Placardisée à Pôle Emploi
Placardisée à Pôle Emploi
«Pôle emploi m'a privée de travail durant trois ans»
Patricia Apicella [1], cadre à Pôle emploi à Albi entre 2008 et 2012, assigne ce lundi son employeur devant les prud'hommes pour l'avoir payée sans rien faire pendant 3 ans. Forme, selon elle, de «harcèlement».
«Avec la situation actuelle de l'emploi, on ne peut pas priver un salarié de Pôle emploi de travail alors que nous avons tellement besoin de gens sur le terrain.» C'est ce qui exaspère le plus Patricia Apicella. Cette chargée de mission âgée de 47 ans assigne Pôle emploi Midi-Pyrénées pour «exécution fautive du contrat de travail». Une affaire surprenante puisque cette Aveyronnaise, alors en poste à Albi, reproche à Pôle emploi «d'avoir payé pendant trois ans une cadre à ne rien faire». Son recours doit être examiné par le conseil des Prud'hommes d'Albi ce lundi 21 janvier à 14 heures. Patricia Apicella, qui attend cette audience depuis plus d'un an, dit avoir besoin de ce procès «pour tourner la page».
Entrée en 1991 à l'ANPE, Patricia Apicella a fait plusieurs postes, avant de devenir pendant quatre ans directrice de l'agence de Millau. En 2008, par convenance personnelle parce qu'elle habite à Saint-Sernin-sur-Rance, elle obtient sa mutation à Albi comme chargée de mission. De moins en moins chargée. «On m'a enlevé progressivement toutes les tâches qui m'avaient été confiées. On ne me le disait pas directement. Je l'apprenais par d'autres. On ne m'a jamais fait aucun reproche. À la fin, il ne m'en restait plus qu'un seul dossier, de quoi occuper dix jours par an. J'en étais réduite à jouer les petites mains auprès de collègues, leur demander s'ils n'avaient pas des enveloppes à coller ou des textes à corriger. Je les sentais gênés. C'était très difficile à vivre. Je me demandais si je n'étais pas folle. J'étais sous antidépresseur, mais je n'ai jamais pris d'arrêt de travail. Cela leur aurait fait trop plaisir.»
«Valeur d'exemplarité»
Son avocat le plaidera devant les Prud'hommes. Patricia Apicella considère avoir subi une forme «de harcèlement, technique qui consiste à isoler un salarié. Quand le directeur me voyait, il s'enfermait dans son bureau. J'en ai parlé au directeur régional adjoint et à la DRH, en vain.» Cette mise à l'écart est-elle liée à ses activités syndicales ? «J'ai toujours milité. J'ai été à l'initiative de la création de Sud ANPE, dont j'étais la porte-parole Midi-Pyrénées. Ai-je défendu un salarié de trop ?»
Faute de pouvoir régler ce litige en interne, Patricia Apicella s'est résolue à le porter en justice. «Quand j'ai saisi les Prud'hommes en novembre 2011, comme par hasard, le nombre de mails reçus de Pôle emploi est repassé de 50 à 500 par an. Je n'attends pas d'argent de ce procès. Si Pole emploi est condamné à un euro symbolique, cela me suffit», dit la salariée de Pole emploi, partie en 2012 à Gap (Hautes-Alpes) où elle a «retrouvé des relations normales». S'estimant victime «d'un management déviant», elle compte sur «la valeur d'exemplarité. J'ai eu depuis connaissance de cas similaires, avec des pressions psychologiques sur des conseillers pressurisés. Tous n'ont pas le courage ou la force de porter plainte. Je me croyais costaude. Je pensais que le harcèlement, ça n'arrive qu'aux autres…»
«Une première» selon le syndicat Sud
Contactée par La Dépêche du Midi, la direction de Pôle emploi Midi-Pyrénées n'a pas fait connaître son point de vue.
