rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Problèmes pratiques, casse-têtes administratifs : Peut-être qu'un(e) participant(e) de ce forum pourrait vous répondre ?

Modérateurs : superuser, Yves

Invité

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Invité »

maguy a écrit :jt = journaux télévisés

J'ai personnellement arrêté de me culpabiliser, j'ai souvent été virée, je n'ai pas une personnalité très souple non plus.

OK,

Qu'est ce que tu appeles par "souvent virée" ? plus d'une fois par an, comme moi ?
tranquille2

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par tranquille2 »

Si vous travaillez en intérim, les fins de contrats à terme ou avant sont légion. Le CDI en bonne et due forme au bout, pour un emploi intéressant, bien payé et qui correspond à la personne, c'est rare.
Invité

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Invité »

[quote="Emmanuelle80"]Qu'est ce que tu appeles par "souvent virée" ? plus d'une fois par an, comme moi ?[/quote
ben flûte! moi c'est l'inverse, j'ai souvent pas été embauchée :lol:
non, j'rigole, si j'voulais , plein d'occas de bosser "bénévole"...dans la décoration par exemple...
hubert23

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par hubert23 »

Bonjour,
vendredi pour une mission de 15 jours m'a dit, à mon arrivée ce matin, qu'il mettait fin à mon contrat, sans explication, "parce qu'il ne le sent pas". J'ai répondu que la période d'essai est finie.
Pour information.

Comme la duée initiale du contrat de travail était de 15 jours et que la période d'éssai était terminée, vous avez le droit d'exiger de la société d'intérim, qui est votre employeur, de vous payer les 15 jours prévus au contrat.

La société d'intérim pouvant, dans le cadre de son contrat commercial, exiger le payement des 15 jours à la société utilisatrice.
steph60

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par steph60 »

Bonsoir !

Ce que vous vivez et nous racontez n'est malheureusement pas une situation rare.

Quand on travaille comme intérimaire il est difficile de se faire accepter.
Je connais une usine près de chez moi où faire virer les intérimaires est devenu un "sport national". La raison ? les personnes en place (ceux qui ont un CDI depuis longtemps) sont tacitement d'accord pour produire, disons au hasard, 10 pièces par heure. Elles produisent toutes à ce rythme et cela passe donc pour "la norme". Sauf qu'un intérimaire un peu dégourdi (et qui voudrait se faire bien voir pour être embauché) pourrait en produire 11 ou 12 après quelques semaines de pratique ; alors, on s'arrange pour que les intérimaires partent vite ... et les chefs ne comprennent pas d'où vient le turn-over.

Le monde du travail est cruel ; vous vous êtes fait viré ? et bien ... vous vous ferez encore viré. C'est comme ça maintenant.
Les générations précédentes ont bénéficié des trentes glorieuses, de la croissance etc.
Le gâteau a été mangé ... les miettes aussi et le plat bien raclé !
C'était au siècle dernier, on est en 2010 maintenant, avec un marché de l'emploi plus que dur.

Le chef d'agence a raison quand il vous dit qu'il faut relativiser et apprendre de vos erreurs. Vous semblez jeune, vous avez encore le temps d'évoluer. Maintenant vous savez que quand vous intégrer une entreprise il faut laisser les gens vous expliquer des choses (même si vous le savez déjà) et ne pas parler / comparer avec ailleurs. Voilà, vous avez appris, à la dure certes, mais appris quand même. Vous pouvez donc passer à autre chose, à un nouvel emploi.

Par contre, de mémoire, l'agence d'intérim vous doit le salaire correspondant à votre mission si vous avez sorti de l'entreprise après votre période d'essai ; ou alors elle doit vous positionner sur une autre mission similaire. Vous pouvez contacter la Dirreccte (anciennement la ddtefp) pour vérifier.

Et quant au suicide, si tout ceux qui ne trouvent pas un emploi stable devaient en perdre la vie, on croiserait tout de suite beaucoup moins de monde dans la rue ... a vue de nez je dirais que 7 à 8 millions de personnes seraient concernées ...y'aurait même plus assez de demandeurs d'emploi pour creuser les tombes ... je plaisante mais c'est pas drôle, j'arrête là ^^ Plus sérieusement, je comprends très bien que vous vous êtes retrouvée blessé par cette expérience, c'est normal. Je rejoins donc l'ensemble des autres messages pour vous dire prenez de la hauteur et avancez. On travaille pour vivre, on ne vie pas pour travailler.

Bonne continuation !
hubert23

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par hubert23 »

Bonjour,

Pour info les textes


INTERIM


Période d'essai.

