnes je m'en fiche car de toute façon je ne serai plus là dans trois mois. Personnellement je suis mal à l'aise avec les objectifs X, Y, et plutôt en accord avec l'objectif Z. Je suis aussi là tout simplement parce que je dois bouffer.
Alors nous voilà avoir fait connaissance.
Maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
Si cela se passait comme ça, ce serait déjà un peu moins triste.