Pour Valérie Rouane, qui a succédé à Patricia Apicella en tant que porte-parole de Sud Midi-Pyrénées à Pole emploi, l'audience devant les prud'hommes d'Albi «sera une première. C'est une forme de harcèlement de la part de l'organisation. Pole emploi avait retiré Patricia Apicella de sa liste de diffusion des mails et ne l'invitait plus aux réunions, la laissant sans rien faire. Nous la soutenons et nous espérons qu'une condamnation de Pole emploi fera exemple et que la direction cesse ce genre de pratique envers les salariés.»
http://www.ladepeche.fr/article/2013/01 ... s-ans.html
[1] Pseudo Quenneni sur nos forums, où elle est régulièrement intervenue entre 2006 et 2008.
Patricia Apicella [1], cadre à Pôle emploi à Albi entre 2008 et 2012, assigne ce lundi son employeur devant les prud'hommes pour l'avoir payée sans rien faire pendant 3 ans. Forme, selon elle, de «harcèlement».
«Avec la situation actuelle de l'emploi, on ne peut pas priver un salarié de Pôle emploi de travail alors que nous avons tellement besoin de gens sur le terrain.» C'est ce qui exaspère le plus Patricia Apicella. Cette chargée de mission âgée de 47 ans assigne Pôle emploi Midi-Pyrénées pour «exécution fautive du contrat de travail». Une affaire surprenante puisque cette Aveyronnaise, alors en poste à Albi, reproche à Pôle emploi «d'avoir payé pendant trois ans une cadre à ne rien faire». Son recours doit être examiné par le conseil des Prud'hommes d'Albi ce lundi 21 janvier à 14 heures. Patricia Apicella, qui attend cette audience depuis plus d'un an, dit avoir besoin de ce procès «pour tourner la page».
Entrée en 1991 à l'ANPE, Patricia Apicella a fait plusieurs postes, avant de devenir pendant quatre ans directrice de l'agence de Millau. En 2008, par convenance personnelle parce qu'elle habite à Saint-Sernin-sur-Rance, elle obtient sa mutation à Albi comme chargée de mission. De moins en moins chargée. «On m'a enlevé progressivement toutes les tâches qui m'avaient été confiées. On ne me le disait pas directement. Je l'apprenais par d'autres. On ne m'a jamais fait aucun reproche. À la fin, il ne m'en restait plus qu'un seul dossier, de quoi occuper dix jours par an. J'en étais réduite à jouer les petites mains auprès de collègues, leur demander s'ils n'avaient pas des enveloppes à coller ou des textes à corriger. Je les sentais gênés. C'était très difficile à vivre. Je me demandais si je n'étais pas folle. J'étais sous antidépresseur, mais je n'ai jamais pris d'arrêt de travail. Cela leur aurait fait trop plaisir.»
«Valeur d'exemplarité»
Son avocat le plaidera devant les Prud'hommes. Patricia Apicella considère avoir subi une forme «de harcèlement, technique qui consiste à isoler un salarié. Quand le directeur me voyait, il s'enfermait dans son bureau. J'en ai parlé au directeur régional adjoint et à la DRH, en vain.» Cette mise à l'écart est-elle liée à ses activités syndicales ? «J'ai toujours milité. J'ai été à l'initiative de la création de Sud ANPE, dont j'étais la porte-parole Midi-Pyrénées. Ai-je défendu un salarié de trop ?»
Faute de pouvoir régler ce litige en interne, Patricia Apicella s'est résolue à le porter en justice. «Quand j'ai saisi les Prud'hommes en novembre 2011, comme par hasard, le nombre de mails reçus de Pôle emploi est repassé de 50 à 500 par an. Je n'attends pas d'argent de ce procès. Si Pole emploi est condamné à un euro symbolique, cela me suffit», dit la salariée de Pole emploi, partie en 2012 à Gap (Hautes-Alpes) où elle a «retrouvé des relations normales». S'estimant victime «d'un management déviant», elle compte sur «la valeur d'exemplarité. J'ai eu depuis connaissance de cas similaires, avec des pressions psychologiques sur des conseillers pressurisés. Tous n'ont pas le courage ou la force de porter plainte. Je me croyais costaude. Je pensais que le harcèlement, ça n'arrive qu'aux autres…»
«Une première» selon le syndicat Sud
Contactée par La Dépêche du Midi, la direction de Pôle emploi Midi-Pyrénées n'a pas fait connaître son point de vue.
