Santé privatisée : Faux-culs contre Secu

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maguy

Santé privatisée : Faux-culs contre Secu

Message par maguy »

Santé privatisée : Faux-culs contre Sécu

Le Canard Enchaîné du mercredi 15 octobre 2008 – Prof. Canardeau

Cela fait longtemps que les assureurs privés lorgnent la Sécurité Sociale. Mais cette fois, ils ne sont pas loin de marquer encore des points.

Récapitulons : le 28 juillet dernier, le gouvernement annonce qu’il va taxer les mutuelles à hauteur de 1 milliard d’euros sur leur chiffre d’affaires en 2009. La France en vacances se réjouit : on taxe les grosses entreprises ! Certes, mais en échange de cette taxe, la Mutualité française a obtenu une contrepartie de première importance et passée sous silence : la promesse de pouvoir accéder aux données de santé des français sous prétexte de pouvoir mieux « gérer le risque ».

Promesse confirmée le 18 septembre par le Président de la République dans son discours prononcé à Bletterans (Jura) : « Les complémentaires santé doivent contribuer à l’amélioration de la qualité des soins, à la gestion du risque et à la maîtrise de la dépense, dans l’intérêt des assurés ». Gestion du risque : qu’ès aco ?

Concrètement, mutuelles et assureurs privés revendiquent ces données pour savoir ce qu’ils remboursent et ajuster leurs contrats à chacun de leurs clients. Aujourd’hui, ils sont ce que l’on appelle des « payeurs aveugles » : ils remboursent en complément de la Sécurité Sociale sans savoir de quel médicament ou de quelle consultation de spécialiste il s’agit. Mais donner aux mutuelles, et surtout aux assureurs privés le droit de « gérer le risque », au moyen des données individuelles de santé, c’est leur donner la possibilité de sélectionner leur clientèle, de contrôler les prescriptions des médecins, de surtaxer les patients coûteux, d’exclure ceux qui consomment trop de médicaments, qui font trop d’examens, qui sont trop malades…

Et cela ressemble grandement au système de santé américain qui nous fait tous rêver : 47 millions d’américains sans couverture santé, des primes d’assurances privées tellement élevées que les inégalités dans l’accès aux soins sont devenues effrayantes.

Bien sûr, en France, on a encore la Sécurité sociale comme assurance-maladie de base, qui couvre tout un chacun, quel qu’il soit, en respectant les principes de solidarité et d’universalité : chacun cotise selon ses revenus et se soigne selon ses besoins. Mais la part de la Sécu recule d’année en année, au profit des assurances complémentaires à la suite des déremboursements de médicaments, de la hausse du forfait hospitalier et de l’explosion des dépassements d’honoraires. Aujourd’hui, la couverture complémentaire est devenue essentielle pour accéder aux soins. Si celle-ci est entre les mains d’assureurs privés, ayant accès aux données de santé pour, comme ils disent « faire leur métier », on pourra parler d’un système privatisé.

Le 29 septembre dernier, le projet de loi de financement de Sécurité sociale (PLFSS) a été présenté par le gouvernement. L’accès aux données de santé n’y est alors pas évoqué ! Oubli ? NON : ruse. En ce moment, des lobbyistes du privé font circuler auprès des députés un projet d’amendement prévoyant que cet accès aux données pourra être accordé à « des organismes à but lucratif ou non » et « à des fins de gestion du risque ou pour des préoccupations de santé publique ». C’est sûr qu’après l’affaire du fichier Edvige, il n’était pas évident d’avancer à découvert. A quel moment, cet amendement va-t-il se glisser discrètement dans le débat parlementaire qui débute à l’Assemblée nationale le 15 octobre ? Quel député va le reprendre à son compte ?


En tout cas, nous voilà prévenus : loin du « grand débat » promis sur le financement de l’assurance-maladie, la « rupture » est du genre à s’avancer ni vu ni connu.


source
maguy

Renforcer les économies sur les médicaments

Message par maguy »

Les députés veulent renforcer les économies sur les médicaments
[ 23/10/08 ]

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée a adopté deux mesures en faveur des génériques. Le rapporteur du budget de la Sécurité sociale, Yves Bur, en attend plusieurs centaines de millions d'euros d'économies.

Le député Yves Bur (UMP), rapporteur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009, veut décidément marquer le texte de son empreinte.

Après avoir fait adopter, mardi, en commission des Affaires sociales, plusieurs mesures phares visant à durcir la fiscalité sur la rémunération des dirigeants d'entreprise (lire ci-contre), ainsi que la suppression de la prime transport, il a présenté, hier, deux nouveaux amendements visant à réduire les dépenses de médicaments en favorisant leurs versions génériques, moins coûteuses que les produits de marque. Il en espère « plusieurs centaines de millions d'euros d'économies » pour l'assurance-maladie, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Ces amendements ont été adoptés par la commission, mais doivent encore être votés en séance à l'Assemblée la semaine prochaine.

Développer les génériques
Yves Bur veut permettre le développement de versions génériques dans des cas où ce n'est pas possible aujourd'hui. Le premier amendement vise à assouplir les règles très strictes d'équivalence entre l'original et la copie qui sont en vigueur actuellement. La commission propose aussi d'expérimenter des appels d'offres pour faire baisser le prix des génériques dans des classes thérapeutiques prescrites massivement : les statines (anti-cholestérol), les IEC (hypertension) et les IPP (anti-ulcéreux).

Si cet amendement est voté, l'assurance-maladie pourrait mettre en concurrence les fabricants de génériques afin qu'ils proposent leur meilleur prix (la CNAM avait proposé cette mesure début juillet).

Dans chaque classe, le remboursement par la Sécurité sociale se ferait sur la base des trois produits les moins chers. Les autres ne seraient pas pris en charge par l'assurance-maladie. « Arrêtons de faire croire que la France est dans une situation spécifique pour le médicament générique, a déclaré Yves Bur. Il n'est pas normal que les prix des génériques soient beaucoup plus élevés en France que dans les autres pays d'Europe, alors qu'il s'agit des mêmes molécules et des mêmes fabricants. »

Les génériques représentent 20 % du marché du médicament français en volume et 10 % en valeur, nettement moins qu'au Royaume-Uni ou en Allemagne.



source

Si j'ai tout compris, les autorisations de nouveaux génériques seront "simplifiées" c'est à dire moins contrôlées ???

C'est le médecin qui prescrit, pas le malade. S'ils prescrit les produits classiques, c'est encore le patient qui ne sera pas remboursé, donc floué :evil:
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