Une réunion de travail réunit lundi matin place Beauvau les directeurs généraux de la police, de la gendarmerie, des représentants de préfets… Avec un objectif: redéfinir la politique de l'Etat vis-à-vis des sectes. Concrètement, selon «Le Parisien», la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui existe depuis 2002, pourrait disparaître au profit d'une entité unique de «défense de tous les droits» qui accueillerait également la Haute Autorité de lutte contre les discriminations.
(...)
Comment Michèle Alliot-Marie veut-elle redéfinir la lutte anti-sectes?
Elle veut mettre l'accent sur la lutte a posteriori une fois des actes répréhensibles constatés. Elle entend ainsi promouvoir «une approche décloisonnée de la lutte contre les dérives sectaires pour que puisse être décelées des infractions de type fiscal ou financier». Exit donc la Miviludes dont elle critique l'action. «Ce n'est pas à elle de définir une politique, ni de mener des actions de répression. C'est le rôle des pouvoirs publics. Je dois assurer la liberté de croyance de tous», affirme-t-elle. Une illustration concrète de la «laïcité ouverte» qu'entend promouvoir Nicolas Sarkozy.
(...)
Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des victimes de sectes (Unadfi), contactée par 20minutes.fr, est, elle, très remontée. «Il s'agit d'un recul énorme car la répression ne suffira pas». Pour elle, la lutte anti-sectes ne peut se faire au niveau départemental, une telle réforme menée par Jean-Pierre Chevènement ayant été un échec. Et d'accuser: «cette réforme est le fruit de dix ans de lobbying sectaire et de pressions des Etats-Unis dont le Congrès épingle chaque année dans un rapport la politique française vis-à-vis des sectes».
Aura t'on bientôt une "Avenue Ron Hubbard" à Paris?

Ce qu'on peut lire des missions de la miviludes:
Instituée auprès du Premier ministre, la Miviludes est chargée :
- D’observer et d’analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire dont les agissements sont attentatoires aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales ou constituent une menace à l’ordre public ou sont contraires aux lois et règlements ;
- De favoriser, dans le respect des libertés publiques, la coordination de l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre de ces agissements ;
- De développer l’échange des informations entre les services publics sur les pratiques administratives dans le domaine de la lutte contre les dérives sectaires ;
- De contribuer à l’information et à la formation des agents publics dans ce domaine ;
- D’informer le public sur les risques, et le cas échéant les dangers, auxquels les dérives sectaires l’exposent et de faciliter la mise en oeuvre d’actions d’aide aux victimes de ces dérives ;
(...)