Pour Valérie Rouane, qui a succédé à Patricia Apicella en tant que porte-parole de Sud Midi-Pyrénées à Pole emploi, l'audience devant les prud'hommes d'Albi «sera une première. C'est une forme de harcèlement de la part de l'organisation. Pole emploi avait retiré Patricia Apicella de sa liste de diffusion des mails et ne l'invitait plus aux réunions, la laissant sans rien faire. Nous la soutenons et nous espérons qu'une condamnation de Pole emploi fera exemple et que la direction cesse ce genre de pratique envers les salariés.»
http://www.ladepeche.fr/article/2013/01 ... s-ans.html
[1] Pseudo Quenneni sur nos forums, où elle est régulièrement intervenue entre 2006 et 2008.
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Salut à toutes et à tous,
J'ai du mal à comprendre ce post ; la plupart des salariés se plaignent qu'on leur impose plus de resposabilités pour un salaire égal.
Ici nous avons quelqu'un qui ronchonne parce que sa charge de travail est allégée, au même salaire à priori. C'est juste du blé à moudre pour le medef !
Je ne suis ni de droite ni de gauche, au contraire, mais lire sur ce site très utile pour ceux qui galèrent, ces gérémiades de fonctionnaires au revenus et à la retraite garantis, cala m'horripile. Dehors les bobos !
J'ai du mal à comprendre ce post ; la plupart des salariés se plaignent qu'on leur impose plus de resposabilités pour un salaire égal.
Ici nous avons quelqu'un qui ronchonne parce que sa charge de travail est allégée, au même salaire à priori. C'est juste du blé à moudre pour le medef !
Je ne suis ni de droite ni de gauche, au contraire, mais lire sur ce site très utile pour ceux qui galèrent, ces gérémiades de fonctionnaires au revenus et à la retraite garantis, cala m'horripile. Dehors les bobos !
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Parce que vous ne l'avez jamais vécu.Ici nous avons quelqu'un qui ronchonne parce que sa charge de travail est allégée, au même salaire à priori. C'est juste du blé à moudre pour le medef !
Pour les employés/ouvriers, la technique est inverse : on les surcharge tellement de travail et de contre-ordres qu'il devient humainement impossible d'assumer son travail.
Pour les cadres, on saucisonne leur travail, on le répartit entre les autres et on les laisse végéter sans rien à faire. Certains collègues qui se retrouvent en surcharge vont même préférer s'en prendre au cadre plutôt qu'à la direction.
J'étais cadre et on m'a placardisée pendant quelques mois, je vous assure que c'est long 8 heures sans rien à faire, même plus le droit d'ouvrir le courrier et ligne téléphonique coupée. Et à l'époque pas d'internet pour passer le temps.
Heureusement, le patron de l'époque s'est lassé avant moi et a fini par me licencier.
Je le répète, vous ne connaissez pas cette situation et ne dites pas le contraire. Imaginez-vous arriver tous les matins à l'heure(car on cherche la bêbête) en sachant que vous n'aurez rien, mais rien à faire. J'ai même connu des cas où on ne leur laissait qu'une chaise et un bureau, même plus un ordi.ces gérémiades de fonctionnaires au revenus et à la retraite garantis, cala m'horripile. Dehors les bobos !
Vous n'êtes peut-être ni de droite ni de gauche, mais vous êtes un peu bête de vous exprimer sur ce que vous ne connaissez pas.
