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Des travailleurs ruraux du Mexique, du Mozambique ou de Palestine, des mal-logés français, des Kurdes syriens, des ouvriers métallos états-uniens, des syndicalistes brésiliens, des petits paysans turcs ou coréens, des habitants de bidonvilles indiens, des indignés espagnols, des travailleurs du recyclage sud-africains… Tout ce que la planète compte de pauvres et d’exclus étaient réunis du 27 au 29 octobre au Vatican, à l’invitation du pape François, pour une Rencontre mondiale des mouvements populaires. Un événement quasiment passé sous silence dans les médias français, et pour cause !
« Les pauvres n’attendent plus les bras croisés des solutions qui ne viennent jamais. Maintenant, les pauvres veulent être acteurs de leur destin et trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes », a déclaré le pape argentin Jorge Mario Bergoglio à la quarantaine de délégués de mouvements sociaux, de coopératives, d’associations paysannes et de syndicats présents. « Les pauvres ne sont pas des êtres résignés, ils savent protester, et se révolter. (…) J’espère que le vent de cette protestation deviendra un orage d’espérance. » Le pape a demandé « une terre, un toit et du travail » pour tous.
Le Président bolivien Evo Morales, réélu ce 12 octobre pour la troisième fois – et largement avec 61% des voix – était également présent au Vatican. Il a lui aussi tenu un discours radical face au néolibéralisme et à la logique individuelle de profits : « L’énorme pouvoir des entreprises transnationales qui prétendent dévorer et privatiser tout – les marchandises, les services, la pensée – constitue le premier violon d’une symphonie de la destruction », a-t-il déploré. « Il faut refonder la démocratie et la politique, parce que la démocratie, c’est le gouvernement du peuple et non pas celui du capital et des banques ». Le Président bolivien a aussi appelé les mouvements populaires à « créer une grande alliance des exclus ». Un écho au discours du pape, pour qui « la solidarité est une manière de faire l’histoire ».