En cette journée printanière à Montreuil, à la maison de l’arbre et de la parole errante, journée qui se voulait un écho significatif à un autre 22 mars, celui de 1967, nous avons eu l’occasion de prendre la mesure du mouvement social qui s’amplifie depuis le lancement de l’appel des appels en décembre 2008, initié par Roland Gori, chercheur et professeur en psychopathologie, psychanalyste, et Stefan Chedri, philosophe et psychanalyste.
Le mois de janvier 2009 aura signé l’avènement explicite via la presse d’un mouvement en voie de coordination, transversal qui interroge les fondements de l’idéologie dominante qui s’appuie sur l’évaluation des individus en emploi mais également en non emploi pour asseoir sa suprématie-pue-la mort.
Toutes les pratiques professionnelles, qui ont à voir de près ou de loin avec le soin, l’accompagnement, l’éducation, la culture, la recherche, la justice et l’information etc…font l’objet d’attaques virulentes d’un système totalitaire qui visent à expurger ces pratiques de toute parcelle d’humanité. A travers ces attaques devenues récurrentes mais qui s’inscrivent pourtant dans la continuité des think tanks ultra-libéraux des années 30, c’est, comme le signifie par exemple Charles-Yves Zarka, la « fragmentation du social» qui est visée, le délitement du lien social…et partant de toute vindicte populaire (c’est-à-dire salariale) massive, unifiée et éclairée.
Pour ma part, Idgie, chercheuse en psychologie sociale, ex-conseillère en insertion professionnelle et ex-intermittente du chômage pas repentie, maintenant travailleuse sociale dans le contexte soft and clean du handicap adulte léger, je me sens tout particulièrement concernée par la démarche transversale proposée par des individus d’horizons divers, tous motivés par la nécessité de mettre à nu les mécanismes de déstructuration à l’œuvre dans l’avalanche des réformes imposées par les oligarques.
La pratique de l’évaluation individualisée des performances, véritable fer de lance de ces politiques mortifères, je l’ai croisée dans le milieu de la recherche nord-américain et je le vois à la marge se mettre en place dans la recherche en SHS en France. Je l’ai également croisée et subi dans le milieu de l’accompagnement social et professionnel des personnes privées d’emploi, et maintenant je la vois se mettre en place dans le secteur médico-social.
Chaque fois, l’étudiant, le chômeur, la personne handicapée…tous usagers/clients censés être au centre des dispositifs mis en place, sont encore et toujours les dindons de la farce que l’on couronne mais pour mieux les couillonner en les dépossédant de leurs déjà maigres ressources… et en faisant se détourner le regard critique des intervenants soucieux bien entendu de la « bientraitance » de leurs ouailles…on ne déçoit pas le client roi sous peine d’être évincé du tableau de l’excellence à la mode MacDo !
J’en suis comme deux ronds de clafoutis de constater ne pouvoir égoïstement trouver de terre d’exil professionnel à peu près exempte de cette idéologie nauséabonde…pas de pré carré salarial in peace and love quoi !
On a les rêves paresseux que l’on peut !
Je me vois donc ainsi contrainte de me botter l’arrière train, de me tirer de ma léthargie au risque sinon de sombrer dans le politiquement correct mais abject d’une vie professionnelle tellement active, dynamique, responsable, autonome, mais tellement soumise au diktat ambiant…
En ce qui me concerne, Floflo, travaillant comme bibliothécaire, j’assiste aussi à la mise en œuvre des mêmes procédures absurdes visant à remettre en cause l’organisation du travail, le statut des fonctionnaires (rémunération ne dépendant plus d’une grille, ce qui garantit l’indépendance des fonctionnaires, mais de procédures d’évaluation, issues de la même logique ultralibérale) et à instaurer des pratiques gestionnaires intégrant la notion de rentabilité. Tous, quels que soient nos situations professionnelles, sommes soumis à des logiques gestionnaires dont la vraie finalité est de nous isoler, nous déposséder de nos savoirs et pratiques et de nous empêcher d’exercer notre esprit critique. C’est pourquoi l’appel des appels nous permet de nous rencontrer en faisant de la diversité de nos appartenances catégorielles une force. Loin de la résignation, nous pouvons ainsi sortir de notre isolement pour débattre des moyens de lutte et de leur mise en œuvre efficace dans chacun de nos contextes particuliers, faisant renaître l’espoir.