Le fait d'avoir un salaire et une retraite n'est pas un privilège, ce sont les non-fonctionnaires qui se sont laissés rogner leurs acquis sociaux.
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Comme je ne veux pas être payé à ne rien faire, j'ai choisi de ne pas être payé et faire !
Ce monde est ABSURDE !

Ce monde est ABSURDE !
Re: Placardisée à Pôle Emploi
vieuxronchon a écrit :ces gérémiades de fonctionnaires au revenus et à la retraite garantis, cala m'horripile.
Je partage à 10000% l'avis de maguy mais je voudrais juste rajouter ceci : il n'y a AUCUN fonctionnaire à POLE EMPLOI, même si ça vous arrange surement de le penser
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Quel manque de subtilité !vieuxronchon a écrit :Ici nous avons quelqu'un qui ronchonne parce que sa charge de travail est allégée, au même salaire à priori.

Il y a des gens qui vivent très bien leur placardisation (une minorité) et d'autres très mal (la majorité), de la même façon qu'une minorité de privés d'emploi vivent mieux leur situation qu'une majorité.
Une chose est criante ici : cette salariée a visiblement été placardisée pour des raisons syndicales. Et oui : le Medef peut s'en réjouir.
Et la placardisation d'un salarié relève bien du harcèlement moral.
1) Les agents Pôle Emploi ne sont pas des fonctionnaires.mais lire sur ce site très utile pour ceux qui galèrent, ces jérémiades de fonctionnaires au revenus et à la retraite garantis, cala m'horripile. Dehors les bobos !
2) Et quand bien même le seraient-ils, ici, contrairement à vous, nous ne sommes ni envieux ni ennemis des soi-disant "privilèges" des gens qui travaillent. Votre réaction est contre-productive : vous avez le même réflexe imbécile des commentateurs qui crachent sur les "privilèges" des chômeurs en les accusant de tous les maux. Nos vrais ennemis, ce ne sont pas les salariés.
Vous êtes donc un vrai "ni-ni", en plein dans la "masse gélatineuse" qui pense à moitié : franchement, pas de quoi se vanter...Je ne suis ni de droite ni de gauche, au contraire
Re: Placardisée à Pôle Emploi
J'ai vécu ce genre de situation. Je passais mon temps à regarder ma montre tous les 1/4 heure, à aller aux toilettes, à prendre un temps infini à faire une chose. C'est pire que de rester chez soi au chômage. Au moins on est libre de ses mouvements. Alors que là on est surveillé, on ne peut pas se permettre de lire un roman ou un magazine car on cherche la faute à tout moment. Vaut mieux le licenciement que cela.
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Exactement. Imagine il y a pas mal d'années, il n'y avait même pas internet. C'est fichument long une journée. Impossible d'apporter son tricot et même de faire une petite sieste les fauteuils ne sont pas assez confortables.on ne peut pas se permettre de lire un roman ou un magazine car on cherche la faute à tout moment.
Tout à fait d'accord. Au moins on n'a pas un abruti de service qui cherche la petite bête, ni les collègues qui nous font la tronche parce qu'ils ont hérité de notre travail...C'est pire que de rester chez soi au chômage. Au moins on est libre de ses mouvements
Re: Placardisée à Pôle Emploi
j'ai rencontré Patricia quand je bossais à l'anpe.
ce n'est pas étonnant qu'ils l'aient placardisée : c'est une très chouette nana, pleine de convictions, et qui savait bosser en se faisant aimer à la fois de "ses" salariés et aussi des chômeurs.
rien à voir avec les actuels directeurs d'agence ("plus tu lèches de .... bottes mieux tu te portes").
vieuxronchon, vous pouvez imaginer rester plusieurs années dans un bureau à ne quasi rien faire ?
Patricia, elle ne peut pas. Justement parce qu'elle n'est pas une de ces fonctionnaires ramollotes bobotes que vous décrivez.
Elle s'est toujours activée, c'est bien pour ça qu'ils savaient la punir en lui infligeant l'inaction.