Article L1251-14

Le contrat de mission peut comporter une période d'essai dont la durée est fixée par convention ou accord professionnel de branche étendu ou par convention ou accord d'entreprise ou d'établissement.
A défaut de convention ou d'accord, cette durée ne peut excéder :
1° Deux jours si le contrat est conclu pour une durée inférieure ou égale à un mois ;
2° Trois jours si le contrat est conclu pour une durée supérieure à un mois et inférieure ou égale à deux mois ;
3° Cinq jours si le contrat est conclu pour une durée supérieure à deux mois.

Article L1251-15

La rémunération correspondant à la période d'essai ne peut être différente de celle qui est prévue par le contrat de mission.
http://www.legifrance.com/affichCode.do ... e=20100629

Rupture anticipée du contrat.


Article L1251-26 .

L'entreprise de travail temporaire qui rompt le contrat de mission du salarié avant le terme prévu au contrat lui propose, sauf faute grave de ce dernier ou cas de force majeure, un nouveau contrat de mission prenant effet dans un délai maximum de trois jours ouvrables.
Le nouveau contrat de mission ne peut comporter de modifications d'un élément essentiel en matière de qualification professionnelle, de rémunération, d'horaire de travail et de temps de transport.
A défaut, ou si le nouveau contrat de mission est d'une durée inférieure à celle restant à courir du contrat précédent, l'entrepreneur de travail temporaire assure au salarié une rémunération équivalente à celle qu'il aurait perçue jusqu'au terme du contrat, y compris l'indemnité de fin de mission.
Lorsque la durée restant à courir du contrat de mission rompu est supérieure à quatre semaines, les obligations du présent article peuvent être satisfaites au moyen de trois contrats successifs au plus.

Article L1251-27

La rupture du contrat de mise à disposition ne constitue pas un cas de force majeure.

Article L1251-28

La rupture anticipée du contrat de mission qui intervient à l'initiative du salarié ouvre droit pour l'entreprise de travail temporaire à des dommages et intérêts correspondant au préjudice subi.
Ces dispositions ne s'appliquent pas lorsque le salarié justifie de la conclusion d'un contrat de travail à durée indéterminée.
Sauf accord des parties, le salarié est alors tenu de respecter un préavis dont la durée est calculée à raison d'un jour par semaine, compte tenu :
1° De la durée totale du contrat, renouvellement inclus, lorsque celui-ci comporte un terme précis ;
2° De la durée accomplie lorsque le contrat ne comporte pas un terme précis.
Dans les deux cas, la durée totale du préavis ne peut être inférieure à un jour ni supérieure à deux semaines.
http://www.legifrance.com/affichCode.do ... e=20100629
Invité

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Invité »

hubert23 a écrit :vous avez le droit d'exiger de la société d'intérim, qui est votre employeur, de vous payer les 15 jours prévus au contrat.
ne pourrait-elle pas en plus faire valoir un droit par rapport à son statut TH?
maguy

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par maguy »

Oui, Hubert c'est bien ce qu'il me semblait. La société d'interim doit payer jusqu'à la fin du contrat si la période d'essai est concluante, comme les CDD
Invité

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Invité »

Sur mes contrats d'intérim, il y a une "souplesse". C'est à dire que la fin de contrat peut être avancée d'un certain nombre de jours, ou retardée d'un certain nombre de jours.
Vous aurez d'autres contrats, et ça se passera mieux. Pensez que pour les titulaires aussi c'est déstabilisant d'avoir toujours de nouvelles têtes dans la boîte. Il y a toujours une crainte vis-à-vis des nouveaux, ou alors un besoin de montrer qu'on en sait plus que les intérimaires. C'est bête mais c'est comme ça.
Respirez un grand coup. Ce n'est qu'un travail. La vie c'est bien d'autres choses plus intéressantes. :)
Ongles_noirs

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Ongles_noirs »

Oui, le patronat a réussi son œuvre ; briser toute solidarité entre exploités.

Quand j'ai commencé à trimer, il y a un trentaines d'années, les choses étaient différentes. Les « anciens », dans la grande majorité, vous aidait, vous transmettait les techniques, les petits trucs du métier. Pour certains même, ils vous mettait « au parfum » question lutte de classe.

Aujourd'hui, les miséreux se bouffent la gueule entre-eux pour des boulots de merde, mal payés, sous l’œil du taulier, satisfait, qui même dans ses rêves les plus fous n'aurait jamais osé en espérer autant... Et on trouve cela normal :( À se demander si les prolos ne méritent pas de se retrouver dans la merde la plus noire :?

