J'ai 25 ans et je suis au chômage depuis le 24.08 : fin de période d'essai à l'initiative de l'employeur (à qui j'avoue avoir forcé la main, las d'être confronté au fonctionnement des entreprises et des conséquences qu'elles ont sur les comportements). Je suis un démissionnaire récidiviste : ex-stagiaire syndiqué de l’Éducation Nationale version masterisée, ex-apprenti dans l'hôtellerie qui a régulièrement dénoncé les pratiques absurdes aussi bien en centre de formation que dans l'hôtel.
Mon conjoint a été licencié en juin pour inaptitude à tout poste dans l'entreprise qui l'employait. Et c'est un vrai soulagement quand on sait que son boulot, certes bien payé, avait des conséquences désastreuses sur sa santé physique et mentale.
Entretemps, nous avons déménagé à la campagne. Pour vivre simplement. Hors les villes où nous avons appris à devenir de bons petits soldats.
Nous vivons sur nos économies pour payer nos charges et nos 3 (!) gros (!!) crédits étudiants (oui, les banquiers savent se montrer généreux lorsque la profession visée est lucrative), et notre projet prenait en compte toutes ces charges.
La période de transition est malheureusement plus longue que prévue : nos demandes respectives d'ARE n'ont pas pu être traitées car il manque toujours une pièce au dossier. PE joue la montre et sait si bien le faire...
Nous sommes coincés. Une aide d'urgence nous a été attribuée via le CCAS.
Les livrets d'épargnes sont vides, il va bien falloir un revenu, un salaire.
J'ai des diplômes et de l'expérience à l'étranger à vendre, mais ça ne marche pas : personne n'achète malgré le respect à la lettre du protocole (et si les études m'ont servi à quelque chose, c'est bien à être l'ami de la hiérarchie chérie)
J'envisage des jobs pourris : des contrats aidés auxquels je ne suis pas éligible.
Pourquoi pas créer mon activité et me rendre esclave de moi-même... Le rêve !
Et c'est là que je découvre le phénomène répugnant du "crowdsourcing" : Eodom, Redactiweb, TextBroker, TextMaster, MégaRédacteur.
Travaillez, travaillez pour pas cher, en auto-entrepreneur, c'est super ! Qu'est-ce que j'étais naïf ! Pourtant, la tentation est grande pour moi de me lancer... dans la précipitation. Même si à terme, prospecter dans un environnement concurrentiel ne m'intéresse absolument pas.
J'ai décroché un entretien dans un fast-food (tiens, un job pourri en CDI et pas CUI!). Pour un temps partiel. Pourquoi pas ? C'est toujours ça de pris ! Mais quand même...! Et que se passera-t-il aux yeux de l'administration si je reprends une activité ? Mes hypothétiques allocs de septembre et octobre ?
Obsédé par le fric qui manque et ça me dégoûte. C'était facile avant de dire que je lutterai jusqu'au bout, que le travail moderne c'est pourri.
Je gamberge...
D'où ma question : compromis ou compromission ?
Reprendre (enfin, déjà faut-il le trouver) un emploi pour survivre ou attendre encore et encore au risque de voir autre chose que des lettres de relance débarquer chez nous ? Mon engagement idéologique est-il sincère ?

J'avoue que je suis très partagé. Vos avis et témoignages m'intéressent.
Yannick