Sur certains, c'est clair que c'est pas une punition, pour elle si.
ce n'est pas étonnant qu'ils l'aient placardisée : c'est une très chouette nana, pleine de convictions, et qui savait bosser en se faisant aimer à la fois de "ses" salariés et aussi des chômeurs.
rien à voir avec les actuels directeurs d'agence ("plus tu lèches de .... bottes mieux tu te portes").
vieuxronchon, vous pouvez imaginer rester plusieurs années dans un bureau à ne quasi rien faire ?
Patricia, elle ne peut pas. Justement parce qu'elle n'est pas une de ces fonctionnaires ramollotes bobotes que vous décrivez.
Elle s'est toujours activée, c'est bien pour ça qu'ils savaient la punir en lui infligeant l'inaction.
Sur certains, c'est clair que c'est pas une punition, pour elle si.
Re: Placardisée à Pôle Emploi
C'est quoi le contraire ? D'être ni de gauche ni de droite ?Je ne suis ni de droite ni de gauche, au contraire,...

Re: Placardisée à Pôle Emploi
Sophie a répondu plus haut : dans la masse gélatineuse nourrie de télé-réalité et qui "fait" où on lui dit de faire...Je ne suis ni de droite ni de gauche, au contraire,...
C'est quoi le contraire ?
En effet pas très glorieux

Re: Placardisée à Pôle Emploi
@superuser : " Vous êtes donc un vrai "ni-ni", en plein dans la "masse gélatineuse" qui pense à moitié : franchement, pas de quoi se vanter... "
Ah bon, il faut être encarté dans tel ou tel parti politique pour pouvoir exprimer ses réflexions et pensées ? Je suis libre penseur, désolé si cela vous heurte de ne pas penser comme vous (même si j'apprécie et respecte votre travail), mais la "pensée" unique m'exècre au plus haut point.
@maguy : Parce que vous ne l'avez jamais vécu (cette situation).
C'est vrai, même plutôt la situation inverse. Perso à l'usine où tu crève de chaud et tu pues avec des cadences infernales, et avec le petit chef en chemisette blanche immaculée, chronomètre en main qui vous harcèle sans cesse, ajoutant la fatigue nerveuse à la fatigue physique. Sinon, sur un groupe d'une 15e de copains 2 chômeurs (dont bibi) et un bon 1/3 qui bossent comme des ânes, même le w-e (vous quittez le bureau vendredi soir quand le chef vous demande un rapport urgent à rédiger pour lundi matin dernière heure ...) ; résultat : vie privée vampirisée, calvitie précoce, ulcères a 30 ans à peine ... qu'ils soient dans le privé ou le public, avec tous l'épée de Damocles du plan social (terme umps pour licenciement, novlangue de la pensée unique) ou de la sanction administrative.
Alors non, pour moi et mes amis, pour tous ceux à qui on impose une surcharge de travail et de responsabilités afin de les faire craquer, non, on ne comprends pas comment on peut se plaindre que le petit chef de service teigneux ou le patron vous lache la grappe.
Ah bon, il faut être encarté dans tel ou tel parti politique pour pouvoir exprimer ses réflexions et pensées ? Je suis libre penseur, désolé si cela vous heurte de ne pas penser comme vous (même si j'apprécie et respecte votre travail), mais la "pensée" unique m'exècre au plus haut point.
@maguy : Parce que vous ne l'avez jamais vécu (cette situation).
C'est vrai, même plutôt la situation inverse. Perso à l'usine où tu crève de chaud et tu pues avec des cadences infernales, et avec le petit chef en chemisette blanche immaculée, chronomètre en main qui vous harcèle sans cesse, ajoutant la fatigue nerveuse à la fatigue physique. Sinon, sur un groupe d'une 15e de copains 2 chômeurs (dont bibi) et un bon 1/3 qui bossent comme des ânes, même le w-e (vous quittez le bureau vendredi soir quand le chef vous demande un rapport urgent à rédiger pour lundi matin dernière heure ...) ; résultat : vie privée vampirisée, calvitie précoce, ulcères a 30 ans à peine ... qu'ils soient dans le privé ou le public, avec tous l'épée de Damocles du plan social (terme umps pour licenciement, novlangue de la pensée unique) ou de la sanction administrative.
