Grèves !!!

[did]

Plan curieux dans un journal de France 2:

Dans un reportage sur la "reprise" on voyait un plan d'un wagon de RER surchargé et brièvement, on pouvait voir le nom d'une gare: DRANCY

Je me demande si c'est une suite à l'expression souvent entendue pendant cette grève: "les usagers pris en otages"?

Drancy était un centre de regroupement de personnes destinées à la déportation et à l'extermination pendant l'occupation.

Cette image de wagon surpeuplé et cette station emblématique est ce encore une tentative de comparaison entre la situation des usagers pris dans la grève et celle des personnes qui ont été déportées pendant l'occupation?

La prise d'otages, comme les 26 personnes qui ont été exécutées en même temps que Guy Moquet, était une arme de répression utilisée par l'occupant avec l'aide de la police de Vichy.

Alors ça c'est fort !!!!
L'explication est plus simple que tu ne le penses. Il n'y avait que 4 trains par heures sur la ligne B RER SNCF et uniquement entre Gare du Nord et Aulnay. Les gens qui habitent au-delà d’Aulnay se sont débrouillés pour atterrir dans l’une des 5 gares du parcours qui en temps normal en compte une vingtaine.
Si le matin les départs des gens s'échelonnent sur plusieurs heures, le soir, quasiment tout le monde quitte entre 16h00 et 18h00.D’où des rames surchargées. La comparaison avec le Camp de Drancy est limite, vraiment. En plus vous le dites vous-même, « brièvement, on pouvait voir le nom d'une gare: DRANCY »
Si vraiment le journaliste avait voulu une comparaison symbolique il aurait appuyé un peu plus, non ?

Il y avait 20 minutes d’attente sur la ligne 2 du metro et à la station « La Chapelle » quelle est la symbolique, ça m’a échappé ?
Merci.

Cdt

did

[tristesir]

Quant au problème de retraite, de contrat de travail, de droit du travail que nous partageons tous, j’attends que cette solidarité se manifeste dans la rue l’année prochaine

Parce que tu feras grève si le gouvernement, et c'est une éventualité plus que probable, t'annonce que maintenant c'est 41 ans et dans 5 ans ce sera 42 ans et 5 ans après 43 ou 44 ans?

En attendant, préparons nous aux prochaines élections municipales, si l’UMP les gagne. Vous pourrez accrocher les mots « solidarité » et « unité » au fin fond de votre séant.

Ce sont des élections locales, il y'a 30 000 communes.

Les élections se jouent surtout par la composition sociologique de la population d'une ville.

En 1981, Neuilly était restée une ville de droite, Versailles aussi.

Une commune n'est pas en charge de l'aide sociale principale: API, RMI, ASSEDIC, ASS ne sont pas versés par les communes.

Et localement les élus, même UMP, n'ont pas forcément une approche purement idéologique de la gestion d'une ville: certaines communes PS et PC n'ont rien contre l'utilisation de leur territoire pour laisser construire des quantités incroyables d'immeubles de bureaux pour attirer des sièges d'entreprises et , croient ils, de l'emploi, avec le risque que ces immeubles restent désespéremment vides, au lieu de construire du logement social qui fait cruellement défaut.

[tristesir]

En plus vous le dites vous-même, « brièvement, on pouvait voir le nom d'une gare: DRANCY »

Les journalistes aiment bien les trucs limite subliminal pour appuyer un propos qui n'est pas rationnel, la pub' fait pareil.

D'ailleurs, quel est l'intérêt de montrer la plaque d'une station de RER particulière avec un plan qui n'a que ce seul but? Dites le moi?

On voit un wagon surpeuplé puis un plan rapide destiné seulement à montrer la plaque DRANCY et je me rappelle que le mois dernier Nicolas Sarkozy voulait nous faire remémorer le sort funeste de Guy Moquet , résistant , fusillé comme otage et que ce mois ci, on retrouve dans la bouche de cet homme et de son premier ministre, sauf erreur, le discours qui affirme que les grévistes tiennent en otage les usagers.
Je ne crois pas que tout ceci ne soit que des coincidences.

