Code confidentiel "Espace candidat" exigé par un conseiller

[mathieuvalensole]

Bonjour à tous,

Une énigme me taraude que je soumets à votre sagacité:
une amie RSAiste, suivie par le Cedis, s'est vue récemment demander par le conseiller qui la suit ( disons plutôt :qui la flique) rien moins que son code personnel et son mot de passe d'accès à son "Espace candidat" de Polemploi !
Le conseiller aurait dûment noté ces données personnelles pour pouvoir lui-même accéder à l'"Espace candidat" de cette personne.
La chose me semble tout à fait illégale, qu'en pensez-vous ?

Merci.

[Maud]

Je pense également que c'est illégal.C'est un code confidentiel,ça veut donc dire ce que ça veut dire.
Décidément,quand on est au rsa,on n'a vraiment plus le droit à la vie privée!

[RaoulPiconBière]

Oui, c'est illégal.
Il n'y a même pas d'obligation à avoir un espace emploi,
pas plus que d'avoir un ordi (qui plante pas) , avec une connection (qui fonctionne).

A charge pour le demandeur d'emploi de prouver sa recherche effective d'emploi par des moyens recevables.

PS :
Une recherche rapide sur l'organisme en question permet de mieux comprendre l'attitude de l'encadrant :

Le CEDIS est le principal acteur associatif départemental à œuvrer pour l’insertion professionnelle.

Partenaire du Conseil Général, nous participons activement à la dynamique de ses actions.

Nous proposons et élaborons des dispositifs adaptés aux réalités locales dans le respect de la législation et des objectifs qui nous sont fixés.

Nous mettons en place un accueil de proximité personnalisé et suivons la réalisation d’objectifs négociés pour faciliter le retour à l’emploi des personnes que nous suivons.

Notre finalité est la satisfaction de nos clients.
http://www.cedis.asso.fr

A première vue, y'a rien de bien méchant dans la politique du Cedis.
Faut seulement prendre conscience que le Cedis oeuvre essentiellement dans le Var
et s'informer sur la couleur du CG du Var ...


Après on comprend !

[Invité]

Ça m'est arrivé aussi et ce n'était pas un organisme de suivi social, c'était à la permanence du type de la Sécu ( à la campagne on n'est pas obligé de se taper le trajet jusqu'à la Sécu ou la CAF, il y a des permanences assurées dans les locaux intercommunaux, c'est bien pratique).

Donc ce monsieur plonge dans son ordi et me demande benoîtement : "c'est quoi votre code personnel ?"
"C'est mon code personnel", lui réponds-je (spontex) avec un sourire suave.
"bon bon qu'il bredouille", un peu vexé, "moi je vous le demande c'est juste pour aller plus vite, mais vous pourrez faire ça de chez vous, si vous avez un ordinateur, blablabla..."

C'était pas le sale type, c'est juste qu'il a l'habitude de faire à la place des gens, il faut reconnaître qu'à la campagne c'est souvent nécessaire, et que les braves gens font confiance à tout ce qui représente l'autorité.
Il suffit de ne pas se laisser faire, avec douceur et fermeté.

Puis, si on n'ose pas défier le Grand-Spécialiste on peut toujours dire qu'on ne sait pas son code par cœur.

[mallo83440]

Inadmissible !!!

[RaoulPiconBière]

il faut reconnaître qu'à la campagne c'est souvent nécessaire, et que les braves gens font confiance à tout ce qui représente l'autorité.

L'autorité ne doit pas accepter la confiance sinon ce n'est pas de l'autorité.

Il suffit de laisser le clavier à l'usager le temps de taper le code.

Et si l'usager n'est même pas foutu de taper un code de 4 signes,
c'est qu'il a rien à foutre dans une fillière de recherche d'emploi, tu peux "l'orienter cotorep" illico !

[Invité]

L'autorité ne doit pas accepter la confiance sinon ce n'est pas de l'autorité.