Alors non, pour moi et mes amis, pour tous ceux à qui on impose une surcharge de travail et de responsabilités afin de les faire craquer, non, on ne comprends pas comment on peut se plaindre que le petit chef de service teigneux ou le patron vous lache la grappe.
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Et moi je dis que les deux points de vue se comprennent.
Le harcèlement par la surcharge de boulot existe tout comme le harcèlement par la mise au placard.
Et je peux témoigner ici que la seconde n'est pas facile à vivre. Nous avons un (très) bon copain d'Actuchomage qui a vécu ça des années durant : Payé à ne rien foutre. Et bien payé en plus. Même pas l'obligation de se rendre sur son lieu de travail.
Une situation abracadabrantesque !, aurait dit Chirac.
Situation bloquée, avec les syndicats qui s'en sont mêlés. Et la plaisanterie a duré au moins 4 ou 5 ans.
Au début, on se dit, c'est super. Il glande et gagne du pognon à rien foutre. Mais dans le fond, ça a été super compliqué à vivre pour lui et ses proches, vu qu'il n'avait pas le droit de travailler pour une autre boîte (au risque de tout perdre).
Vous me direz qu'il pouvait démissionner. Mais, compte tenu de son activité très spéciale (je ne peux en dire plus) et de son âge, il aurait eu du mal à retrouver un job équivalent.
Je comprends que gagner 4.000 euros nets à rien faire, ça peut foutre les boules à ceux qui sont accablés de boulot, comme à ceux qui bossent sans gagner de sous.
Le harcèlement par la surcharge de boulot existe tout comme le harcèlement par la mise au placard.
Et je peux témoigner ici que la seconde n'est pas facile à vivre. Nous avons un (très) bon copain d'Actuchomage qui a vécu ça des années durant : Payé à ne rien foutre. Et bien payé en plus. Même pas l'obligation de se rendre sur son lieu de travail.
Une situation abracadabrantesque !, aurait dit Chirac.

Situation bloquée, avec les syndicats qui s'en sont mêlés. Et la plaisanterie a duré au moins 4 ou 5 ans.
Au début, on se dit, c'est super. Il glande et gagne du pognon à rien foutre. Mais dans le fond, ça a été super compliqué à vivre pour lui et ses proches, vu qu'il n'avait pas le droit de travailler pour une autre boîte (au risque de tout perdre).
Vous me direz qu'il pouvait démissionner. Mais, compte tenu de son activité très spéciale (je ne peux en dire plus) et de son âge, il aurait eu du mal à retrouver un job équivalent.
Je comprends que gagner 4.000 euros nets à rien faire, ça peut foutre les boules à ceux qui sont accablés de boulot, comme à ceux qui bossent sans gagner de sous.
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Voyez comme vous êtes primaire ! Il ne s'agit pas d'être encarté quelque part — perso, je ne le suis pas — mais d'avoir au moins une conscience, qu'elle soit politique ou de classe, ou tout simplement une connaissance de l'Histoire.vieuxronchon a écrit :Ah bon, il faut être encarté dans tel ou tel parti politique pour pouvoir exprimer ses réflexions et pensées ? Je suis libre penseur, désolé si cela vous heurte de ne pas penser comme vous (même si j'apprécie et respecte votre travail), mais la "pensée" unique m'exècre au plus haut point.
Vous êtes "libre penseur" ? Moi aussi.

