C'était comment il y a 25 ans ?

Réagir sur l'actualité ou la vie quotidienne, faire part de son humeur, lancer un débat... Ce forum généraliste est dédié à tous les thèmes qui vous préoccupent (en dehors des Dossiers ci-dessous).

Modérateurs : superuser, Yves

YVES780

C'était comment il y a 25 ans ?

Message par YVES780 »

Perso, je bossais depuis 3 ans à cette époque-ci, c'était ma 4 ième boite, je n'avais jamais connu le chômage !

Quant aux chômeurs, ils étaient indemnisés, l'ASS et le RMI n'existaient pas, on ne virait pas les salariés comme on peut le faire aujourd'hui, sauf dans le cas où l'entreprise déposait son bilan.

Même ceux qui avaient un problème avec l'alcool, on ne les virait pas.

Et chaque fin d'année, je n'avais aucun problème pour obtenir une augmentation l'année suivante !

L'ambiance au boulot n'était pas un problème, puisqu'on pouvait changer de boite comme on voulait.

On pouvait encore faire des pauses, ne pas être en forme certains jours sans que ça pose un problème, téléphoner à son entourage aux frais de la société, fumer au bureau, assister à des pôts de service, faire une pose allongée le jour de la visite médicale annuelle, maintenant c'est fini, la seule pose bavardage est à l'heure de midi à la cantine, la pose cigarette étant décomptée du temps de travail, l'usage du téléphone et de la messageie étant sous surveillance. Impensable aujourd'hui de téléphoner à un ancien collègue parti dans une boite concurrente, d'organiser un pôt de service sans l'autorisation écrite de la Direction, etc.

Il n'y avait pas les "patrons voyous", les rapports syndicats-patronat n'avaient rien à voir avec ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.

La société était cependant moins transparente.
Monolecte

Message par Monolecte »

Pfff... nous on n'a jamais connu ça : direct le merdier!
Et après, ils s'étonnent qu'on en a rien à branler de leur valeur "travail"!
maguy

Message par maguy »

Pfff... nous on n'a jamais connu ça : direct le merdier!
:lol: :lol:

J'ai commencé en 1972, et oui !!! Presque 18 ans, ça date :P

Effectivement, on claquait la porte un jour et on recommençait ailleurs le lendemain.

Il y avait encore beaucoup de petits boulots (j'étais simple dactylo) mais avec ce salaire, j'ai pu avoir mon premier appart un an plus tard, même meublé de bric et de broc...

On avait des augmentations régulières, surtout en raison de l'inflation très élevée à l'époque. J'étais en compta et faisais énormément d'heures supp pour clore le bilan, tous les soirs et tous les samedis (moins drôle, il n'y avait pas de chauffage après le premier choc pétrolier).

Non seulement elles étaient payées, mais notre patron invitait les volontaires dans un grand restau avec spectacle. Toutes les secrétaires avaient du muguet le 2 mai.

Ce n'était pas du tout la même ambiance, d'accord j'étais très jeune, mais j'ai connu cela ! Quand je suis partie dans la maison mère en Allemagne, très riche, la cantine était gratuite, ainsi que les parkings. On avait même droit à un "colis" tous les mois avec lessives et autres produits nettoyants.

J'ai arrêté très tôt de cloper au bureau, la jeune femme avec moi attendait un bébé et j'ai gardé l'habitude. Mais les pauses bla-bla, le patron y participait aussi.

Le rapport de forces ne ressemblait en rien à celui d'aujourd'hui, puisque les employés ou ouvriers étaient précieux.

Le téléphone ne me gêne pas, je ne passe jamais d'appels privés sauf urgence, car privé c'est privé. Je crois que mes parents n'ont eu le téléphone qu'en 1976 ou 77.

Et oui les djeuns :wink: à l'époque il fallait plusieurs années pour avoir le téléphone :lol: :lol:
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

Message par superuser »

Waow ! C'est la file "nostalgie"....
Il y a 25 ans, j'en avais 20.

