Une aide au transport... vous n'y pensez pas !

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Modérateurs : superuser, Yves

serenity

Une aide au transport... vous n'y pensez pas !

Message par serenity »

Vu au journal France 3 Aquitaine :

La journaliste annonce que le gouvernement et les « partenaires sociaux » devraient rapidement se rencontrer dans le courant de la semaine prochaine afin de "statuer sur un éventuel accord concernant le versement d’une prime d'aide au transport !"

Si celle-ci est à nouveau décrétée sur la base du volontariat des entrepreneurs : elle sera à nouveau morte-née comme la précédente.

Pour preuve un employeur interrogé sur la question du versement de cette prime et sur sa répercussion sur l’embauche, avait une réponse d’une franchise radicale et plutôt prévisible :

- "Accepteriez de mettre en place une prime de remboursement d’une partie des frais de transport dans votre société ?"

Réponse du patron (qui au vu de ses locaux ne semble pas prêt d’être à la rue demain ! Société informatique florissante) :

- « Prenons l’exemple de deux candidatures identiques en terme de compétence et de qualification… Qui croyez-vous que j’embaucherai au final ? Sur quelle base ? »

- " Je choisirai bien entendu le candidat résident le plus près de mon entreprise !!! Il est hors de question que mon entreprise perde de l’argent dans ce contexte… »

Si demain un accord est trouvé… les salariés des communes rurales (subissant déjà de nombreuses difficultés pour retrouver un emploi) postulant à plusieurs dizaines de kilomètres de leur futur lieu de travail ne devront pas s’étonner de voir leur candidature systématiquement rejetée (bien entendu sans mentionner cette raison inavouable).

Elie Cohen (économiste CNRS) martelait la même idée. "Il est clair que beaucoup de patrons raisonneront de la même façon que celui que nous venons d'entendre !"

65 milliards d'euros d'aides publiques aux entreprises du secteur privé en 2007 (chiffres officiels) pour à peine 30.000 créations de nouveaux emplois autant dire que les employeurs ne respectent pas du tout leurs engagements et si demain une prime de transport visant à soulager le budget de 3/4 des salariés était instituée ils refuseraient tout simplement d'embaucher les salariés pouvant en bénéficier tuant dans l'oeuf une aide pourtant essentielle...

NOS EMPLOYEURS SONT POUR LES AIDES DES LORS QUE CELLES-CI LEUR SONT DESTINEES...

Nous en sommes donc arrivé là !

Serenity.
superuser
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D'un autre côté...

Message par superuser »

... Il y a 20 ou 30 ans, on ne passait pas comme ça des heures dans les transports. On changeait de trottoir et on avait un autre boulot mieux payé. Aujourd'hui, des gens font des dizaines, si ce n'est pas des centaines de kilomètres par jour pour gagner leur pitance. Ils font la gueule, sont épuisés, et jonglent avec leur vie de famille.

Pour des raisons environnementales et de bien-être du salarié, je trouve normal que l'on ne s'amuse pas (plus ?) à recruter des personnes qui habitent super-loin du lieu de travail. Cette mode, qui voit des exodes quotidiens complètement délirants, doit enfin cesser.

Quand au "volontariat" des employeurs, effectivement, il y a de quoi rigoler. Les patrons sont toujours "incités" (faut pas les brusquer, il en va de leur "compétitivité"...) et les salariés/chômeurs sont toujours contraints. Avec le gvt Sarko, les "droits et devoirs", c'est encore moins pour le patronat.
serenity

Jean Peyrelevade (dans le dernier numéro du Point

Message par serenity »

Propos de l'ancien patron du Crédit Lyonnais : "... Le gouvernement s'apprête à mettre au point une "prime transport" que les entreprises vont devoir payer :D ce qui les rendra encore moins compétitives !"

On crois rêver, comme si 75 € mensuels par individu pour aider au transport de salariés que le marché du travail actuel oblige soit dit en passant, à chercher un emploi (souvent à temps partiel et mal rémunéré) loin de chez eux allait grever les bénéfices des entreprises.

Si on les place en comparaison des 65 milliards d'aide accordées annuellement à ces mêmes sociétés, cela laisse songeur... étant donné que ces mêmes aides ne générent rien en terme de nouveaux emplois (donc de meilleur pour les chercheurs que nous sommes).

Les employeurs acceptent des aides qui leur permettent de sous-payer les salariés qu'ils embauchent ou qu'ils réinvestissent dans le processus de production de leur société, mais refusent catégoriquement d'aider leurs employés à supporter le coût toujours croissant du transport dans un marché fortement concurrentiel où pour trouver un emploi valable il n'est pas rare de devoir faire plusieurs dizaines de kilomètres de trajet.

LE PATRONAT IMPOSE DES REGLES DU JEU DRASTIQUES, MAIS REFUSE DE PARTICIPER AU REEQUILIBRAGE NECESSAIRE DU COUT DU TRAVAIL ENTRE LUI ET LEURS SALARIES, CE FAISANT ILS NE FAIT PESER CELUI-CI QUE SUR LES EMPLOYES...

Aujourd'hui, nous assistons sans broncher à une dictature du patronat toujours plus injuste et malhonnête.

Serenity.
tristesir

Message par tristesir »

Aujourd'hui, nous assistons sans broncher à une dictature du patronat toujours plus injuste et malhonnête.
Et je crains que le pire reste à venir. On en reparle dans moins d'un an, amis futurs <<foRSA>>. 8)
serenity

Youpi ! Une fois de plus pas déçu...

Message par serenity »

Et voilà !

Ils l'ont fait : la prime de transport sur une base facultative (sous-entendu par le volontariat).

De l'art, de changer la terminologie verbale pour pouvoir masquer (à peine) les intentions.

Autant dire qu'une fraction marginale des employeurs vont accepter de verser cette manne aux salariés que nous sommes.

Serenity.
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