Sauf que ma pensée fait en sorte de s'appuyer sur des fondements plus larges que les vôtres. Vous, vous vous contentez de régurgiter la "pensée unique" distillée par TF1 et consorts, truffée de sophismes, de préjugés et d'expressions galvaudées. Cette "pensée unique", effectivement, ne sévit pas sur Actuchomage : la nôtre est en totale opposition avec ce qui se dit un peu partout. Elle est donc unique en son genre...

Quant à la placardisation, j'ai revu hier soir La vie des autres. Dans l'ex RDA, on placardisait les "ennemis du régime" (afin de vous éviter un énième sophisme, je précise qu'une dictature reste une dictature, quelle soit instaurée au nom d'idéaux de gauche ou de droite, et que cette pratique existait aussi chez les nazis). Des gens étaient empêchés d'exercer leur métier, une véritable tragédie. S'ils ne pouvaient pas fuir, ou ils se résignaient à leur déclassement, ou ils se suicidaient.
La placardisation, tout comme l'exploitation effrénée, est une violence politique et sociale. Elles sont les deux faces d'une même médaille. (Et le chômage est la forme la plus ultime de la placardisation.)
Vous, vous voyez ça du petit bout de votre lorgnette : le petit salarié du privé surchargé de travail qui aimerait bien qu'on lui lâche la grappe. Je comprends votre rage : moi aussi, j'ai bossé comme un âne pour pas cher, entourée de fumistes qui gagnaient le double de mon salaire et ne foutaient rien. Et pendant que j'en voulais amèrement à ces collègues "planqués", je ne pensais pas à m'attaquer à ma direction qui entretenait savamment cette iniquité dans l'entreprise.
Au lieu de maugréer contre les "bobos" ou les "fonctionnaires", le "libre penseur" que vous êtes devrait prendre un peu de hauteur. Mesurer à quel point le partage (du temps de travail, des richesses…) est la question centrale, et à quel point le "diviser pour mieux régner" sert à neutraliser cette revendication légitime.
Si, dans cette société, ce sont les plus utiles qui sont les moins bien traités, est-ce vraiment de la faute de ceux qui échappent à cette injustice ? Je reprends une métaphore de Frédéric Lordon : tant que les règles du jeu sont ce qu'elles sont — et ces règles sont définies par la classe dominante, pour son propre intérêt… —, les joueurs évoluent sur le terrain en fonction de ce règlement, qu'ils aient conscience ou non que les dés sont pipés. Ce sont bel et bien les règles qu'il faut changer. Mais pour l'instant, ces règles sont volontairement basées sur le chaos (pénuries diverses, déséquilibres entretenus) parce que ce chaos profite à la minorité qui l'instaure, comptant sur le "diviser pour mieux régner", panneau dans lequel des marionnettes comme vous tombent hélas aisément.
Re: Placardisée à Pôle Emploi
Je me permets de me re-citer, puisque en plus de réfléchir vous avez du mal à lireC'est vrai, même plutôt la situation inverse. Perso à l'usine où tu crève de chaud et tu pues avec des cadences infernales, et avec le petit chef en chemisette blanche immaculée, chronomètre en main qui vous harcèle sans cesse, ajoutant la fatigue nerveuse à la fatigue physique
Dans ma période placardisation, j'étais tenue d'être là tous les jours et à l'heure, sinon avertissement avant la porte. C'était le but d'ailleurs.Pour les employés/ouvriers, la technique est inverse : on les surcharge tellement de travail et de contre-ordres qu'il devient humainement impossible d'assumer son travail.
Pour les cadres, on saucisonne leur travail, on le répartit entre les autres et on les laisse végéter sans rien à faire. Certains collègues qui se retrouvent en surcharge vont même préférer s'en prendre au cadre plutôt qu'à la direction.
Alors, arrêtez de vous contempler le nombril et de croire que tout tourne autour de vous et de vos problèmes. J'avais évoqué les deux côtés du harcèlement et vous vous contentez de ne voir que vous.
Libre-penseur ? Z'auriez-pas zappé le mot penseur ?