Je ne comprends pas.
J'appelle "autorités" les gendarmes, la mairie, les représentants de la sécu ou de la CAF, l'assistante sociale, le docteur, la conseillère de la banque, l'instit des enfants, le patron de l'usine qu'on n'a jamais vu etc... Et je vous garantis que les braves gens un peu benêts de la campagne, leur font confiance. Et je ne parle pas seulement des personnes âgées. Je parle de gens de tous âges qui mènent une vie bien sage, n'ont pas beaucoup d'instruction, pas la moindre réflexion politique et économique et croient tout ce qu'ils voient à la télé. Il y en a beaucoup à la campagne.
De moins en moins, j'espère, mais je n'en suis pas sûre.

[RaoulPiconBière]

Tout pouvoir d'autorité est "encadré" par la loi.
Ceux que vous citez disposent d'un pouvoir d'autorité.
Ils sont garants de la loi dans le cadre de leurs activités.
Pour conserver leur autorité (et, par ailleurs éviter de faire une faute professionnelle),
il leur faut faire respecter la loi et respecter eux même cette loi.

Je suis moi-même un :
brave gen ... de la campagne, qui mène une vie bien sage, sans beaucoup d'instruction,
Je conseille toujours à mes cons citoyens de garder leurs secrets pour eux
ou alors de me les confier seulement en consultation coaching à 90€ de l'heure.

[Invité]

Non, Raoul vous n'êtes pas de ces "braves gens de la campagne" dont je parle, et je suis sûre que vous voyez bien de qui je parle.

A mon avis il n'y a pas d'autorité sans confiance.
S'il n'y a pas de confiance, on est en présence de dictature, de despotisme, de coercition etc.

C'est parce qu'on a confiance dans l'expertise ou l’honnêteté de quelqu'un qu'on accepte son autorité.

Sûr que le dépositaire de l'autorité doit respecter la loi, donc la confidentialité. Mais le brave bougre de la campagne, le petit jeune, le cas social, qu'est-ce qu'ils en savent de la Loi ? Ils se laissent faire. Même une personne passagèrement en dépression, se laisse faire.

[elusive_reclusive]

Je me suis faite avoir comme une bleue à la Sécu concernant mon récent arrêt-maladie !
Sur le coup cela m'a beaucoup surpris, c'est bien la première fois qu'on me demandait mon code de Pôpole. J'aurais certainement refusé si la demande venait d'un autre organisme, ou si cela n'aurait pas eu d'incidence ou créé un retard de traîtement (et de paiement). Ce n'est franchement pas dans mes habitudes de faire confiance aveuglément à qui que ce soit, je suis plutôt en mode parano constante!
J'étais un peu "remontée à clé" ce jour-là, et au fin fond du 36è dessous...

[RaoulPiconBière]

A mon avis il n'y a pas d'autorité sans confiance.
S'il n'y a pas de confiance, on est en présence de dictature, de despotisme, de coercition etc.
C'est parce qu'on a confiance dans l'expertise ou l’honnêteté de quelqu'un qu'on accepte son autorité.
Sûr que le dépositaire de l'autorité doit respecter la loi, donc la confidentialité.

Nous sommes d'accord.
En l'occurence le conseiller n'a pas autorité pour demander le code. (Encore moins pour le mémoriser.)
Il outrepasse son pouvoir d'autorité : on ne peut donc pas lui faire confiance; c'est un mauvais professionnel, il manque à l'éthique de sa profession.
Si je reprends votre liste de professions, de tels manquements seraient gravissimes pour certaines d'entre elles (genre, arrestation-musclée ou p'tite-piquouze-anti-souffrance, questionnement-indiscret-auprès-des-enfants, etc, etc ...)


Lorsqu'un professionnel revendique une confiance en son autorité, la moindre des chôses c'est d'informer l'usager du cadre légal de son intervention.
Ce conseiller aurait dû informer l'usager qu'un espace emploi est confidentiel et qu'il lui est interdit de prendre connaissance du code.
Le boulot du conseiller c'est : exposer l'ensemble des alternatives, recueillir l'expression du choix et faciliter la mise en oeuvre de ce choix.

Après,
si l'usager s'en tape, c'est son problème.
et on est d'accord :
"faire causer le brav'gen c'est un jeu d'enfant."

[mathieuvalensole]

Merci infiniment à vous tous pour vos réponses et vos remarques.