Avec mon bac en poche à 18 ans, j'ai commencé à bosser en intérim : il y avait toujours des missions, et possibilité d'être pris en CDD. Côté logement, je n'ai eu aucune difficultés à me trouver un studio qui me coûtait le tiers (700 francs) de mon Smic de l'époque (2.100 francs), et j'arrivais encore à mettre un peu d'argent de côté tous les mois !

Donc, pas de difficulté particulière pour trouver du boulot ni pour me loger. Je plains sincèrement les jeunes d'aujourd'hui.
solange

Message par solange »

[
"J'ai commencé en 1972, et oui !!! Presque 18 ans, ça date :P "

maguy, un peu + que 18 ans : 35 ans :D que le temps passe vite. Et ds cette période ; on offrait ses connaissances - on ne bradait pas.
Miantenant on implore, on mendie un emploi
Monolecte

Message par Monolecte »

Il y a 25 ans j'entrais en 6ème. Et là, on nous expliquait qu'il fallait bien bosser à l'école pour avoir un bon boulot plus tard, sinon, on finirait chômeurs.

Comme j'étais prem's de la classe, on me prédisait un brillant avenir plein de thunes. Même que Bernard Tapie, à la télé, en collant moule-burnes vert, expliquait que le fric, c'était bon, et que les méritants en auraient plein.

Enculés!
maguy

Message par maguy »

Et oui Solange, je n'avais pas de connaissances particulières (je n'avais que le bac) mais je savais taper avec tous mes doigts, une bonne orthographe, envie d'apprendre et du bon sens et cela suffisait :lol:
Miantenant on implore, on mendie un emploi
Ben, non je n'y arrive pas, je ne dois pas être très crédible :oops: quitte à avoir le même résultat, c'est à dire nada, je préfère la jouer sur les courriers avec un salaire plancher. Cela ne change rien, mais ça fait du bien :P

Quand je vois la jeune génération galèrer comme pas possible, sans boulot fixe ni appart, plus d'espoir c'est à pleurer.

Au moins, on est quelques uns à avoir quelques bons souvenirs..
Mallo

Message par Mallo »

On nous disait sans arrêt que si nous travaillions bien, nous aurions un bon boulot ...

Quand j'ai passé mon BTS, "ils" nous harponnaient à coup de sécurité d'avoir un vrai métier super bien payé ...
Sauf que ce BTS ne m'a jamais permis de trouver quoi que ce soit ...
:arrow: J'ai même été plus ou moins obligée de nier ce BTS dans ma recherche d'emplois : tu parles une femme dans le technique ça l'fait pas pour les employeurs ... :twisted:

Si j'aurais su, j'aurais écouté mes parents qui voulaient que je fasse l'école de vétérinaires ou avocate ...
solange

Message par solange »

ma mère me disait : si tu n'as pas ton bac - "tu finiras par balayer les trottoirs" cela me foutait la trouille.Ccomme elle était contente qd j'ai eu mon dess : elle est morte aujourd'hui, heureusement car je l'aurais ft mourir si elle avait su que je fais des ménages chez les vieux...car moi je mendie le travail, qd tu n'as pas "la chance" d'avoir un logement hlm, que la mairie te dit - vs avez une voiture et bien dormez dedans, qu'il ft payer un loyer de 600 euros : je voudrais que l'on me dise comment on ft. Surtout que les années 60 & 70 ne ns ont pas préparé à cela. J'ai 56 et n'aurai pas de retraite.
Monolecte

Message par Monolecte »

solange a écrit :qd tu n'as pas "la chance" d'avoir un logement hlm, que la mairie te dit - vs avez une voiture et bien dormez dedans, qu'il ft payer un loyer de 600 euros
Change de bled!!!

Là, nos proprios nous ont donné congé pour dans 6 mois et tout est à 600€/mois, bien trop cher pour nous. Et bien, c'est tout le bled qui est en train de nous chercher un nouveau logement : les postiers, les voisins, le garde-champêtre et même le boucher qui m'a appelé pendant sa pause pour me parler d'une maison.
Je pensais que les gens nous prenait pour des gentils yolus, mais ils sembleraient qu'ils n'aient pas envie de nous voir partir ou dans la merde. Je suis étonnée et touchée.

