Les solutions de "Demain"
Publié : 05 août 2016
Comme de nombreux français je suis allé voir ce film (Demain). Je trouve cela très bien qu'il donne la pêche aux gens, qu'il leur donne un peu d'espoir... Mais j'ai surtout l'impression que ce film joue un rôle d'antidépresseur, c'est-à-dire qu'il propose des solutions qui sont de l'ordre du placebo plutôt qu'autre chose.
Pour étayer mon propos, je vais parler de ce que je connais : le maraîchage bio. Je ne suis pas professionnel mais simplement un amateur qui se pose des questions. Pour avoir des réponses, j'aide sur mon temps libre des maraîchers bio dans plusieurs endroits de France. Cela m'a permis de devenir amis avec certaines personnes du milieu "permaculture et compagnie".
Bec Hellouin
Quelle ne fut pas ma surprise de voir que le film commence par l'exemple de la ferme : "Le Bec Hellouin". C'est une ferme expérimentale, où une étude de l'Inra a été menée. Sauf que...en creusant un peu on se rend vite compte que le film ne parle que des bons côtés (rendement exceptionnel avec du travail à la main sur une petite surface sans utilisation de pesticides). Oui, mais le film oublie de dire qu'il y a énormément de stagiaires qui font le travail (je vous laisse aller voir par vous même le prix des formations, n'oubliez pas de regarder le prix pour y dormir et y manger). Il oublie aussi de dire que le couple fondateur a un capital conséquent qui lui a permis de faire d'importants travaux dès le départ (amendement du sol).
Que grâce à leurs relations (de mémoire la dame est une ancienne avocate d'affaires internationales), ils ont un débouché assuré dans des restaurants parisiens.
Bref, je ne remets pas en question la qualité de ces gens.
Grâce à eux, les médias se sont intéressés aux alternatives à l'agriculture conventionnelle. Rien que cela, c'est énorme !
Mais quand je vois des informaticiens aigris me sortir qu'ils vont se lancer dans la permaculture pour retrouver la joie de vivre parce qu'ils vont faire quelque chose d'utile (c'est du vécu)...je vois déjà les dégâts.
Les métiers de la terre sont des métiers très durs, ingrats faut vraiment avoir la passion chevillée au corps pour se lancer.
Agriculture urbaine
L'exemple donné est celui de la ville de Détroit. Trois hommes noirs (je le précise parce que dans le cadre des USA ce détail à son importance), nous parle de leur expérience pendant qu'ils travaillent. Un des hommes est plus à l'aise à l'oral et exprime une certaine réticence face à ce mouvement. Il dit bien que c'est compliqué, beaucoup de boulots pour des maigres salaires. Bizarrement, le film choisit de ne pas s'attarder sur ces propos...
Aussi, ce mouvement est intéressant mais on oublie de nous parler de la pollution des sols en milieu urbain. Dans le cas de Detroit, les gens étaient dans une telle misère que la question ne se posait même pas. Mais en France ? Il n'y a qu'à voir la manière dont se passe la dépollution de sites contaminés, exemple de la carrière souterraine de la butte du Parisis.
Dans bien des endroits il faudra un peu plus que de la luzerne pour arranger les choses.
Et vous qu'en pensez-vous ?
Anselme
Pour étayer mon propos, je vais parler de ce que je connais : le maraîchage bio. Je ne suis pas professionnel mais simplement un amateur qui se pose des questions. Pour avoir des réponses, j'aide sur mon temps libre des maraîchers bio dans plusieurs endroits de France. Cela m'a permis de devenir amis avec certaines personnes du milieu "permaculture et compagnie".
Bec Hellouin
Quelle ne fut pas ma surprise de voir que le film commence par l'exemple de la ferme : "Le Bec Hellouin". C'est une ferme expérimentale, où une étude de l'Inra a été menée. Sauf que...en creusant un peu on se rend vite compte que le film ne parle que des bons côtés (rendement exceptionnel avec du travail à la main sur une petite surface sans utilisation de pesticides). Oui, mais le film oublie de dire qu'il y a énormément de stagiaires qui font le travail (je vous laisse aller voir par vous même le prix des formations, n'oubliez pas de regarder le prix pour y dormir et y manger). Il oublie aussi de dire que le couple fondateur a un capital conséquent qui lui a permis de faire d'importants travaux dès le départ (amendement du sol).
Que grâce à leurs relations (de mémoire la dame est une ancienne avocate d'affaires internationales), ils ont un débouché assuré dans des restaurants parisiens.
Bref, je ne remets pas en question la qualité de ces gens.
Grâce à eux, les médias se sont intéressés aux alternatives à l'agriculture conventionnelle. Rien que cela, c'est énorme !
Mais quand je vois des informaticiens aigris me sortir qu'ils vont se lancer dans la permaculture pour retrouver la joie de vivre parce qu'ils vont faire quelque chose d'utile (c'est du vécu)...je vois déjà les dégâts.
Les métiers de la terre sont des métiers très durs, ingrats faut vraiment avoir la passion chevillée au corps pour se lancer.
Agriculture urbaine
L'exemple donné est celui de la ville de Détroit. Trois hommes noirs (je le précise parce que dans le cadre des USA ce détail à son importance), nous parle de leur expérience pendant qu'ils travaillent. Un des hommes est plus à l'aise à l'oral et exprime une certaine réticence face à ce mouvement. Il dit bien que c'est compliqué, beaucoup de boulots pour des maigres salaires. Bizarrement, le film choisit de ne pas s'attarder sur ces propos...
Aussi, ce mouvement est intéressant mais on oublie de nous parler de la pollution des sols en milieu urbain. Dans le cas de Detroit, les gens étaient dans une telle misère que la question ne se posait même pas. Mais en France ? Il n'y a qu'à voir la manière dont se passe la dépollution de sites contaminés, exemple de la carrière souterraine de la butte du Parisis.
Dans bien des endroits il faudra un peu plus que de la luzerne pour arranger les choses.
Et vous qu'en pensez-vous ?
Anselme