Pascal Lamy ou le syndrome de l'éléphant socialiste
Hier, nous avons appris que l'OMC a récemment refusé d'accorder une augmentation de 32% à Pascal Lamy. Un nouvel exemple qui permet de mieux cerner ce que pensent réellement les dirigeants socialistes.
La conversion néolibérale
Je ne sais plus si c'est Jacques Généreux ou Jean-Claude Michéa qui l'affirme, mais selon l'un des deux, les socialistes convertis au néolibéralisme sont souvent plus dogmatiques que les néolibéraux de naissance. L'explication donnée est qu'après avoir abjuré leur première religion économique, ils ne seraient plus capables de la moindre remise en question de leur nouvelle foi, qu'il soutiendrait avec l'enthousiasme naïf et non distancié des nouveaux convertis. Une explication intéressante...
Dans le cas présent, Pascal Lamy, qui perçoit un salaire de plus de trois cent mille euros annuels, a demandé une rallonge de 32%. Comment ne pas relever l'indécence d'une telle demande en pleine crise économique alors que des millions de personnes perdent leur emploi, du fait, entre autres, des politiques de libre-échange mises en place par le patron de l'OMC ? Qu'a-t-il pu passer par la tête de ce haut fonctionnaire pour faire une telle demande à une telle époque ?

Pire, Pascal Lamy avait affirmé avant la crise que le niveau du SMIC en France était trop élevé. Bref, pour résumer la pensée de ce haut fonctionnaire socialiste : le salaire des ouvriers et des employés (à peine plus de mille euros nets par mois) est trop élevé alors que le sien (vingt-six mille euros par mois) est trop bas. Bref, l'écart de 1 à 25 entre son salaire et celui de la piétaille de son pays n'est pas juste et ne reconnaît pas à sa juste valeur ce que lui, peut apporter à l'humanité.
Le Général de Gaulle aurait dit qu'il « n'aime pas les socialistes parce qu'ils ne sont pas socialistes… ». Ce qui était déjà vrai dans les années 50 et 60 semble toujours vrai au 21ème siècle. Il est donc sans doute parfaitement illusoire d'espérer une quelconque évolution d'un parti qui est peut-être finalement resté le même et dont la parenthèse collectiviste de la fin des années 70 et du début des années 80 était purement tactique et ne reflétait pas sa pensée profonde.
Merci à Pascal Lamy de nous rappeler par intermittence la réalité brutale du visage des socialistes convertis au néolibéralisme. Car le discours parfois gauchiste des dirigeants locaux ne fait que camoufler une pensée équivalente à celle du patron de l'OMC.
Laurent Pinsolle