Certains doivent se retourner dans leur tombe ! Et s'ils pouvaient voir ce que l'on a fait, en à peine 20 ans, de toutes leurs années de combat... Lamentable :shock: !
Invité

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Invité »

Aujourd'hui, les miséreux se bouffent la gueule entre-eux pour des boulots de merde, mal payés,
Sans doute pour certains, mais pas partout. Dans l'usine où je bosse en ce moment, il n'y a pas beaucoup de travail depuis plusieurs semaines. Or que disent les ouvrières : c'est chiant parce qu'on n'aura qu'une petite paie, c'est dur mais faut penser qu'il y en a qui n'ont même pas de boulot. Et elles trouvent assez normal aussi que l'usine continue d'employer autant d'intérimaires, parce que "faut partager le peu de travail qu'il y a". Ici les gens se connaissent, quand il y a moins de travail, c'est une copine, une nièce, une voisine, un fils, qui restent au chômage.
On ne se plaint pas, on n'ose pas se plaindre, et on bosse même le plus qu'on peut pour ne pas faire partie des prochains contrats qui ne seront pas renouvelés.
Comme vous dites, Ongles-noirs,
sous l’œil du taulier, satisfait, qui même dans ses rêves les plus fous n'aurait jamais osé en espérer autant
Moi je me dis surtout que si les clients n'achètent pas ce qu'on produit, c'est parce que c'est de la mauvaise qualité. Et pas seulement parce que les gens n'ont plus de sous. Tout le monde n'a pas perdu d'un coup son salaire avec l'effondrement des subprimes, quand même !
Si cette crise pouvait nous pousser vers des achats moins nombreux mais de qualité, ce serait bien. Car la production de qualité emploie plus de monde.
Akhasha

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Akhasha »

Je crois pas que les gens ne consomment plus pasqu'ils ont à l'instant T plus de sous, c'est peut-être juste que le contexte de crise leur fait REDOUTER de ne plus en avoir. Alors même s'ils bossent en ce moment, ils anticipent en se limitant à la consommation dite de base en s'interdisant les à-côtés "au cas où"... au cas où ils perdraient leur boulot, ou leur épouse si elle travaille, au cas où le fiston où la fifille qui a 26 ans mais crèche toujours à la maison pasque lui non plus ne trouve pas de taf doive rester encore... on sait pas, alors on reste précautionneux, et on s'en remet une couche en regardant le jt de tf1 avec tous ces pauvres chômeurs qui manifestent en se disant qu'on a bien de la chance (si on l'a) d'être exploités pasqu'au moins ça veut dire qu'on a un salaire... même s'il est tout petit et que pour le mériter il faut tous les jours s'abstenir de l'ouvrir devant les "tauliers"!

Alors non, je crois pas que la qualité soit en cause (en ce qui concerne le manque de conso du moins). Et même si c'était le cas, si on s'était mis à produire que des trucs de qualité minable du jour au lendemain aussi soudainement que l'effondrement des subprimes, est-ce que tout le monde s'en serait rendu compte en même temps? Y'a peu de chance, les consommateurs avertis qui décortiquent le contenu quand le contenant est le même ne sont pas légion.

Non le problème à mon sens c'est que les gens ont peur de ce que l'avenir leur réserve et, comme pendant la guerre, font les écureuils en attendant que la tempête passe (si elle doit passer!). Au cas où. Je connais des vieux qui ont vécu le rationnement et continuent à entasser précieusement dans leur garage des kilos de sucre, de sel et de farine pasqu'ils ont cruellement connu le manque. Et les consommateurs, qui ne savent pas à quoi s'attendre et n'ont pas mordu à la galéjade "la crise est finie, l'emploi repart!" lancée l'an dernier par notre petit sachem pour amorcer la relance, retiennent leur souffle et vivent en apnée. Et du coup pas le moindre zeph dans les voiles de la production, fut-elle de qualité... triste cercle...
Invité

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par Invité »

les gens sont plafonnés à rien, ils n'ont plus de repères de boulots sûrs, de salaires corrects, beaucoup crèvent de faim ,la vie est chère, point. Qu'il y en ait qui consomment moins, pour prévenir des difficultés pires ou en attendant utopiquement mieux, que certains passent aux toilettes sèches pour économiser l'eau et se la jouer écolo au passage, :lol: et que d'autres bouffent liddle parce qu'ils pensent que ce sera moins cher et qu'ils auront le ventre plus rempli, résumons: à chaque situation, à chaque personne son truc pour vivre mieux... mais ça symbolise vraiment qu'on n'est pas sortis de la merde :|
superuser
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l'insidieuse performance