Mais je pense qu'il y a 25 ans, on n'aurait pas autant galéré pour se loger, surtout en étant 2 à bosser!
Il y a 25 ans, un salaire suffisait la plupart du temps. Maintenant la norme, c'est que le couple bosse et a du mal à s'en sortir quand même.
maguy

Message par maguy »

Là, nos proprios nous ont donné congé pour dans 6 mois et tout est à 600€/mois, bien trop cher pour nous
M..., sale nouvelle Mono :cry: mais savoir qu'il y a une solidarité met un peu de baume au coeur. J'espère que tu trouveras bientôt, mais même un déménagement coûte toujours.

Je suis de la génération de Solange (53 ans en septembre) et je crois que j'aurai les minima retraite. Le tout étant compliqué par mes années à l'étranger.

Pour le loyer, j'ai heureusement l'APL, sinon mon ASS ne le couvrirait pas, au moins quand je ferai partie des pôvres vieux, je me serais exercée longtemps à la portion congrue :P
romain23

Message par romain23 »

Il Y a 25 ans ,je travaillais exactement 42h30 par semaine,mais nous avions le droit d'echanger nos jours de repos entre nous.Nous manifestions dans les marches pour la paix et nous signions les petitions pour la liberation de Nelson Mandela.Nous avions le droit de distribuer des tracts,a la sortie, sans subir de pressions ensuite.Il etait possible entre collègues de se soutenir, de se rencontrer , et nous faisions de grandes fetes entre collègues, au restaurant .Nous sortions souvent le soir et l'on partageait...... aussi bien une bouteille de jenlain à 10 balles , que les soucis des unes ou des autres.

C'etait aussi l'age d'or du feminisme. Il nous arrivait aussi d'aller nous battre place de la victoire à Bordeaux avec certains gropuscules d'extreme droite.Ils etaient peu nombreux à l'epoque.Nous, nous etions plus nombreux de l'autre coté..................

Le 10 MAI 1981, ce fut l'avenement de la liberté pour toute une genération.Enfin, on l'a cru, naifs que nous etions.Comme tous ceux de ma generation,je suis monté sur le toit des bus bordelais et j'ai sablé le champagne.Un republicain espagnol m'a predit ce soir-là ,que nous commencions la longue dechéance de la France....Je ne l'ai pas cru.J'avais 23 ans, normal, nous etions une generation insouciante.On dit souvent que 20 ans ,c'est le plus bel age de la vie.......Pas aujourd'hui.....

A chaque vacances,je partais sac à dos à l'etranger.Il y avait moins de guerres.Bien sur, il n'etait pas question de rentrer en Albanie, mais la plupart du temps, nous etions accepté en tant que français.AUjourd'hui, il faut arriver en Mercédes quelque part pour etre bien accueillie.J'ai ainsi beaucoup voyagé. Un soir, on m'a dit que ma ville allait devenir un quartier d'affaires internationales.Que nous etions dans la construction europeenne et que c'etait le debut de la mondialisation.................
J'ai suivi l'exemple des néo-ruraux (eh oui,j'ai croisé José Bové,à bordeaux, dans les annees 80.IL a été aussi étudiant en fac de droit).Et je suis partit faire des experiences d'anti psychiatrie.Nous etions creatifs,les moyens existaient , et toute nouvelle experience etait valable.
Le Sida n'avait pas encore fait des ravages, et la crise économique pointait juste son nez.Le declin de l'empire americain etait encore en gestation.

ET puis ma derniere manif a été pour sauver les services publics en Creuse.On appelé cela " le Porto Allègre Français".ET puis plus rien.Quelques quartiers residentiels où qelques bobos parisiens,ecolos ,viennent en 4/4 se ressourcer.Plus de bistrots ou l'on partageait une biere entre marginaux refoulés des grandes metropoles.L'alcool est desormais interdit et la TVA trop lourde à porter.
Heureusement , il reste encore Internet.Mais pour combien de temps?
romain23

Message par romain23 »

Desolée d'avoir posté 2 fois.Mon mulot fait grève et j'ai du mal avec les copier coller.