Je crois me rappeler que Drancy est une station sur la ligne B du RER , ligne sur laquelle la grève a été très suivie.

Combien y'a t il de stations de RER sur cette ligne?
Pourquoi ce n'est pas la plaque de GIF sur Yvette qui a été montrée ou une autre station du Nord de Paris?

Je crois qu'il s'agit de ce sujet:
http://jt.france2.fr/20h/index-fr.php?jt=0&start=622
(Je n'arrive pas à le voir alors je ne suis pas totalement sûr)
(ce lien sera sans doute valable que ce jour)

[did]

Si c'était vraiment le cas, ces journalistes seraient des imbéciles et leur reportage une bêtise.

Je trouverais la comparaison totalement idiote et déplacée.

Cdt

did

PS: désolé pour le tutoiement, ça m'a échappé.

[tristesir]

PS: désolé pour le tutoiement, ça m'a échappé.

Aucun problème.

Si c'était vraiment le cas, ces journalistes seraient des imbéciles et leur reportage une bêtise.

Pas plus stupide que les accusations de prise en "otages des usagers".
Les enfants de Ingrid Betencourt (celle qui est détenue par les FARC depuis 4 ans en Colombie à ne pas confondre avec Liliane Bettencourt) apprécieront surement la comparaison ainsi que les descendants de ceux qui pris en otage par les allemands ont été fusillés en représailles pendant l'occupation.

[superuser]

Tiens, justement : Alors, content que la grève s'arrête ? ou le journalisme des imbéciles.

[tristesir]

Ce sont les "pris en otages" par les méchants grévistes qui vont finalement empocher "la rançon" (une pensée qui m'a été suggérée en lisant le blog de Monolecte)

[tristesir]

On pouvait lire sur http://www.latribune.fr/ :

Le petit chat (de Bernard Thibault) n'est pas mort, assurait-on vendredi dans l'entourage du secrétaire général de la CGT, suite à un article du journal France Soir paru le matin même, faisant état de "menaces" et du "chat égorgé" du leader syndical.
.../...

Voila une bonne nouvelle (j'espère qu'elle est vraie) dans un monde de brutes

[carl]

Jean-Pierre Pernault, tête de turc des grévistes


Dans la manifestation, on a vu son effigie sur une petite pancarte, accompagnée d'un discours moqueur et de son nom volontairement orthographié "Pernod", comme la marque de pastis. Dans les assemblées générales étudiantes, à Villetaneuse ou à Rennes, son patronyme a été sifflé. Autour des piquets de grève des cheminots, on l'accuse d'avoir stigmatisé un mouvement "prenant la France en otage". Sur les sites alternatifs Indymedia ou Agoravox, nouvelles bibles des manifestants, ses journaux télévisés sont critiqués comme autant de signes de son supposé "militantisme sarkozyste".



Jean-Pierre Pernault, présentateur vedette du journal télévisé de la mi-journée de TF1, le plus regardé de France, est devenu en quelques jours le symbole de ces médias désormais largement contestés dans les AG des grévistes. Ce n'est pas tout à fait la première fois que le journaliste de la Une est ainsi critiqué. Les "Guignols de l'info", sur Canal+, mettent régulièrement en scène sa marionnette, campée au coeur de la France profonde et concluant ses interventions d'un : "N'oubliez pas de voter à droite."

Mais son nom a paru, pendant les grèves, symboliser à lui seul TF1, chaîne la plus populaire, mais aussi propriété de Martin Bouygues, ami de Nicolas Sarkozy. Ce qui fut reproché à Pernault ? D'abord sa vision d'une France qui fait la part belle à la ruralité quand les conflits sociaux sont d'abord urbains. Le 14 novembre, un cheminot gréviste fustigeait ainsi "cette vision d'une France divisée entre ceux qui crèvent la dalle et ceux qui se passionnent pour le tissage en Ardèche". Mais on lui reproche aussi, plus encore que la hiérarchie des reportages dans son journal, ses mots et même ses mimiques pour présenter l'opposition à la réforme des régimes spéciaux.

