30 000 CDD de l’Etat au chômage mardi

Vous pouvez poster ici vos articles de presse, communiqués, bons plans, etc... et réagir à ceux des autres.

Modérateurs : superuser, Yves

carl

30 000 CDD de l’Etat au chômage mardi

Message par carl »

30 000 CDD de l’Etat au chômage mardi

Le 30 juin, les salariés embauchés comme auxiliaires dans les écoles seront au chômage. Même si les postes seront à nouveau pourvus, ces employés redoutent de retomber dans la précarité.


En cette période de crise le dossier est explosif. Mardi, 30 000 personnes en difficulté embauchées en 2006 dans le cadre du plan Borloo de cohésion sociale pour assister les directeurs d’école ou les élèves handicapés retournent à la case départ : le chômage.
La date d’expiration de leur contrat, renouvelé déjà plusieurs fois (dans la limite de trente-six mois) tombe le 30 juin.

Appelés « EVS » (emplois de vie scolaire) ou encore AVS (auxiliaires de vie scolaire), ces salariés ont été recrutés en contrats aidés (d’accompagnement vers l’emploi ou d’avenir), souvent à temps partiel pour 600 à 800 € net par mois avec la promesse d’une réinsertion professionnelle. Des emplois jeunes qui ne disaient pas leur nom et risquent aujourd’hui d’empoisonner les nouveaux ministres du Travail et de l’Education nationale. A peine installés, Xavier Darcos et Luc Chatel devront se pencher sur leur sort et déminer la polémique sur ces précaires de l’Etat de plus en plus nombreux pour assurer les missions des fonctionnaires. Chez Xavier Darcos, on précise que « les personnes étaient prévenues, c’est dans leur contrat. Ils retrouveront du travail rapidement car ce sont des métiers d’avenir. »

« Il s’agit d’un plan de licenciements déguisé »

Manifestations, pétitions… depuis plusieurs mois les EVS, soutenus par les parents d’élèves, les directeurs d’école, les associations et les syndicats qui appellent à une journée d’action le 30 juin , tirent la sonnette d’alarme. « Leur travail est essentiel pour le bon fonctionnement de l’école. Il s’agit d’un plan de licenciements déguisé, le plus important depuis la crise », martèle Agnès Naton chargée du dossier à la CGT. Plusieurs députés ont déjà interpellé le gouvernement. « Le but de ces recrutements n’est pas d’assurer un emploi permanent dans la fonction publique », répond dans une lettre du 12 juin adressée au député Alain Bocquet (PC) le chef de cabinet du ministre de l’Education nationale (à l’époque Xavier Darcos). Et de faire valoir que « la validation des acquis de l’expérience » mais aussi « les actions de formation » doivent permettre à ces salariés « d’accéder à une réinsertion durable ».
« Ils ne les ont jamais eues ! » rétorquent les syndicats, qui réclament « des mesures d’urgence », comme la « prolongation des contrats pour mettre en en oeuvre des formations débouchant sur une vraie insertion professionnelle ». Mais aussi, à terme, un plan de titularisation de ces 30 000 EVS et AVS en les intégrant à la fonction publique car ils « sont indispensables dans les écoles ».
carl

Re: 30 000 CDD de l’Etat au chômage mardi

Message par carl »

On me jette comme un mouchoir »
MARTINE, 49 ans, employée vie scolaire à Aulnay


« On me jette comme un mouchoir » Qu’est-ce que je vais devenir à 50 ans ? » Martine a la voix nouée par l’angoisse. Depuis novembre 2007, elle occupait un poste d’EVS à l’école maternelle Vercingétorix, à Aulnay.
Vingt heures par semaine pour 620 € par mois. Juste de quoi vivre avec sa fille de 22 ans.

Mais son contrat aidé va s’achever dans cinq mois. « On nous a toujours dit qu’il s’arrêterait. Mais on espère forcément que ça va se débloquer et qu’on aura un CDI », confie cette habitante de Drancy qui a longtemps vécu de petits boulots dans la restauration. Elle a du mal à accepter de quitter son poste : « J’ai appris mon travail sur le tas. Je m’occupe de deux élèves handicapés, j’aime ce que je fais. Maintenant que les enfants se sont habitués à moi, qu’on a une vraie complicité, je vais partir et on me remplacera par quelqu’un d’autre… »
Sa collègue Sophie, 37 ans, est tout aussi amère. Adjointe administrative, elle a passé trois ans auprès de la directrice de l’école, aidant à l’atelier informatique, préparant les réunions de parents d’élèves… Son « contrat d’avenir » 26 heures par semaine pour 808 € par mois s’achève à la fin juin. Elle aussi a une fille à charge : « Elle rentre au lycée, c’est des dépenses ! » En trois ans, Sophie avait retrouvé une certaine sérénité : « Avant, j’ai été licenciée, j’ai fait beaucoup d’intérim.
Là, je me sentais bien. » L’annonce de son départ a soulevé l’indignation des parents d’élèves, nombreux à signer une pétition pour le maintien des deux employées. Elle s’emporte contre ce que Martine appelle « un système pourri » : « C’est un cercle vicieux. Ces contrats doivent nous aider à sortir de la précarité. Mais là, on va y replonger ! Avec la crise, on ne retrouvera pas de boulot. » Début juin, Sophie a envoyé un courrier au président de la République pour lui exposer sa situation. Evoquant le nom de son contrat, elle écrivait : « Je vous demande de redéfinir pour moi le mot avenir, car je pense qu’en 2009 il n’a pas la même signification qu’avant… » Le cabinet de l’Elysée a répondu qu’il transmettait au ministère de l’Education, qui a indiqué avoir lui-même transmis au rectorat.

Source : Le Parisien.fr
tristesir

Re: 30 000 CDD de l’Etat au chômage mardi

Message par tristesir »

<<On nous a toujours dit qu’il s’arrêterait. Mais on espère forcément que ça va se débloquer et qu’on aura un CDI »
C'est une histoire triste mais tellement prévisible. Les choses s'arrangent rarement d'elles-mêmes...
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

Re: 30 000 CDD de l’Etat au chômage mardi

Message par superuser »

A la base, tous ces EVS et autres contrats aidés sont jetables et mal payés : c'est une honte.
On est dans le règne esclavagisant du "c'est toujours mieux que rien".

A BAS LES CONTRATS AIDÉS !
A BAS LA PRÉCARISATION DU SERVICE PUBLIC !
Répondre