Les acteurs de l’appel des appels prônent l’insoumission, la désobéissance civile, et débattent des modes opératoires à adopter pour résister face à l’inique au travail et hors travail. Des collectifs locaux se construisent à Marseille, à Rennes, à Strasbourg…ils sont selon nous à envisager comme une plate-forme sur laquelle peuvent se rejoindre les individus soucieux de démasquer les impostures des dispositifs sociaux mis en œuvre pour mieux les contrôler : imposture de l’accompagnement vers l’emploi made in Pôle jobentoc, imposture du recrutement de la fausse compétence mais de la vraie allégeance, imposture du diktat de l’excellence seulement mesurée à l’aune de l’activité visible, quantifiable (traduisez : plus ça bouge au nez et à la barbe de la direction, plus c’est mieux), imposture de la démarche qualité dans le secteur de la recherche où l’on voudrait là aussi que plus ça bouge vite à peu de frais et de neurones, mieux ça le fait, imposture de la sécurité sanitaire où le fou est ton ennemi, le psychiatre néo-aliéniste, néo-sentinelle du Pouvoir en place etc.
Et si on se faisait un pique-nique par chez nous au joli mois de mai pour envisager collégialement la création d’un collectif appel des appels qui réunirait bien sûr des apnéistes, mais aussi quelques citoyens, en emploi ou non, et désireux(se) de chasser les mauvais esprits frappeurs de notre dignité ? Chiche ! Pas besoin de sous si ce n’est pour financer gentiment ripailles.
Nathalie Sanquirgo et Florence Pichon
Pour info :
http://www.appeldesappels.org/; un collectif appel des appels à Paris est sûrement déjà en construction ! Les différentes bonnes volontés dans les départements représentés lors de cette journée seront joignables sur le site dédié….yé !
Journée appel des appels du 22 mars …les privés d’emploi
Un pique nique au joli mois de mai, pourquoi pas!
Salut les filles!
...mais pour monter un comité appel des appels des appels,(A A A
) je ne sais pas...l'initiative est louable, mais depuis que je milite je ne vois que cela des comités pour ça, des comités pour çi...n'est-ce pas un comité de trop?
A quand la convergence et l'unité de tous ces comités?!
Certes la mise en réseau est une force, mais rien qu'à l'idée de se mobiliser pour créer un autre comité, alors que nous peinons à faire converger nos actions avec les pôtes des autres association de chômeurs, je suis déjà sur les genoux, tant la tâche demande d'énergie et beaucoup d'implication et de patience et de participants..mais bon
Mais pour le pique-nique dans ce cadre là avec les réserves évoquées, pourquoi pas!
Bises
@plus
Pili
Nous pouvons en tout les cas en discuter et vous pouvez les filles prendre dans ce cas en charge l'organisation du truc, à voir avec ce qu'en pense le Président
Pour un pique-nique, je suis partante....avec les apnéistes et de nouveaux horizons, car c'est toujours enrichissant et de bons moments de convivialités à partager et c'est toujours bon pour le moralEt si on se faisait un pique-nique par chez nous au joli mois de mai pour envisager collégialement la création d’un collectif appel des appels qui réunirait bien sûr des apnéistes, mais aussi quelques citoyens, en emploi ou non, et désireux(se) de chasser les mauvais esprits frappeurs de notre dignité ? Chiche ! Pas besoin de sous si ce n’est pour financer gentiment ripailles.
...mais pour monter un comité appel des appels des appels,(A A A

A quand la convergence et l'unité de tous ces comités?!
Certes la mise en réseau est une force, mais rien qu'à l'idée de se mobiliser pour créer un autre comité, alors que nous peinons à faire converger nos actions avec les pôtes des autres association de chômeurs, je suis déjà sur les genoux, tant la tâche demande d'énergie et beaucoup d'implication et de patience et de participants..mais bon
Mais pour le pique-nique dans ce cadre là avec les réserves évoquées, pourquoi pas!
Bises
@plus
Pili
Nous pouvons en tout les cas en discuter et vous pouvez les filles prendre dans ce cas en charge l'organisation du truc, à voir avec ce qu'en pense le Président
Re: Journée appel des appels du 22 mars …les privés d’emploi
Si les filles acceptent les garçons, je viens. 