De fait, si de nombreux reportages montrent syndicalistes et grévistes, dès le 12 novembre, lors des premiers arrêts de travail dans les transports, Jean-Pierre Pernault annonce en troisième titre de son journal : "A partir de mercredi, une grève illimitée", hausse les épaules et poursuit : "Et, une nouvelle fois, ce sera aux usagers de se débrouiller pour aller travailler." Quelques minutes plus tard, lançant un reportage rappelant les grandes grèves de 1995, il explique : "Les grévistes d'aujourd'hui protestent contre la réforme des régimes spéciaux qui était dans le programme de Nicolas Sarkozy et c'est pour cela qu'il a été élu." Le lendemain, après avoir annoncé que "plusieurs sondages confirment l'hostilité des usagers à cette grève et revendiquent la liberté de voyager", Jean-Pierre Pernault redit : "La mobilisation se heurte à la volonté de créer un système plus équitable de financement des retraites. C'était dans le programme de Nicolas Sarkozy et il a été élu en partie pour ça." Le 14 novembre, le journaliste s'étonne : "La grève doit s'arrêter, tout de même, car des négociations s'ouvrent." Le 15 : "Les usagers commencent à en avoir ras le bol." Le 16 : "Les usagers en ont ras le bol", et les embouteillages sont monstres, mais, "malgré cette immense pagaille, sept syndicats ont demandé à leur base de poursuivre la grève". Le 19, "la pagaille continue", le 20 novembre, "journée de grève des fonctionnaires, des écoles sont fermées, parfois on accueille les enfants, mais il n'y a pas de cantine". Le 21, "moins de 23 % de grévistes, mais cela continue à provoquer la pagaille. Cela devient fatigant pour tout le monde. Sept Français sur dix pensent que la grève n'est pas justifiée, selon un sondage Opinion Way, et, pourtant, elle continue". Le 22, "le métro est encore aux 3/4 bloqué, alors qu'il y a à peine 10 % de grévistes", et le JT s'intéresse à la grève vue de Caumont-L'Eventé, un petit village du Calvados "où les vaches ne regardent jamais passer les trains, et pour cause : il n'y en a pas".

A TF1, on n'ignore pas ces critiques répétées contre Jean-Pierre Pernault. Si celui-ci ne souhaite pas s'exprimer, sa rédactrice en chef, Anne de Coudenhove, assure cependant que "cela relève de la caricature". Et revendique un seul souci : "Etre au plus près des gens qui nous regardent."

Raphaëlle Bacqué

Source : Le Monde.fr

[tristesir]

"Etre au plus près des gens qui nous regardent."

Qu'il ne s'approche pas de trop près de moi celui-là.

Pourquoi ne remplace t'on pas Pernault par Nicolas Sarkozy? Au final on ne verrait pas la différence mais par contre on économiserait "l'argent de poche" qu'il reçoit et qui vient d'être augmenté de 172%

Je verrais bien Nicolas Sarkozy, en uniforme, présenter le journal de la première chaine

[maguy]

Cet uniforme-là ?

sur une musique de Goya

Mouarf

[St-Dumortier]

Bonjour,

Did a écrit:
Sans compter que beaucoup d'intérimaires ont été viré ...
.. et ont été remplacé.
Bah !
finalement c'est bon pour le chiffre des embauches cette histoire.

Toujours est-il que, otages ou pas,
la stigmatisation d'une minorité n'honore pas celui qui en use.