Message par superuser »

steph60 a écrit :Je connais une usine près de chez moi où faire virer les intérimaires est devenu un "sport national". La raison ? les personnes en place (ceux qui ont un CDI depuis longtemps) sont tacitement d'accord pour produire, disons au hasard, 10 pièces par heure. Elles produisent toutes à ce rythme et cela passe donc pour "la norme". Sauf qu'un intérimaire un peu dégourdi (et qui voudrait se faire bien voir pour être embauché) pourrait en produire 11 ou 12 après quelques semaines de pratique ; alors, on s'arrange pour que les intérimaires partent vite ... et les chefs ne comprennent pas d'où vient le turn-over.
Un grand classique à lire : La mort est mon métier, de Robert Merle. Une biographie romancée de Rudolf Höß (renommé Rudolf Lang dans l'ouvrage), qui fut commandant du camp d'Auschwitz. Après la guerre de 14 où il combattit, ce jeune homme, incapable de vivre en dehors de rails définis par la société (car il est le produit d'une éducation autoritaire, à son tour devenu robot dans l'âme), atterrit dans une usine où il doit travailler en binôme avec un "vieux". Or, le vieux allait moins vite que lui. Mais au lieu de s'adapter au rythme de tous pour ne pas casser la chaîne de production et permettre au vieux de garder son emploi, frénétiquement, ce jeune con lui en mettait cinq fois plus dans la gueule alors qu'il n'avait rien à y gagner (on ne le paierait pas plus pour ça et, au contraire, la direction finirait par exiger de tous de produire davantage au même tarif). Heureusement, ce culte aveugle de la performance n'a pas pu passer : rejeté de tous, il s'est fait virer par l'entremise des syndicats. Ce qui a attisé sa haine par la suite.

Même phénomène dans L'établi de Robert Linhart, où certains ouvriers sur la chaîne s'imaginent qu'on va les considérer/payer à leur juste valeur en travaillant plus vite que les autres... Quelle erreur ! Ces lèche-culs, au contraire, font du mal à tout le monde.

Dans un contexte d'exploitation normée et massive où le travail n'est pas payé à sa juste valeur, vouloir prouver qu'on est meilleur que les autres pour se faire embaucher est non seulement une chimère, mais une dangereuse démarche de casse sociale. Tant qu'on demandera aux gens d'en faire toujours plus pour la même chose sinon moins, je comprendrai que des salariés retoquent ces petits outsiders, bien que je sois convaincue qu'ils n'y sont pour plus grand'chose dans ce "turn-over" évoqué : facile à éjecter, l'intérimaire est une variable d'ajustement et les "chefs" ne s'en privent pas.
shadow

Re: rupture mission intérim par la boîte, sans explication,

Message par shadow »

Emmanuelle80 a écrit :Le responsable de la boîte qui m'employait comme intérimaire depuis vendredi pour une mission de 15 jours m'a dit, à mon arrivée ce matin, qu'il mettait fin à mon contrat, sans explication, "parce qu'il ne le sent pas". J'ai répondu que la période d'essai est finie. Il m'a dit que c'était son droit.... Il m'a demandé depuis combien de temps je travaille, j'ai répondu 3 ans (sous-entendu : "pour qui vous vous prenez pour me parler comme ça ?")
ECOEUREE....

On m'a dit ça après 15 mn de taff ce matin....

J'ai été voir à 11 h 00 le responsable de la boîte d'intérim et j'ai eu un entretien qui a duré.... 1 heures, qui m'a dit que c'est leur droit, même si c'est limite, car soucis au niveau relationnel : je serais "trop sûre de moi"... dixit mon responsable.... alors que d'habitude on me reproche mon manque d'assurance.

.

Emmanuelle, vous devez déposer un dossier aux Prud'hommes.Cette rupture de contrat n'est pas légale et vous avez droit à des dommages-intérêts équivalents à la durée de la mission restant à courir. Ne baissez pas les bras puisque justement on vous reproche votre attitude sûre de vous, montrez leur qu'ils n'avaient pas tort et que vous n'êtes pas un jambon.
Non, ils n'ont pas le droit de rompre le contrat, sauf dans des cas très précis qui ne relèvent pas des reproches qu'ils vous font. Il n'y a pas eu de faute grave ni de faute lourde. Zou, aux Prud'hommes madame, sinon vous méritez doublement vos souffrances.
Verrouillé