Tir à vue sur les RMIstes dans la Drome

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Modérateurs : superuser, Yves

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maguy

Tir à vue sur les RMIstes dans la Drome

Message par maguy »

Insertion dans la Drôme : punir les pauvres d’être pauvres.
vendredi 4 janvier 2008 par Rémy, journaliste des pauvres


LE CONSEIL GÉNÉRAL DE LA DRÔME DÉCIDE DE LIQUIDER LES RMISTES

Un peu à la manière de la radiation des chômeurs à l’ANPE, la commission locale d’insertion (CLI), dépendant du Conseil général, a décidé d’élaguer le nombre de bénéficiaires du RMI.

La méthode est brutale. Chaque mois, une « commission restreinte », composée d’un élu, du directeur de l’ANPE, d’un greffier et d’un travailleur social convoque et « auditionne » le Rmiste, à Crest.

La chose se produit en dehors de tout cadre juridique. Pas d’avocat, ni prud’homme ni représentant syndical ou d’association de défense.

Tout Rmiste, de plus de deux ans, peut à tout instant être coupé de son allocation.

Le Rmiste est considéré comme un être destitué, à la merci de ses détracteurs, car comme le dit un bureaucrate de la CLI, « le RMI n’est pas un droit ! ».

Pourtant ce non-droit permet, depuis 1989, date de sa création par Michel ROCARD, d’aider des millions de concitoyens à survivre.


L’ÉMANCIPATION PAS LA CHARITÉ !

La plupart des Rmistes, dans le département de la Drôme, sont, en fait, des travailleurs pauvres et précaires, en secteur agricole, qui usent du dispositif comme d’un complément de revenu.

Ces ouvriers saisonniers pourraient prétendre à la nouvelle loi HIRSH, le Revenu de solidarité active qui leur accorde le maintien du RMI et des avantages annexes (CMU, APL).

Cette mesure qui est pourtant une mesure de coercition sociale et un pis aller c’est encore trop clément et "humain" pour la prefecture

Mais le département de la Drôme a décidé, « après mûre réflexion », sans consulter les intéressés, de ne pas expérimenter le dispositif dans la Drôme.

Laissant le champ libre à des professionnels comme des directeurs d’ANPE, qui n’hésitent pas, lors des « commissions restreintes », à rayer du cadre des vivants de larges pans de population.


Avec eux aucun dialogue n’est possible.

Pour J-M et A, un couple de travailleurs précaires, de Die, « auditionnés », le 19 décembre 2007, qui sont menacés de « radiation », « la commission restreinte est une sorte de tribunal sans avocat, destiné à restreindre le droit des plus pauvres ».

Cette politique de radiation des chômeurs et des Rmistes met à mal le cœur et l’honneur de la république : le devoir de solidarité nationale envers le plus faible.

Rémy, journaliste des pauvres



source

On commence les essais d'éradication par les départements les moins peuplés ?

La gerbe, dès le matin :evil:
romain23

Message par romain23 »

Eh! Comme dirait Josiane Balasko, Ils sont où ? nos elus socialistes?
Et les forces d'opposition?

Peut-etre qu'on attend que tout le monde soit dans les rues en train de crever! :cry:
maguy

Message par maguy »

Peut-etre qu'on attend que tout le monde soit dans les rues en train de crever
Quand les miséreux n'auront plus rien à perdre, ils deviendront dangereux.

Alors, on fera quoi, donner la maréchaussée contre eux ?

Malheureusement, tant qu'il n'y aura pas plus de solidarité et de fédération entre RMIstes :cry:

Et je suppose que la Drome n'a pas été choisie par hasard.
romain23

Message par romain23 »

Malheureusement, tant qu'il n'y aura pas plus de solidarité et de fédération entre RMIstes

Cela, exact. Mais en pleine constitution des listes electorales pour les candidats aux municipales, chercher bien qui parlent de s'occuper d'eux!
Chercher les partis traditionnels de gauche qui, à la Jaures et tuti quanti, parlent et denoncent les politiques sarkoziennes anti chomeur?

