Eric Woerth critique le recours à la grève en temps de crise

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Modérateurs : superuser, Yves

carl

Eric Woerth critique le recours à la grève en temps de crise

Message par carl »

Le recours à la grève en temps de crise économique et financière n'est pas la meilleure méthode pour répondre aux problèmes de la France, a estimé dimanche le ministre du Budget, Eric Woerth."Ce n'est pas nécessairement la meilleure réponse en ce moment aux problèmes que traverse le pays que de chercher à mettre beaucoup de gens dans la rue (...) Il y a d'autres pays qui ne passent pas leur temps à faire grève", a-t-il estimé sur Radio J.

"Je crois que la bonne réponse aujourd'hui, c'est quand même de partager ensemble nos difficultés pour trouver des réponses collectives", a-t-il ajouté.

Il commentait la journée d'action nationale qui doit rassembler la fonction publique et le privé jeudi en France pour une journée de grève et de manifestations.

Le ministre prédit que le mouvement sera un succès en termes de participation.

"Je suis très soucieux de cette grève, je pense qu'il y aura du monde dans la rue. Je vois bien que les blogs marchent à fond, que tout le monde, même le PS, appelle à défiler dans la rue", a-t-il dit.

En faisant allusion à la tempête qui a frappé le pays samedi dans le Sud-Ouest, il a déploré ce mouvement qui détonne selon lui avec la conjoncture.

"D'abord le pays traverse une crise comme jamais il n'a traversé et puis, on le voit bien, dans le Sud-Ouest où beaucoup de gens sont dans le malheur, est-ce une vraie réponse au fond que d'engager des grèves de transport, d'embêter les gens ?", s'est-il demandé.

Il déplore que les mouvements sociaux, à ses yeux, se radicalisent, en reprenant l'exemple d'un mouvement ayant amené la fermeture il y a quelques jours de la gare Saint-Lazare pendant une journée.

"On voit la violence monter avec des mouvements sociaux de plus en plus incontrôlés, avec des groupuscules de plus en plus incontrôlables", regrette-t-il."


Mais mon bon monsieur, si les mouvements sociaux se radicalisent, c'est bien la preuve que vous et vos collègues de l'ump (aidé par le medef) pratiqué une politique ultra-libéral, qui détruisent les acquis sociaux et poussent des millions de personnes dans la misère.

Ainsi, selon vous, il faudrait que la france d'en bas se laisse crever sans mot dire. "Pauvre, crève en silence ! " Est-ce la votre devise ?

C'est sur Monsieur Woerth vous ne risquez pas devenir sdf. Il serait temps de quitter votre tour d'ivoir de Bercy.
tristesir

Message par tristesir »

Je crois que la bonne réponse aujourd'hui, c'est quand même de partager ensemble nos difficultés
Et pourquoi pas le partage des richesses? 8)
carl

Message par carl »

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diety

Message par diety »

Je viens d'écouter une contribution de Peter Zudeick à propos de la notion de justice sociale en l'Allemagne.

A l'époque où le néolibéralisme battait son plein, l'expression "justice sociale" était un gros mot, celui qui l'utilisait était considéré comme un cinglé utopiste à côté de la plaque. C'était une notion caduque dans une société post-industrielle. Elle n'avait pas de place dans un monde globalisé. Cela avait significativement changé (toujours en Allemagne) avec les changements se situant vers 2005. Tant que le chômage, les réformes Hartz, la pauvreté, la pauvreté d'enfants, la descente sur l'échelle sociale ne concernaient que ceux qui étaient déjà en bas, la justice sociale n'avait aucune espèce d'importance pour les dirigeants.

A partir de 2005, quand les membres de la classe moyenne étaient de plus en plus concernés par la descente sociale, ni les partis ni les digireants politiques ne pouvaient plus se permettre d'éviter le sujet. On "redécouvrait" la justice sociale - elle était dans la bouche de tout politicien qui voulait être réélu. On ne pouvait plus, comme on l'a fait en Allemagne, "interpréter" les discussions sur la justice sociale comme un débat d'envieux jaloux. Mince alors. Puis ont suivi les scandales à répétition de managers corrompus, des golden parachutes de plus en plus impertinents, alors le peuple a parlé plus haut et plus fort de la justice sociale. Mais que pouvaient faire les dirigents du gouvernement pour contourner le sujet ?

Plusieurs tactiques ont été mis en oeuvre:

Depuis des années, il était déclaré que la solidarité était une idée pour des périodes difficiles. Quand la période difficile était arrivée, avec l'agenda 2010 et Hartz 4, on affirmait que l'on ne pouvait se permettre une justice sociale que pendant des temps de croissance, mais pas maintenant quand tout va mal. Mais quand la croissance était là, il ne fallait surtout pas risquer de la freiner (de l'emmerder avec une justice sociale ou une solidarité). Et maintenant, en temps de crise, il faut de nouveaux arguments. (pour éviter la justice...)

