Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain.
Petit rappel : article 5 du préambule de la Constitution de 1946, repris dans la Constitution de 1958 : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi ».
Lorsqu'on obtient un emploi, on signe un contrat de travail, qui est un contrat de type privé entre un employeur et un salarié. Depuis 1986, l'autorité administrative de licenciement a été supprimée, et au contrôle administratif s'est substitué un contrôle judiciaire, de sorte que la suppression de cette autorisation administrative de licenciement s'est révélée au bout du compte assez symbolique. La législation du travail est très détaillée en France, concernant les congés, les absences, l'ancienneté, les conditions de travail, le salaire évidemment.
En résumé, deux grands types de contrats, CDI et CDD, et au total une trentaine de contrats selon les secteurs, les qualifications, l'âge… Faut-il simplifier tout çà et définir un contrat unique de travail ? Certains syndicats, en particulier la CFDT sont contre, arguant du fait que les situations de travail sont trop diverses. L'idée du contrat unique est cependant celle d'un contrat de base, à durée indéterminée, un CDI, qui donnerait une meilleure lisibilité aux entreprises, et des facilités de licenciement plus grandes. On pourrait même envisager une rupture par consentement mutuel. Au total, on voudrait remplacer l'immobilité professionnelle par une sécurité sociale.
Des travailleurs plus mobiles, des contrats à durée indéterminée mais plus faciles à rompre, et des travailleur sûrs de retrouver du travail grâce à une meilleure prise en charge et une meilleure formation entre deux emplois. Bref, un assouplissement des conditions de licenciement, contre une meilleure protection sociale, et aussi une meilleure protection syndicale.
Seulement voilà, cette "flexsécurité" entre guillemets coûte très cher à mettre en place... C'est ce qu'on mesure mal en France. Le fameux modèle Danois, qui a permis au Danemark de passer en dessous de la barre des 5% de chômeurs, coûte très cher. Dans ce pays les dépenses de protection sociale sont deux et demi fois plus élevées qu'en France… Avoir des travailleurs mobiles, productifs, formés, a un coût.
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Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.
Mardi 08 Janvier 2008 - 08:44
Bernard Maris
Avis aux profiteurs à court terme qui sont les cancres dans la cour européenne.

N'oublions pas que nous sommes aussi des consommateurs.
source
Je rends à Cesar.... j'ai vu l'article chez Monolecte
