Merci Onglesnoirs pour ces judicieuses citations !
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Certes les syndicats se désintéressent des chômeurs (pour répondre à Romain).
Pas tous quand même.
La CGT Chômeurs Rebelles (avec le soutien de la maison-mère) ne réussit guère à mobiliser plus que les collectifs autonomes ou que nous.
Et, une fois encore, à la CGT Chômeurs Rebelles de Paris/RP, ce sont toujours les mêmes têtes qu'on voit (une douzaine).
Au mois d'août, nous étions à leur côté à l'occasion de l'opé "Paris-Plage" (que nous avons relayée ici avec une vidéo de Pili).
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Bien évidemment, le "mouvement des chômeurs" (comme écrit Pili) n'est pas mort.
Il en restera toujours pour veiller au grain. Ici notamment.
Mais je confirme que les collectifs et assos de chômeurs et précaires n'ont pas réussi - eux aussi, comme les syndicats - à s'adapter aux changements.
D'abord, par leur dispersion.
Les "petits intérêts" de chacun (subventions, convictions politiques…) ont pris le pas sur une démarche unitaire, une fédération.
Et aujourd'hui, bien difficile de s'y retrouver (pour un chômeur/précaire) parmi toutes les entités, les "écoles" et les "querelles de clochers", entre AC !, APEIS, MNCP, CGT Chômeurs, Intermittents et Précaires, Génération Précaires… et d'autres encore.
Ce qui reste de mobilisation est émietté, confus, illisible et, finalement, invisible.
Et parmi toutes les initiatives lancées ces 5 dernières années,
Actuchomage est sans doute la plus apparente, la plus fédératrice, la plus cohérente même. Ceci pour nous lancer quelques fleurs.
Mais nous n'avons pas été suivis dans notre "volonté de moderniser" les modalités d'action, sur la Toile et/ou dans la rue.
Et je le dis - sans MÉNAGEMENT -
les collectifs et assos de chômeurs sont - aujourd'hui - des dinosaures (on sait comment ils ont fini).
Les gens ont la plus grande difficulté à "s'identifier" à ces réseaux parce que, je le constate et le déplore, il y a du sectarisme, des "a priori" et, plus encore, un discours qui date.
Aujourd'hui, qu'on le veille ou non, nous sommes dans une ère de communication. Pour être entendu, il faut adapter les messages et les modes d'action aux aspirations contemporaines.
Conséquence : Dans les rassemblements de chômeurs et précaires,
il n'y a que des "cheveux gris" (et n'y voyez aucune allusion péjorative, puisque j'en fais moi-même partie !).
Où sont les jeunes ? Les premiers concernés par la précarité et la recherche d'un boulot ?
Et puis, s'adresser aux seuls chômeurs et précaires conduit - indubitablement -
à une segmentation de la mobilisation sociale. Donc, c'est voué à l'échec car on n'est pas chômeur toute sa vie, pas plus que salarié.
Donc,
il faut établir des passerelles entre les actifs en emploi et les actifs sans emploi.
Et, justement, c'est la démarche que nous privilégions ici.
Une majorité d'adhérents à notre association travaillent (je veux dire par-là qu'ils sont en poste). Et c'est sans doute le résultat le plus encourageant de notre action, car c'est le seul qui ouvre des perspectives.
Mais ce lien militant entre actifs avec et sans emploi ne se décrète pas. Il se tisse lentement, très lentement.
Aujourd'hui,
ce sont les actifs en emploi qui, à 80/85%, financent nos actions… et donc ce site.
Ça, c'est la réalité !
Et c'est sans doute la meilleure nouvelle : Car, en définitive, ce sont les salariés qui donnent aux Chômeurs et Précaires les moyens (même limités) de s'exprimer. Ils ont tout compris !
C'est la grande force de notre petite association.