Chômage : tour de vis sur l’indemnisation des seniors à partir du 1er avril

[carl]

Le calcul et la durée de versement des allocations changent pour les demandeurs d’emploi de 53 ans et plus. C’est la conséquence de la réforme des retraites de 2023, qui relève progressivement l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Non, ce n’est pas un poisson d’avril ! Dur, dur pour les personnes âgées de 53 ans et plus qui vont se retrouver au chômage à partir du 1er avril. Alors que tous les syndicats appellent les agents de France Travail à se mettre en grève ce jour-là contre la réforme du gouvernement mise en place depuis le 1er janvier, c’est aussi à cette date que de nouvelles conditions d’indemnisation entrent en vigueur pour les seniors.

Afin de coller au décalage de la retraite de 62 ans à 64 ans, les règles pour bénéficier des allocations spécifiques versées aux plus âgés — en raison des difficultés accrues, pour ces tranches d’âge, à retrouver un travail — changent. Mais contrairement à la réforme d’Élisabeth Borne dont les effets sont progressifs (l’âge légal de départ à la retraite augmentant par palier de trois mois supplémentaire par génération), le tour de vis pour les chômeurs seniors va s’opérer brutalement.

Dès mardi 1er avril, les bornes d’âge permettant une indemnisation plus généreuse aux seniors sont décalées de deux ans du jour au lendemain. Concrètement, tous les nouveaux inscrits à France Travail ayant entre 53 ans et plus sont concernés. Il n’y a pas de changement pour ceux déjà au chômage. C’est le résultat des négociations sur la nouvelle convention de l’assurance chômage imposée par le gouvernement. Un accord qui a été signé par trois syndicats (CFDT, FO, CFTC) et le patronat en novembre, et dont les mesures entrent tour à tour en vigueur.


Les 53-54 ans sont les grands perdants
Premiers à en faire doublement les frais, les 53 ou 54 ans qui vont se retrouver au chômage. D’abord sur la durée maximum du versement de leur allocation qui est raccourcie. Jusqu’alors, ils pouvaient bénéficier d’un versement pendant vingt-deux mois et demi. Désormais, ils n’auront plus droit qu’à dix-huit mois d’indemnisation (comme le reste des chômeurs).


Deuxième durcissement pour eux, le calcul du montant de l’allocation. Avant, pour un demandeur d’emploi âgé entre 53 et 54 ans, France Travail se basait sur toutes les périodes de travail dans les trente-six mois précédant l’inscription au chômage. Dans le cas où la personne cumulait plusieurs contrats rémunérés différemment, cette méthode permettait souvent de percevoir une meilleure indemnisation. Dorénavant, ce calcul se fera sur une période ramenée à vingt-quatre mois précédant la rupture du dernier emploi. Seuls les 55 ans et plus garderont le calcul sur trente-six mois.

Une durée de versement nettement réduite pour les 55-56 ans
Conséquence directe de ce décalage de deux ans, il faut avoir dorénavant au moins 55 ans pour bénéficier d’une indemnisation plus favorable. C’est ce qu’on appelle la « filière seniors », composée de deux bornes d’âge ouvrant droit à une durée plus longue, elle aussi réduite pour certains. Ainsi, ceux qui s’inscrivent à France Travail et sont âgés de 55 ans ou de 56 ans toucheront une indemnité pendant vingt-deux mois et demi maximum, contre vingt-sept mois auparavant.

Pour les demandeurs d’emploi âgés de 57 ans et plus, la durée de versement est maintenue à vingt-sept mois maximum. Cette catégorie avait déjà subi en 2023 une baisse drastique de la durée qui était avant cette date de trente-six mois. Selon une étude d’impact de l’Unédic (caisse d’assurance chômage), 17 000 allocataires ne seraient plus indemnisés en moyenne chaque mois (en régime de croisière) à la suite de ce décalage.

Au total, 35 000 seniors privés de chômage par an jusqu’à leur retraite
Autre changement de taille, les règles pour prétendre au prolongement des droits à l’assurance chômage (appelé « maintien de droits ») lorsqu’on n’a pas encore rempli les conditions de la retraite à taux plein (soit de 166 à 172 trimestres selon votre année de naissance) sont également modifiées. L’âge à compter duquel il est possible de demander le maintien de droits (à condition d’être en cours d’indemnisation), soit aujourd’hui à partir de 62 ans, est progressivement décalé à 64 ans (en 2030) en cohérence avec le rythme prévu par la réforme des retraites.

Toujours selon cette étude de l’Unédic, au total 35 000 allocataires ne seront plus indemnisés chaque année et risquent de se retrouver sans rien (ou avec le RSA versé s’ils remplissent les conditions de ressource du foyer) une fois la durée d’indemnisation consommée. Bref, dans un sas de précarité, c’est-à-dire sans emploi et sans pouvoir liquider leur retraite.


