Je confirme empiriquement cette situation depuis la région lyonnaise.
- Ma propriétaire fait retaper l'appartement voisin du mien en 2011. Les travaux sont réalisés par des étrangers parlant un idiome indéfinissable pour moi (je reconnais les langues slaves), à mon avis du bulgare ou une langue balte. Beaucoup d'étrangers travaillent en démolition ou en réfection à l'intérieurs des bâtiments où ils ne sont pas visibles. Un ami avait un colocataire polonais qui travaille 50h par semaine en démolition intérieure pour un smic mensuel déclaré, sans paniers repas ni primes d'aucunes sortes.
- Il y a un chantier sous mes fenêtres. Une partie de la maçonnerie, attribuée à l'entreprise Serpollet, est effectuée par des polonais qui ne travaillent pas là tout le temps.
- Dans les bars, il y a de plus en plus de serveurs, serveuses, plongeurs, étrangers. Outre l'exotisme, le charme, et l'accent, cette situation permet de développer une activité annexe mais qui est valable pour beaucoup d'étrangers, voir ci-après.
Eh oui, pour ceux et ils sont nombreux qui ne peuvent pas se loger (essayez de louer quoi que ce soit dans une grande agglomération avec un smic mensuel et un nom étranger, sachant que sur ce dernier point, les proprios ont été échaudés par de mauvais payeurs), il existe une solution.
Le gentil patron rachète un appartement pourri dans une cité de banlieue, ou l'appartement rendu inhabitable à cause du bruit et de la fumée qui se situe directement au-dessus du bar. Il loge ses braves salariés étrangers dans ces appartements en encaissant tous les loyers en liquide, ça leur rend service, car ils évitent toute la paperasse des régies immobilières, et il rentabilise son appartement deux fois au prix du marché.
Donc, faire appel à cette main d'oeuvre dont je ne remets pas en cause le droit à l'existence permet d'embaucher au salaire minimum, de ne pas payer les heures supplémentaires, de faire une croix sur les avantages sociaux historiques obtenus par certains métiers (dans le bâtiment notamment), et aussi d'exercer un autre métier discret et lucratif : MARCHAND DE SOMMEIL.
Dans ces conditions, les chômeurs français susceptibles, ces enfoirés, de faire respecter leurs droits et en plus déjà logés n'ont cas bien se tenir.
Bolkenstein est mort et ressuscité et on l'a profond.