Voilà une autre tactique pratiquée par nos dirigeants: on parle de l'"injustice sentie" (comme on le fait dans la météo, distinguer la température exacte et la température sentie), sousentendant que l'injustice était en fait inexistante et seulement "sentie". Mais il fallait se montrer ouvert, écouter les plaintes des gens. Le "phénomène" n'avait rien de logique, mais il fallait se montrer compréhensif et écouter les gens pour des raisons "psychologiques" et pour se présenter comme quelqu'un de bien (qu'on pouvait réélire).

Puis la notion a été si souvent utilisée qu'elle a commencé à perdre ses contours, elle ne voulait plus dire grand-chose. Les politiques ont alors inventé la "justice au trait d'union". Justice (en français égalité) des chances, des salaires, de formation, de générations, de redistribution etc. - encore une tentative pour éviter un débat de fond inconfortable.

Diluer la justice en mille morceaux était encore à préférer que d'envisager un vrai débat, car il demanderait des changements d'une telle profondeur qu'il vaille mieux continuer à inventer des tactiques d'esquive.

Ce constat, présenté sur un ton satirique, m'a paru assez pertinent pour l'Allemagne.

Pour certains politiques, avec la grêve c'est pareil. Ce n'est jamaisle moment de faire la grêve. Quand il n'y a pas de crise, il ne faut pas faire de grêve pour ne pas la provoquer (la crise), pour ne pas déranger la croissance et les profits. En temps de crise, ce n'est pas le moment non plus, parce ça va trop mal.

En fait, il faut toujours la fermer, ne jamais revendiquer quelque chose (ou défendre un acquis), toujours se faire *****. Non mais...
ledesa

Message par ledesa »

Quel culot ce type et il manque pas d'air quand il dit :

"D'abord le pays traverse une crise comme jamais il n'a traversé et puis, on le voit bien, dans le Sud-Ouest où beaucoup de gens sont dans le malheur, est-ce une vraie réponse au fond que d'engager des grèves de transport, d'embêter les gens ?" !!!

Et en temps de crise un partage des richesses ne serait-il pas un remède à la crise ? !!!

Les riches ne pourraient-ils pas se serrer la ceinture pour une fois ils n'en crèveraient pas de froid et de faim EUX , hein Mr Woerth ?

vous ne pouvez augmenter le SMIC....................mais pour ce qui est de toucher des dividendes pour les gros salaires c'est tout à fait normal !!!

TROP c'est TROP ! :twisted: :twisted: :twisted:

29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,29,
maguy

Message par maguy »

"D'abord le pays traverse une crise comme jamais il n'a traversé
Il devrait réviser son histoire ce mec, même si le mot "culture" est devenu un gros mot.

Et grâce à qui la crise, hein ? A tous ces goûlus qui se goinfrent comme pas permis et nous petites gens devront continuer à nous serrer la ceinture, assez heureux quand on boucle son mois.

Je n'ai pas l'impression qu'ils se privent beaucoup, eux !

Ce discours visant à diviser encore plus les Français va faire long feu un jour, il leur faudra trouver autre chose...
juska.khan

Message par juska.khan »

tristesir a écrit :
Je crois que la bonne réponse aujourd'hui, c'est quand même de partager ensemble nos difficultés
Et pourquoi pas le partage des richesses? 8)
:) J'ai eu la même reflexion que toi !
Le type il doit vivre dans un 200 m3 et nous parle de partage ! :?
Ils ont pas honte et se foutent de notre gueule !
tristesir

Message par tristesir »

J'ai eu la même reflexion que toi !
Ce type avec sa morgue habituelle nous propose de nous partager la misère, mais ne compter pas sur lui et ses amis pour se serrer la ceinture.
cristophe62120
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Message par cristophe62120 »

bonsoir,
il veulent faire mieux que critiquer

L'UMP veut des sanctions pour les "abus de grève"

:twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted:
carl

raffarinade

Message par carl »

Pour l'ex premier ministre, le 29 janvier ne sera qu’"une poussée de fièvre"...

La journée de grèves et de manifestations de jeudi ne sera qu’"une poussée de fièvre", a estimé lundi Jean-Pierre Raffarin, vice-président du conseil national de l’UMP, y voyant un mouvement "politique", "un peu ramasse-tout" et "sans revendication clairement identifiée".

"Ce qui me frappe, c’est qu’il n’y a pas un thème central, c’est une manifestation, une grève un peu ramasse-tout et quand on ramasse tout, en fait on n’exprime pas grand chose", a déclaré l’ancien Premier ministre sur Canal+.

"Une manifestation sans revendication clairement identifiée, c’est à un moment une poussée de fièvre mais ça ne dure pas longtemps", a-t-il assuré.

"Les vraies manifestations qui posent problème sont des manifestations sociales sur des revendications sociales, là on sent le thème politique, c’est une manifestation politique et en général ça a moins d’influence", a-t-il ajouté.

Pour M. Raffarin, "c’est l’Albatros de Baudelaire : ses grandes ailes sont tellement grandes, la revendication est tellement large, que ça l’empêche de voler".


Faut croire que les leaders de l'UMP font un concours du genre : "celui qui dira la plus grosse connerie sur le 29 janvier"?