Seule amélioration en vue : les demandeurs d’emploi de 55 ans et plus vont échapper à la dégressivité des allocations. C’était à partir de 57 ans jusqu’à maintenant. Cette règle d’une allocation réduite de 30 % à compter du septième mois d’indemnisation s’applique, sans condition d’âge aux mieux lotis, souvent des cadres dont l’ancien salaire était supérieur à 4 500 euros brut.

Source : https://www.leparisien.fr/economie/emp ... GVKKKI.php

[Paulactu3]

Bonjour Carl

Merci pour ton information.

Je viens d'ouvrir 3 fils sur forum "accompagnement des chômeurs" (modif à compter du 1er avril : ARCE, mensualisation de l'ARE et une présentation des évolutions réglementaires, source UNEDIC (ce dernier doc est un vrai "bijou")

Si Yves considère que la place de mes 3 fils est sur le forum INFO je le laisse faire le changement

Bon week end

[Yves]

Très bien. Rien à redire.

Les fils d'infos dont parle Paulactu se trouvent là :

• Source UNEDIC * présentation évolutions réglementaires
viewtopic.php?t=103137

• 1er avril 2025 ** ARCE (créateur) **
viewtopic.php?t=103136

• 1er avril 2025 * Allocation chômage mensualisée sur 30 jours *
viewtopic.php?t=103135

Juste une question : Pourquoi les * ?

[Paulactu3]

Juste une question : Pourquoi les * ?

Pour faire parler les curieux

Rien que pour toi Yves, je viens d'en rajouter

[Raspou]

Comme disent des commentateurs, les nouvelles réglementations assurance chomage sont passées comme lettre à la Poste. on en a à peine parlé. Quand je pense au bordel que suscitait toutes les réformes de l'assurance chômage avant : manifs de chômeurs, recours devant le conseil d'état, occupation s symboliques (d'agences Anpe).... C'était un autre monde. Aujourd'hui ça fait un entrefilet dans la presse et on passe à autre chose. Même sur Actuchom ça ne réagit pas mais c partout pareil.

[carl]

Comme disent des commentateurs, les nouvelles réglementations assurance chomage sont passées comme lettre à la Poste. on en a à peine parlé. Quand je pense au bordel que suscitait toutes les réformes de l'assurance chômage avant : manifs de chômeurs, recours devant le conseil d'état, occupation s symboliques (d'agences Anpe).... C'était un autre monde. Aujourd'hui ça fait un entrefilet dans la presse et on passe à autre chose. Même sur Actuchom ça ne réagit pas mais c partout pareil.

Je fais le même constat. Depuis le covid, toutes les pires régression sociales passent sans aucune opposition. Faut croire, que le vaccin anti-covid, contenait un anesthésiant très puissant.

[-Tom-Rec-]

Pourquoi ?

Parce que la majorité des gens s’en battent les couilles tant que ça les touche pas direct.
Et quand ça les touche ? Ils gueulent deux semaines sur Twitter…
… puis retournent regarder Netflix, peinards.

On est dans une société complètement atomisée.
Chacun pour sa gueule.
Il n’y a plus de vraie solidarité, plus de mouvement collectif fort, juste des colères éparpillées.
Les élites ? Elles savent très bien ce qu’elles font :
“Diviser pour mieux régner” — et elles déroulent leur programme de démolition sociale en toute tranquillité.

Et faut être honnête :
Entre la peur de perdre son taf,
les crédits à payer,
et la flemme généralisée,
y’a pas grand monde prêt à se lever à 6h du mat pour aller bloquer un rond-point sous la pluie.

Alors ça passe.
Tout passe.
Même les pires saloperies.

Et en face ?
T’as un pouvoir qui Ment, Manipule, Matraque
… et qui se fout royalement de l’avis du peuple.

[ZNATION]

On appelle ça la Résignation :
Fait d'accepter sans protester (la volonté de qqn, le sort) ; tendance à se soumettre.
Quand tu analyses la période gilets jaunes, les gars ont mis à feu et à sang Paris pendant des semaines pour obtenir quoi à la fin ?
On est 100 fois pire, 6 ans plus tard !
J'ai bien une solution qui pourrait vraiment tout changer, enfin tout révolutionner plutôt...
Mais je ne crois pas que nous sommes capables d'en arriver là, 8 ans que l'on subit Macron, le président le plus détesté que la France ait connu mais toujours là ! Et encore là pendant 2 ans !

[carl]

J'ai bien une solution qui pourrait vraiment tout changer, enfin tout révolutionner plutôt...

Laquelle ?