Grève des salaires dans un hyper de Marseille
la vie en miettes pour moins que le SMIC
L'HumanitéEntrer dans le monde merveilleux de la grande distribution serait une chance. C'est fou ce que tous ces groupes, qu'ils s'appellent Auchan, Carrefour, Pinault-Printemps-Redoute ou autres, offrent d'opportunités, permettent l'épanouissement des talents !
Pas un qui ne fasse sur son site internet témoigner un chef de rayon, une opératrice de caisse qui raconte comment, là, il ou elle a rencontré, en somme, la vraie vie… "Etre étudiant et s'assumer financièrement", affirme un de ces groupes qui offrent de 8 ou 20 heures hebdo. De quoi se payer au choix un lit de camp ou une demi chambre.
Tous mènent une action déterminée et sans faille pour le développement durable, tous luttent contre la vie chère, font du mécénat, animent des fondations…
S'ils ouvrent le dimanche, c'est uniquement pour répondre aux attentes des consommateurs.
S'ils emploient à temps partiel tant de salariés, et d'abord des femmes (37% en moyenne, 70% dans le hard discount), c'est au nom de la souplesse que cela leur apporte dans leur vie de famille.
S'ils ne les payent pas davantage, ce doit être au nom de la lutte contre la vie chère ou contre l'inflation.
Pourtant, rien ne va plus. Et la récente grève dans ce secteur, à l'appel des trois syndicats, malgré les pressions de tous ordres et flicage redoublé, a été, de l'avis général, massive et réussie. Elle concernait 600 000 employés dans 26 000 points de vente, 5 600 supermarchés et 1 400 hypers.
Depuis la mi-novembre, les pompes à carte bleue tournent à plein régime. Horaires allongés, ouverture le dimanche. Les fêtes puis les soldes aussitôt. Dans tel très grand magasin parisien, les salariés apprennent deux jours avant, à peine, qu'ils travailleront le dimanche qui vient.
Le ministre du Travail assure que si le travail du dimanche était généralisé, les salariés auraient un droit au refus. Quelle blague !
Travailler plus, toujours plus, ça c'est clair. Gagner plus, c'est non… L'annualisation du temps de travail autorise à des surcharges de travail à certaines périodes, compensées par une moindre activité à d'autres. La souplesse des horaires autorise à atomiser la vie des salariés avec des journées coupées en deux. Des heures passées hors de chez soi sans que l'on puisse se reposer, sans rien faire d'autre qu'attendre la reprise dans une autre tranche horaire.
C'est la vie en miettes pour moins que le SMIC.
Déjà, en décembre, en divers points du pays, les salariés de plusieurs grandes surfaces avaient commencé à bouger, dans les Carrefour, les Conforama, dans plusieurs grands centres commerciaux comme à Aubagne ou chez Lidl où des actions communes avaient rassemblé des salariés français et allemands.
Travailler plus. Dans la grande distribution, le slogan fétiche du gouvernement et du président apparaît, plus encore qu’ailleurs, pour ce qu’il est vraiment : un miroir aux alouettes et une fin de non-recevoir opposée à toute augmentation des salaires. « Libérer le travail », « libérer les dimanches », des expressions qui sont autant de manipulations du sens des mots, systématisées dans le rapport de la commission Attali. Les mots réels sont : « exploitation », « surexploitation », « régression sociale ». Que serait une société qui ne connaîtrait plus jamais d’arrêt, de trêve, de respiration ? La dérégulation massive que les grands groupes tentent de mettre en place dans la distribution, c’est la soumission de tous à la marchandise et à la roue folle du profit.
La grève d’aujourd’hui est un événement majeur.
Sept salariés de Carrefour accusés «d’entrave au travail»
Sept salariés de Carrefour ont été assignés mercredi au Tribunal de grande instance de Marseille, accusés par Carrefour "d'entrave au travail" lors de la grève dans le plus grand hypermarché de Marseille, entrée dans son 13e jour.