[maguy]

Je viens de voir sur Acrimed un petit lexique pour temps de grèves et de manifestations.

c'est par là

Extraits :

Modernisation : synonyme de "réforme" ou de l’effet attendu de "LA réforme". "LA Modernisation" est, par principe, aussi excellente que "LA réforme"...puisque, comme l’avait fort bien compris, M. de La Palisse, fondateur du journalisme moderne, la modernisation permet d’être moderne. Et pour être moderne, il sufit de moderniser. Le modernisme s’oppose à l’archaïsme. Seuls des esprits archaïques peuvent s’opposer à la modernisation. Et seuls des esprits tout à la fois archaïques, réactionnaires et séditieux peuvent avoir l’audace et le mauvais goût de proposer de subordonner "LA modernisation" au progrès social. D’ailleurs, "LA modernisation" est indifférente à la justice sociale, que la modernité a remplacée par l’« équité ». Voir ce mot. (avec Nadine Le Duff)

« Equité » : Désigne le souci (on parle de « souci d’équité »... qui permet de réduire des avantages (relatifs) de certains salariés au lieu de les faire partager à tous. Ce terme est sans emploi s’agissant des prétendues « élites », exemptées de quelque concession par leur naturel « souci d’équité ».

« Privilèges » : Désigne les avantages (relatifs) dont disposent certains salariés par comparaison à d’autres, mais non les avantages exorbitants dont disposent les tenanciers de tous les pouvoirs au détriment de ceux sur lesquels ces pouvoirs s’exercent. Les tenanciers des médias, par exemple, disposent de quelques avantages qu’ils doivent à leur seul mérite, tandis que les infirmières, les cheminots ou les enseignants, sont des privilégiés.

« Inégalités » : Ne désigne que les rapports entre les salariés du public et les salariés du privé. Tous les autres rapports sont « conformes à l’équité ».

Assez savoureux

[did]

PS: désolé pour le tutoiement, ça m'a échappé.

Aucun problème.

Si c'était vraiment le cas, ces journalistes seraient des imbéciles et leur reportage une bêtise.

Pas plus stupide que les accusations de prise en "otages des usagers".
Les enfants de Ingrid Betencourt (celle qui est détenue par les FARC depuis 4 ans en Colombie à ne pas confondre avec Liliane Bettencourt) apprécieront surement la comparaison ainsi que les descendants de ceux qui pris en otage par les allemands ont été fusillés en représailles pendant l'occupation.

Mes divagations sur les FARC et Bettencourt était de l'humour, c'est tout.

Vous mélangez tout. Les Camps de Drancy et les Fusillés sont une drôle de façon d'avoir raison en "essayant" de nous faire culpabiliser. C'est un procédé comme un autre mais ça n'enrichit ni le débat ni la vérité.

Si vous aviez pris les transports ou si vous n'aviez pu vous présenter dans votre entreprise vous pourriez nous comprendre. Or ce n'est pas le cas.
je rabache encore un peu sur ce sujet, je persiste à reclamer une autre solution que la grève systematique à la SNCF et RATP.
On ne prend pas en otage plusieurs millions de personnes pour regler un probleme qui ne nous concerne pas. C'est de la manipulation et c'est malhonnete. On ne peut pas ensuite reclamer la solidarité, qui n'existe pas d'ailleurs chez les fonctionnaires.

Bon entendeur, salut! On se retrouvera surement en fin decembre lors de la reprise de la grève au moment des départs en province pour les fetes de Noel et du Jour de l'An.

cdt

did

[maguy]

Si vous aviez pris les transports ou si vous n'aviez pu vous présenter dans votre entreprise vous pourriez nous comprendre. Or ce n'est pas le cas

Ben, t'en sais des choses

Quand on est parisien, on a forcément connu des grèves.

On ne prend pas en otage plusieurs millions de personnes pour regler un probleme qui ne nous concerne pas

C'est là que tu te plantes gravement, nous sommes tous concernés et les fonctionnaires étaient les seuls à avoir une cohérence de mobilisation pour défendre aussi nos droits que nous avons laissé se déliter, que nous avons été incapables de défendre.

En tous cas, je remarque que tu as adopté la novlangue de nos medias aux ordres comme un de la bande à Panurge

Brave petit soldat