sourceAltermonde avait, en son temps, évoqué l’annonce, dans la loi de finances du Budget 2009, de la suppression de l’AER. Bien sûr, cela n’avait pas alerté ni passionné grand monde à ce moment-là !... Voici ci-dessous un exemple de sa douloureuse réalité et de ses cruels effets. (Michel Berthelot)
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Par Françoise Jeanparis
En acceptant un licenciement économique, les salariés de plus de 50 ans avaient eu l’assurance de percevoir l’AER (allocation équivalent retraite) en attendant leurs 60 ans. L’AER a été supprimée le 1er janvier. Riposte des seniors dans le pays de Montbéliard.
Hélène a 55 ans. Elle a travaillé plus de 40 ans à PMTC Mandeure. Quand on lui a proposé de partir dans le cadre d’un plan GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), elle s’est dite « pourquoi pas ». Elle avait ses 160 trimestres de cotisations à l’assurance vieillesse lui ouvrant droit à la retraite à taux plein à 60 ans et une loi lui garantissait l’attribution de l’AER, environ 1000 € mensuels jusqu’à ce que le versement de la retraite prenne le relais. Hélène, qui vit seule, a fait ses comptes. Elle pouvait s’en sortir alors elle a signé et elle a quitté PMTC « pour laisser ma place aux jeunes. Et puis je venais d’avoir un cancer, on était sous pression en logistique. J’ai préféré partir ».
« Je compte chaque centime d’euro »
Le 1er janvier 2009, l’AER est supprimée « dans un silence coupable. La nouvelle nous est tombée dessus en allant aux Assedic. Hallucinant ». Privée de l’AER, Hélène vivra dès le mois de mars avec l’allocation spécifique de solidarité, 420 € par mois « avec une maison à entretenir qui me coûte 700 € mensuels de charges et que je vais sans doute devoir vendre. Je compte chaque centime d’euros, je me chauffe à 16°, j’ai réduit à l’essentiel vital mon alimentation ». Comme Hélène Camboulas, ils sont 35 000 salariés de plus de 50 ans en France à subir de plein fouet la suppression de l’AER.
Assemblée générale le 26 février
Dans le pays de Montbéliard, ils ont décidé de se battre « pour obtenir le rétablissement de cette allocation ou une allocation équivalente de remplacement pour toute personne de plus de 50 ans licenciée entre 2005 et 2008 », assène Monique Manca,58 ans, ex cadre à Faurecia Beaulieu et présidente de la toute nouvelle association de défense contre la suppression de l’AER. Au départ, ils étaient une petite dizaine. Aujourd’hui, ils sont une centaine. Une pétition circule sur le net. De locale, l’association, qui tient son assemblée générale le 26 février à Audincourt, entend devenir nationale. En quelques mois, elle a multiplié les démarches auprès de la sous-préfecture, des parlementaires, des organisations syndicales « et notre croisade n’en est qu’à ses débuts. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités ».
Le droit de vivre décemment
« Les employeurs ont utilisé cet outil AER pour pousser les salariés seniors dehors. On a le sentiment aujourd’hui d’une trahison. Je pense aux couples salariés qui ont accepté un licenciement économique et qui se retrouvent avec 800 € mensuels », ajoute Chantal Pacek, 57 ans, veuve, ex secrétaire à Faurecia Bavans. « Entre la période d’indemnisation Assedic et la retraite, il y avait un pont qui s’appelait AER. Ce pont s’est écroulé, nos existences avec », résume Pierre Biot, 58 ans, ex salarié à PMTC. Tous ont pointé aux Assedic, sacrifié à des entretiens « psychologiquement déstabilisants, voire humiliants pour des gens qui ont 40 ans de travail derrière eux », suivi des stages, cherché un nouvel emploi « mais allez trouver un job à 55 ans et plus ». Ce qu’ils veulent aujourd’hui ? Rien d’autre que l’allocation promise « et le droit de vivre décemment ».
CONTACTER : Association de défense contre la suppression de l’Allocation équivalent retraite : 03.81.34.30.08, moniquemanca@orange.fr
Il y a quelques incohérences, comme d'avoir 55 ans et avoir travaillé plus de 40 ans (on ne pouvait commencer qu'à 16 ans) et elle peut demander l'APL, même si elle est propriétaire sauf si tout est remboursé, mais 700€ de charges ?
Ce doit être encore plus difficile pour ces personnes n'ayant fait qu'une boite, un peu comme les fonctionnaires et se retrouver ainsi.
Mais avant de se retrouver en ASS, ces personnes ont droit aux Assedics et plus de trois mois, non ????