L'hypermarché Carrefour Grand Littoral, fermé depuis plusieurs jours, a rouvert mercredi. Une centaine de salariés de cet hypermarché étaient en grève depuis le 1er février afin de réclamer le passage de certains temps partiels à temps complets ainsi qu'une amélioration de leur rémunération qui tourne pour la plupart d'entre eux à moins de 1.000 € net mensuels.
L'avocat de Carrefour, Me Derujon d'Astros, a reproché aux 7 salariés assignés (dont 6 délégués du personnel) "d'atteindre à la liberté de travailler". Il a demandé l'expulsion des salariés présents aux entrées du centre commercial sous peine d'astreintes.
Rappelant que Carrefour a été débouté d'une même demande en début de semaine dernière, les avocats des salariés ont accusé le distributeur de "vouloir casser le mouvement de grève" tout en contestant la réalité des blocages. L'avocat des délégués CFDT, Me Dany Cohen, a demandé aux juges la nomination d'un "facilitateur" afin que salariés et direction "puissent sortir de ce conflit de manière honorable". Le jugement est attendu jeudi après-midi.
La direction de Carrefour a proposé d'augmenter le nombre d'heures de certains temps partiels, l'étalement des retenues pour les jours de grève et une subvention supplémentaire de 45.000 € pour le comité d'entreprise, a indiqué Jean-Pierre Guillot, le directeur général de Carrefour Provence. Cela équivaudrait à un bon d'achat ou des chèques vacances d'environ 80 € par salarié sur l'année, selon les syndicats. Une misère ! Les salariés, qui souhaitaient aussi des avancées sur des heures de fermetures moins tardives, une revalorisation de leur ticket restaurant de 3 à 4,5 € et le paiement de la moitié des jours de grève, doivent se réunir en fin de matinée pour décider de la suite du mouvement.
Carrefour Grand Littoral emploie 571 salariés et réalise un chiffre d'affaires annuel de 140 millions d'euros, selon M. Guillot.
L'hypermarché Carrefour Grand Littoral, fermé depuis plusieurs jours, a rouvert mercredi. Une centaine de salariés de cet hypermarché étaient en grève depuis le 1er février afin de réclamer le passage de certains temps partiels à temps complets ainsi qu'une amélioration de leur rémunération qui tourne pour la plupart d'entre eux à moins de 1.000 € net mensuels.
L'avocat de Carrefour, Me Derujon d'Astros, a reproché aux 7 salariés assignés (dont 6 délégués du personnel) "d'atteindre à la liberté de travailler". Il a demandé l'expulsion des salariés présents aux entrées du centre commercial sous peine d'astreintes.
Rappelant que Carrefour a été débouté d'une même demande en début de semaine dernière, les avocats des salariés ont accusé le distributeur de "vouloir casser le mouvement de grève" tout en contestant la réalité des blocages. L'avocat des délégués CFDT, Me Dany Cohen, a demandé aux juges la nomination d'un "facilitateur" afin que salariés et direction "puissent sortir de ce conflit de manière honorable". Le jugement est attendu jeudi après-midi.
La direction de Carrefour a proposé d'augmenter le nombre d'heures de certains temps partiels, l'étalement des retenues pour les jours de grève et une subvention supplémentaire de 45.000 € pour le comité d'entreprise, a indiqué Jean-Pierre Guillot, le directeur général de Carrefour Provence. Cela équivaudrait à un bon d'achat ou des chèques vacances d'environ 80 € par salarié sur l'année, selon les syndicats. Une misère ! Les salariés, qui souhaitaient aussi des avancées sur des heures de fermetures moins tardives, une revalorisation de leur ticket restaurant de 3 à 4,5 € et le paiement de la moitié des jours de grève, doivent se réunir en fin de matinée pour décider de la suite du mouvement.
Carrefour Grand Littoral emploie 571 salariés et réalise un chiffre d'affaires annuel de 140 millions d'euros, selon M. Guillot.