Chercher les representants des grandes instances qui parlent de ce qui se passe?
Hormis Actu chomage, qui est au courant?
maguy

Message par maguy »

Hormis Actu chomage, qui est au courant?
Il y a heureusement quelques résistants sur la blogosphère, mais trop peu, hélas :cry:
romain23

Message par romain23 »

Voir
ici
la lettre des ressistants de la drome envoyé au Conseil General.

vendredi 4 janvier 2008 (16h32) :
RMI : lettre ouverte au Conseil général de la Drôme
1 commentaire

À M. Didier GUILLAUME le 2 janvier 2008 Président du Conseil régional
dela Drôme

OBJET : demande collective de rétablissement du RMI pour les
personnes suspendues et pour l’application de la loi HIRSCH

Monsieur,

Le département de la Drôme, sous votre autorité, a entrepris une
vaste campagne d’éradication des Rmistes.

Faisant fi de toute considération humanitaire ou morale, vous avez
ôté l’allocation de survie à des SDF, des travailleurs pauvres et
précaires, des familles monoparentales, des handicapés.

Il n’est pas nécessaire d’être étranger chez vous, en situation
irrégulière, pour y être maltraité !

Vos « commissions restreintes », dépendant de la Commission locale
d’insertion, réunies chaque mois, ont agi comme des tribunaux
d’exception en dehors de tout cadre juridique.

Des centaines de personnes se sont vues, « convoquées », «
auditionnées », malmenées, pour le seul motif qu’ils sont au RMI
depuis trop longtemps, qu’ils sont isolés et sans fortune.

Par ailleurs, vous avez décidé sans consultation avec les ouvriers
saisonniers, qui constituent le prolétariat de la région, de ne pas
appliquer la loi, élaborée par Martin HIRSCH, qui leur permettraient
de cumuler le RMI et leurs pauvres ressources.

Devant toutes ces personnes qui se comptent, par milliers, vous êtes
coupables d’abus d’autorité, de mise en danger de la vie d’autrui et
de forfaiture.

Le RMI comme le RSA sont des droits, M. le Conseiller général, qui
s’inscrivent dans le cadre de la Solidarité nationale et d’une
Constitution, garanties par la République.

Vous ne pouvez d’un coup de plume ou de « menton » l’ignorer.

Les Rmistes, travailleurs pauvres et précaires, aujourd’hui,
organisés en Comité de lutte, ne vous souhaitent pas la Bonne Année.

Mais vous demandent solennellement de rétablir immédiatement les RMI
que « vos tribunaux d’exception » ont suspendu ; de ménager les
personnes en difficulté et de donner le feux vert à l’application de
la loi Martin HIRSCH.

Les « commissions restreintes » doivent disparaître si vous souhaitez
la paix sociale, en 2008, dans le département.

Des Rmistes et travailleurs pauvres en colère


De : Rémy
vendredi 4 janvier 2008


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Message: 3
Date: Sun,
diety

Message par diety »

Bonjour,

Comment peut-on soutenir les RMIstes dans la Drome ?

Une signature, une lettre personnelle a Didier Guillaume ?

diety (en région par.)
romain23

Message par romain23 »

Faudrait voir avec A.C de la Drome qui est à l'origine de cette lettre ,si une petition au niveau national et de tous les comités est necessaire.

Le probleme c'est que personne n'est au courant de cet etat de Fait.

Pas les medias bien evidemment.J'ai prevenu des copines de l'extreme gauche, mais en ce moment c'est dejà la course aux listes des municipales;

Peut_etre qu'AC va organiser une petition,suivant la reponse du Conseil General;
superuser
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euh...

Message par superuser »

Le seul problème c'est que le RSA est en phase d'expérimentation, me semble-t-il (il n'est donc pas encore voté et élargi à toute la France), et que les départements qui l'expérimentent le font "sur la base du volontariat", donc ce n'est pas une obligation. De plus, il existe déjà des règles de cumul RMI + revenu d'activité qui sont ce qu'elles sont, mais elles font l'objet d'une loi : lire ici en commentaire d'article.

A mon avis, il ne faut pas tout mélanger. Exiger le RSA est une erreur. Par contre, exiger que ce département cesse de traiter ainsi ses RMIstes est tout à fait légitime.
romain23

Message par romain23 »

Exiger le RSA est une erreur. Par contre, exiger que ce département cesse de traiter ainsi ses RMIstes est tout à fait légitime.

Le probleme c'est que le departement de la Drome a refuser d'experimenter le RSA .Il souhaite se debarasser de tous les rmistes. Le fait de demander le RSA est lié au fait de pouvoir demander une procédure administrative par la suite.
superuser
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Message par superuser »

Oui, mais il n'est pas le seul.

