Chômage - dommages collatéraux ...
Publié : 02 déc. 2007
J'en avais parlé avec Maguy par MP et je pense que ça peut intéresser certains visiteurs de ce forum. A savoir: comment reprendre une vie de labeur après plusieurs années de chômage ? Que devient-on du jour au lendemain ? Comment s'effectue le retour à l'emploi ?
Je ne vais rien apprendre à personne ici en disant que le chômage tue à petit feu, que l'on perd, au fil des mois et à fortiori des années, sa motivation, ses répères dans le temps et dans l'espace, ses envies, son cercle de relations. Enfin, bref, être au chômage, c'est quand même se retrouver en marge de tout, à commencer par les problèmes qui découlent du manque de revenus.
C'est paradoxalement lorsque l'on retrouve un emploi que l'on se rend compte, concrètement, des dommages causés par une longue période d'inactivité. Je me permets de narrer, en bref, mon expérience: j'ai retrouvé un emploi fin octobre et je suis entrée en fonction chez mon nouvel employeur voici 8 jours. Déjà, je découvre le secteur non-marchand, ce qui signifie que mon salaire est loin d'être à la hauteur de ce que j'ai pu avoir avant ma période de chômage. La moyenne d'âge de la boîte où je travaille est de 31 ans. Dans mon demi malheur j'ai la chance de ne pas paraître plus, malgré le fait que je viens de fêter voici quelques jours mes 42 ans. [Ceux qui raillaient mes éternelles casquettes portées à l'envers, mes sacs Eastpack scotchés sur mon dos, mes t-shirts EMINEM etc ... et mes Nike Air en sont pour leurs frais !].
Ceci étant, je me suis retrouvée, du jour au lendemain, replongée dans un univers que je ne reconnais plus. Le réveil, le lever tôt, les transport en commun, les longues journées, les réunions, les colloques, les comités de ceci ou de cela.
En bref, je suis épuisée. A 15H00 je baille, j'ai envie de me faire la malle. Le samedi je dors jusqu'à 14H00, le dimanche pas moins tard. Je dois récupérer de ma semaine et je n'ai donc plus de week-end. Il m'arrive d'avoir des crises d'angoisse au boulot. J'ai peur de tout, j'ai peur de revivre un licenciement et il m'arrive d'être paralysée, mentalement et physiquement. Evidemment, je ne dois rien laisser paraître à l'extérieur.
Je veux dire que ce n'est pas non plus en retrouvant un emploi que l'on retrouve fissa le bonheur. Le chômage laisse des traces indélébiles et j'en porte quotidiennement les stygmates. Je n'ai pas retrouvé - et de loin - un salaire équivalent à celui que j'avais avant mon licenciement.
Quelque chose s'est brisé avec cette longue période de chômage et les épreuves qui ont découlé de cet état. Cette peur, cette fatigue, cette angoisse me collent à la peau.
D'autres membres ont-ils connu ou connaissent-ils ce sentiment ?
PS: d'avance je m'excuse d'avoir parlé à la première personne.
Je ne vais rien apprendre à personne ici en disant que le chômage tue à petit feu, que l'on perd, au fil des mois et à fortiori des années, sa motivation, ses répères dans le temps et dans l'espace, ses envies, son cercle de relations. Enfin, bref, être au chômage, c'est quand même se retrouver en marge de tout, à commencer par les problèmes qui découlent du manque de revenus.
C'est paradoxalement lorsque l'on retrouve un emploi que l'on se rend compte, concrètement, des dommages causés par une longue période d'inactivité. Je me permets de narrer, en bref, mon expérience: j'ai retrouvé un emploi fin octobre et je suis entrée en fonction chez mon nouvel employeur voici 8 jours. Déjà, je découvre le secteur non-marchand, ce qui signifie que mon salaire est loin d'être à la hauteur de ce que j'ai pu avoir avant ma période de chômage. La moyenne d'âge de la boîte où je travaille est de 31 ans. Dans mon demi malheur j'ai la chance de ne pas paraître plus, malgré le fait que je viens de fêter voici quelques jours mes 42 ans. [Ceux qui raillaient mes éternelles casquettes portées à l'envers, mes sacs Eastpack scotchés sur mon dos, mes t-shirts EMINEM etc ... et mes Nike Air en sont pour leurs frais !].
Ceci étant, je me suis retrouvée, du jour au lendemain, replongée dans un univers que je ne reconnais plus. Le réveil, le lever tôt, les transport en commun, les longues journées, les réunions, les colloques, les comités de ceci ou de cela.
En bref, je suis épuisée. A 15H00 je baille, j'ai envie de me faire la malle. Le samedi je dors jusqu'à 14H00, le dimanche pas moins tard. Je dois récupérer de ma semaine et je n'ai donc plus de week-end. Il m'arrive d'avoir des crises d'angoisse au boulot. J'ai peur de tout, j'ai peur de revivre un licenciement et il m'arrive d'être paralysée, mentalement et physiquement. Evidemment, je ne dois rien laisser paraître à l'extérieur.
Je veux dire que ce n'est pas non plus en retrouvant un emploi que l'on retrouve fissa le bonheur. Le chômage laisse des traces indélébiles et j'en porte quotidiennement les stygmates. Je n'ai pas retrouvé - et de loin - un salaire équivalent à celui que j'avais avant mon licenciement.
Quelque chose s'est brisé avec cette longue période de chômage et les épreuves qui ont découlé de cet état. Cette peur, cette fatigue, cette angoisse me collent à la peau.
D'autres membres ont-ils connu ou connaissent-ils ce sentiment ?
PS: d'avance je m'excuse d'avoir parlé à la première personne.