Une récente étude du PIRLS, Programme international de recherche en lecture scolaire, atteste du faible niveau des écoliers français en compréhension de l'écrit. 34e sur 50,
la France fait partie des rares pays à voir son rang décliner.
En quinze ans, le niveau de compréhension à l'écrit des écoliers français a considérablement baissé. Dans un rapport publié en décembre 2017, le PIRLS (Programme international de recherche en lecture scolaire), a évalué les performances de nos petites têtes blondes de niveau CM1, et son constat est sans appel. Si la France se situe dans la moyenne internationale, elle reste à la traîne comparée à ses camarades européens, siégeant à 34e place du top 50. "Ce ne sont pas des résultats dignes de notre pays", commentera Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, lors d'une conférence de presse organisée dans la foulée. L'Hexagone est en effet l'un des seuls pays à chuter dans le classement, après les Pays-Bas.
Génération Internet
Inégalités scolaires, programmes simplifiés... Les raisons de ce déclassement sont multiples, mais selon de nombreux penseurs, les avancées technologiques et leurs influences sur le système éducatif sont en partie à blâmer. "L'introduction du numérique entraîne une transformation très profonde des manières d'enseigner et plus généralement du rapport de la société à l'enseignement", expliquait le philosophe Marcel Gauchet à L'Express en octobre 2014. Puis de renchérir : "En lui-même, le médium numérique n'a aucune doctrine pédagogique particulière. Il est neutre. Mais, là où il rencontre directement le problème scolaire, c'est qu'il considère l'acte individuel de recherche comme point de départ de tout." Internet aurait donc bouleversé les codes de l'enseignement, et pas qu'un peu. Mais pour Marcel Gauchet, "cette concurrence par le numérique ne marginalise pas l'Éducation nationale (...). Elle oblige le système éducatif à clarifier ses missions, ses objectifs".
Quelles solutions ?
Et Jean-Michel Blanquer est bien décidé à suivre ce conseil. Suite à l'étude du PIRLS, le ministère a annoncé vouloir engager de nombreuses mesures pour relever le niveau des écoliers français. Parmi elles, le retour de la dictée quotidienne en primaire, ainsi que le lancement de nouvelles évaluations. Mais la solution n'enchante pas le corps enseignant, qui déplorait au Parisien, un exercice "qui ne répond absolument aux problèmes de compréhension de l'écrit mis en lumière par PIRLS". Toutefois, le ministre reste optimiste : "Notre pays a été parmi les tout premiers en Europe, il va le redevenir."
++++++++++
Cet article très fleur bleue et complaisant - "nos chères petites têtes blondes" chabadi-chabada - n'aborde pas une des raisons de l'effondrement général des niveaux (pas seulement en compréhension, élocution et rédaction, mais aussi en mathématiques par exemple). Il s'agit bien évidemment du piètre niveau scolaire d'une multitude d'enfants qui tirent l'ensemble vers le bas. On a tous connu ça. Deux ou trois élèves suffisent à bloquer la progression d'un groupe.
Je n'ai pas réussi à remettre la main sur un article de L'Express paru il y a 5 ou 6 ans qui constatait que dans nombre de quartiers, les ados ne parlent un français "correct" qu'à l'école ou quasiment. En dehors, c'est soit un français malmené soit une langue étrangère qui prédomine entre potes et en famille. Dans ces conditions, forcément…
L'article insistait sur un autre problème : les incompréhensions de langage entre adultes encadrants (profs, pions) et élèves. Les seconds ne saisissant pas les subtilités de la langue, se sentent parfois "agressés" par des mots qu'ils estiment blessants mais qui ne le sont pas.
Quand un vocabulaire trop riche et précis devient source d'incompréhensions, voire de tensions. C'est absurde ! Ainsi, un professeur a été hospitalisé à la suite d'une altercation avec un élève outré par une terrible insulte : "Jeune homme, vous êtes redondant !".
"Moi redondant ? T'm'manques de respect 'spèce d'enculé de ta race ! Tu m'insultes ! Prends ça dans ta face !" (ça c'est moi qui l'invente. Pas l'anecdote en revanche).