Par contre, comme les Bouches-du-Rhône, il semble avoir adopté un comportement assez exceptionnel pour se débarrasser de ses RMIstes, et c'est ça qu'il faut dénoncer. Je ne vois pas ce que le RSA vient faire là. :roll:
romain23

Message par romain23 »

C'est par rapport au controle de legalité dont chaque departement à obligation! Soit il accepte de garder le rmi en son etat et il percoit les subventions en fonction du nombre de Rmistes qu'il a dans son sein, mais il est soumis au controle de legalité par la prefet, c'est à dire l'etat!
Donc obligé de garder les rmistes!
Soit il signe les accords du RSA, et il applique les conventions tripartites, mais là aussi subventions en fonction du nombre;
Donc,il n'y peut y avoir le beurre et l'argent du beurre.

Si la drome refuse les rmistes ,elle doit appliquer les conventions rsa.

Elle ne peut avoir la cremiere en plus.
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Si la drome refuse les rmistes ,elle doit appliquer les conventions rsa.

Je suis d'accord avec superuser,
le rsa c'est du flicage en plus et le flic tout puissant sera ...
le maire de la commune
qui aura la capacité d'affecter les revenus de solidarité aux loyers.
Autant dire que ce sont les prix des loyers qui vont faire le ménage eux mêmes. De nombreux départements tentent de se débarasser de leurs pauvres. Sarkozy lui même dans sa conférence de presse a exprimé de grandes ambitions pour Paris qui doit bientôt rayonner en symbole d'une civilisation digne du siècle des Lumières. bien entendu la Sarkovilisation est prévue pour "inonder" le monde.

Toujours est-il que l'état voudrait plutôt se débarrasser des pauvres et les renvoyer aux départements sans pour autant payer la note.
C'est ce qui permet les exclusions de l'assurance chômage : le filet de sécurité du RMI !
sinon ce serait l'émeute depuis longtemps !

L'état l'a si bien compris qu'il existe un décret récent obligeant les communes à domicilier les personnes qui sont effectivement présentes sur le territoire. C'est vous dire l'enthousiasme qui règne en matière de solidarité !
superuser
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Localisation : Paris

C'est pas fini !

Message par superuser »

Le décret soumettant le bénéfice du RMI (revenu minimum d'insertion) "à une évaluation des biens et des éléments de train de vie" comme prévu dans la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2007 "va paraître dans les prochains jours", annonce La Tribune dans son édition de mercredi.

Le texte "s'appliquera au 1er janvier 2008, soit plus d'un an après le vote de la loi", précise le quotidien économique.

Rappelant que le RMI n'est jusqu'à présent "soumis qu'à condition de ressources", La Tribune explique que "le droit au RMI sera ainsi remis en cause lorsque le montant de l'évaluation atteindra ou dépassera la moitié du montant annuel du revenu minimum."

"Les prestations familiales - prestation d'accueil au jeune enfant, complément familial, allocation de rentrée scolaire et allocation de parent isolé - et la CMU Complémentaire (CMU-C) seront soumises à la même procédure d'estimation du train de vie des bénéficiaires", est-il ajouté.

Le décret, dont le journal dit avoir obtenu une copie, instaure une liste "très précise" pour l'évaluation du train de vie : "Un quart de valeur locative annuelle de logement détenu ou occupé par l'allocataire, 80% du montant des dépenses de travaux, charges et frais d'entretien des immeubles, 80% des dépenses en personnels et services domestiques, 6,25% de la valeur vénale d'une voiture si elle dépasse 10.000 euros, 0,75% de la valeur des objets d'art, bijoux et métaux précieux, 80% des dépenses de voyages ou de clubs de sport".

L'évaluation pourra être demandée par l'organisme payeur (principalement les Caisses d'allocations familiales) "après croisement de fichiers entre services sociaux, par exemple", explique le quotidien. Néanmoins, "la suppression des prestations ne sera pas automatique, le directeur de la CAF conservant une marge de manœuvre en cas de 'circonstances exceptionnelles' liées à la situation économique et sociale du foyer".

(Source : Le Nouvel Obs)

Pour les riches qui palpent le RMI, c'est normal (quoique : ils ne doivent pas être bien nombreux...). Pour les autres, ce sera encore du flicage, toujours du flicage.

Bientôt, le détecteur de mensonge ?
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