Vous allez dans le sens de ce que je pensais (inutile d'être grand clerc...): la requête de ce conseiller est parfaitement illégale.
Il s'agit bien par là de vérifier que la chômeuse fait bien des recherches "actives", parée de son Bac+5, d'offres d'emploi qui comme on le sait pullulent à foison sur le site de Polemploi.
De plus, alors que je n'y avais pas songé avant, j'ai vérifié sur le site de Pôle-Nord-Emploi" ce qu'il est dit de ces codes d'accès à l'Espace candidat: il y est donc bien précisé qu'ils sont strictement...eh bien...personnels ! Merci Monsieur de Lapalisse.

Nous vivons donc bien dans une société post-démocratique largement inspirée du 1984 d'Orwell !
Prévoyons bientôt le port obligatoire de signes distinctifs pour les "assistés" afin qu'ils soient justement livrés à la vindicte publique !

Il est je pense justifié de porter plainte devant le conseil général, voire le tribunal administratif contre le Cedis ( en fait, bizarrerie administrative,c 'est le Cidff ( un truc spécialisé normalement dans le "droit des femmes" et pas dans l'aide, à la recherche d'emploi) qui "suit" certains RSAistes, et qui d'après mes recherches sur internet, semble sous-traité par le Cedis.
Décidément,on a l'impression que des "machins" comme le Cedis ne sont que des nids d'incompétents plus ou moins composés de pistonnés du conseil général.

[zypos]

De tel demande ne sont pas recevable . Mais il ne faut pas tjrs voir le mal partout....... Lorsque vous êtes DE et encore plus si vous êtes l'heureux bénéficiaire
d'un minimun social (ASS/RSA) vous devenez un CAS SOCIAL
Pour les autorités (dites) compétentes vous savez pas vous débrouiller ; vous n'avez pas assez de culture ni de connaissance de l'informatique et encore moins
les moyens d'avoir Internet et ordinateur en état de marche ...... Cette perception autorise tous les abus ; mais hélà il y a du vrai !
Pour ceux parcourant nos forum , je ne pense pas qu'il y es problème ( sauf financier) mais pour les autres ?
Si vous fréquenter des associations de chômeur ou centre sociaux ( en tant que bénévole ) vous constater que beucoup sont désemparés.
Aprés on peut tjrs s'interroger sur les intentions réél du conseiller , Aide ou fliquage ?????
Pour ma part je ne connais ni mon identifiant , ni mon mot de passe si on me pose la question je passe pour un nas; dans la réalité j'ai un petit soft gétion des mot de passe qui me permet de tout centralisé ( PE; Impôt ; banques...)

[Invité]

Pour ma part je ne connais ni mon identifiant , ni mon mot de passe si on me pose la question je passe pour un nas

C'est pas grave de passer pour un nase aux yeux d'un conseiller ou d'un agent qui outrepasse ses fonctions.
On peut même être un nase énervant en donnant avec une bonne volonté attendrissante des mots de passe faux.
Attendez ça va me revenir, je suis sûre qu'il y a un B dedans ou alors un 9...

[Maud]

L'autorité ne doit pas accepter la confiance sinon ce n'est pas de l'autorité.

Je ne comprends pas.
J'appelle "autorités" les gendarmes, la mairie, les représentants de la sécu ou de la CAF, l'assistante sociale, le docteur, la conseillère de la banque, l'instit des enfants, le patron de l'usine qu'on n'a jamais vu etc... Et je vous garantis que les braves gens un peu benêts de la campagne, leur font confiance. Et je ne parle pas seulement des personnes âgées. Je parle de gens de tous âges qui mènent une vie bien sage, n'ont pas beaucoup d'instruction, pas la moindre réflexion politique et économique et croient tout ce qu'ils voient à la télé. Il y en a beaucoup à la campagne.
De moins en moins, j'espère, mais je n'en suis pas sûre.

Je trouve un peu hallucinant de faire encore de telles disctinctions entre les gens des villes et ceux de la campagne.Des gens qui croient tout ce qu'on leur raconte et qui n'ont pas beaucoup d'instruction,on en trouve partout,peu importe leur lieu d'habitation.