Pauvre con, va !
superuser
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tempête : encore la faute à l'ultragauche ?

Message par superuser »

Eric Woerth a écrit :"... dans le Sud-Ouest où beaucoup de gens sont dans le malheur, est-ce une vraie réponse au fond que d'engager des grèves de transport, d'embêter les gens ?"
Dans les Landes, ce ne sont pas les grèves mais les arbres déracinés qui empêchent les trains de rouler !!! Les destructions concernent "la caténaire, les voies et l'alimentation basse tension des passages à niveau". Pepy a promis que le trafic ferroviaire serait rétabli "dans plusieurs jours".
carl

Encore une provocation de Woerth !

Message par carl »

Woerth : les manifestants feraient mieux "de se remonter les manches"

mardi 27 janvier 2009 (11h16)


Woerth : les manifestants feraient mieux "de se remonter les manches"

"Il y a d’autres moyens pour se faire entendre" que de faire grève, a expliqué le ministre du Budget à propos du mouvement social prévu jeudi.

Eric Woerth a condamné, mardi 27 janvier, les personnes qui s’apprêtent à suivre la grève inter- professionnelle de jeudi, estimant que plutôt que de manifester, les mécontents devraient "se serrer les coudes" et "se remonter un tout petit peu les manches".

"Il y a d’autres moyens pour se faire entendre" que de faire grève, a jugé le ministre du Budget sur France-Inter. "On ferait mieux de se serrer un peu les coudes", a-t-il ajouté.

Et de rétorquer, quand on lui objecte que les personnes qui comptent manifester expriment une inquiétude face à la crise : "Qu’ils se démènent, (...) qu’ils bougent, qu’ils ne le fassent pas nécessairement uniquement en défilant ou en râlant ! (...) Qu’ils deviennent un acteur de la sortie de crise. Et devenir un acteur de la sortie de crise, c’est quand même me semble-t-il se remonter un tout petit peu les manches et se mettre à travailler plutôt à l’unité du pays".

"C’est rajouter de la peur à la peur"

"Je trouve qu’il y a d’autres moyens de le dire que de descendre dans la rue un peu traditionnellement comme on le fait depuis 30 ou 40 ans en France avec les mêmes banderoles", a également estimé Eric Woerth, pour qui "bloquer un pays, faire en sorte que les transports ne fonctionnent pas, ennuyer les gens quand ils sont encore extraordinairement craintifs et qu’ils ont peut de l’avenir, c’est rajouter de la peur à la peur, de la crainte à la crainte".

Le ministre du Budget a par ailleurs déclaré, au sujet des banques : "ça ne me choque pas qu’il y ait des dividendes", même si "la rémunération du travail doit passer (...) avant la rémunération du capital, surtout dans des entreprises qui ont obtenu des aides d’Etat

http://tempsreel.nouvelobs.com

Ah ! Si on pouvait les foutres à la porte, ces aristocrates de l'UMP.

Les Islandais ont bien réussi à faire démissioner leur gouvernement. Pourquoi pas nous ?
maguy

Message par maguy »

"On ferait mieux de se serrer un peu les coudes", a-t-il ajouté.
Mais c'est ce qu'on fait, andouille :lol:
ennuyer les gens quand ils sont encore extraordinairement craintifs et qu’ils ont peut de l’avenir, c’est rajouter de la peur à la peur, de la crainte à la crainte
C'est marrant de constater que lorsqu'on dit le mot "peur" tout le monde réagit en disant "non, pas peur" ça marche à tous les coups !

On a justement de moins en moins peur et on en a de plus en plus MARRE, nuance :evil:

Ils n'ont pas peur ces mandarins ventrus de l'ump, qui ont besoin pour se rassembler de bloquer des quartiers entiers de villes, bien qu'ils soient gardés par des centaines de flics-nourrices ?

Viens-y l'autre si t'es un homme, on t'attend...
tristesir

Message par tristesir »

Qu’ils deviennent un acteur de la sortie de crise. Et devenir un acteur de la sortie de crise
Je ne demande que cela d'être un acteur de la sortie de <<crise>> et de toutes les s...... du capitalisme en général 8)
Debout les damnés de la terre.... :lol:

PS:
Je sens que ce type va avoir une envie pressante d'aller enseigner au Quebec 8)
tristesir

Message par tristesir »

Nicolas Sarkozy a réaffirmé mardi sa volonté de poursuivre les réformes pour que la France sorte plus forte de la crise, tout en se disant conscient des inquiétudes des Français.(...)

"Mon projet, c'est de garder des usines en France, de garder des emplois en France, de profiter de la crise pour moderniser le pays"


Je me demande quel sens il donne à moderniser? La suppression de milliers d'emplois pour garantir le profit des actionnaires?

Il nous refait le coup de la dialectique du "travailler plus, pour gagner plus"
"garder des usines, garder des emplois" : mais est ce que les emplois en question sont dans les usines qu'il veut garder?

Dans le "travailler plus, pour gagner plus" beaucoup de gens n'ont pas compris que ce ne sont pas les mêmes personnes qui allaient travailler plus et gagner plus.
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