J'en profites pour vous rajouter le debut des radios libres,[puisqu'on est dans la nostalgie des années 80)Mais aujourd'hui, on repart en arriére et les médias ne sont plus libre du tout.ET l'on reparle de la messe en latin.
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,
Solange a écrit :qd tu n'as pas "la chance" d'avoir un logement hlm, que la mairie te dit - vs avez une voiture et bien dormez dedans, qu'il ft payer un loyer de 600 euros
Monolecte a écrit :Change de bled!!!
C'est effectivement possible dès lors que vous avez un lien suffisant avec la commune choisie. L'emploi fait partie de ces "liens" et un récent décret oblige les CCAS à accepter de vous domicilier.
L'UNCASS a écrit :Publication d’un décret sur la domiciliation
A compter du 1er juillet 2007, les CCAS et CIAS auront l’obligation de domicilier les personnes sans domicile stable ayant un lien suffisant avec la commune, afin qu’elles puissent bénéficier des prestations sociales (à l’exception de l’AME), de la délivrance d’un titre national d’identité, de l’inscription sur les listes électorales ou à l’aide juridique. Devront ainsi être domiciliées les personnes installées sur le territoire de la commune ou du groupement de communes.
Source
Le décret en question sur Légifrance.
Décret n° 2007-893 du 15 mai 2007 relatif à la domiciliation des personnes sans domicile stable -NOR: SOCA0754554D-
MarionB

Message par MarionB »

Bonjour, j'ai 22 ans.
Quand mon père et ma mère me raconte leur époque (ils ont entre 53 et 57 ans), j'ai l'impression d'entendre la légende d'un paradis perdu.

D'accord, ils n'avaient pas d'ordinateur, pas d'ADSL, pas de téléphone portable, souvent pas de télé, etc.
Mais mon père travaillait 5 mois dans l'année et partait en voyage-sac à dos le reste du temps. Il ne demandait même pas à bénéficier des aides (je ne sais même pas si elles existaient déjà). Ma mère à fait plein de cursus d'étude différents, elle n'a pas trouvé sa voie tout de suite.
Mais ils n'étaiant pas inquiets, l'avenir ne leur faisaient pas peur. Ils ont aujourd'hui une belle situation (belle maison, 2 voitures, 3 enfants, etc.).

Moi, j'ai 22 ans, un bac et un BTS (infographiste PAO) avec mention, et déjà 4 ans de précarité et de chômage.
Le BTS, en apprentissage, 800 €/mois sur Paris avec un loyer de 800€/mois, heureusement que je vis en couple.
Les boulots en interim où tu peux toujours rêver pour avoir tes primes de précarités.
Les horaires à 3h du matin, les journées de 11h pour moins que le smic, on connais.
De toute manière, les patrons ne paient PAS les heures sup, ça ne sert à rien de les exonérer de charges, ils ne les paieront tjrs pas.

Je crois que la fameuse question "c'était comment il y a 25 ans ?" révèle bien des choses. Je n'aurai jamais le niveau de vie de mes parents (la belle maison, je peux m'asseoir dessus, j'ai même pas les moyens de me payer le permis) et pourtant, mon niveau d'étude est bien supérieur au leur.
C'est, à mon avis, une des raisons du "conflit de génération". J'ai l'impression que les générations précédentes ont bouffé tout le gâteau et ont bien raclé le plat.
Je sais qu'il n'y avait pas d'intention, mais devant une telle dégradation, je ne ressent qu'amertume, jalousie et frustation, c'est plus fort que moi. Désolé.

Le pire, c'est que quand j'en parle avec mes parents (et que je leur dit qu'il ne faut pas rêver, que la banque ne me prêtra jamais 200 000€ pour acheter un 60 m2, que je n'ai pas 800€ pour passer le permis pour avoir ce job à Tataouine-les-ploucs), je vois le regard triste de mon père qui se sent coupable de ne rien pouvoir faire. Et, ça, c'est dur.
Répondre