toit_de_chôme a écrit :Faut dire que l'Allemagne a un peu connu une personnalité élue démocratiquement qui a fini par s'octroyer les plein pouvoirs
Absolument. Les suites de cet abus de pouvoir ont été un des points des plus sombres dans l'histoire du 20e siècle.
Je me permets d'apporter quelques informations supplémentaires sur le président et le chancelier en Allemagne.
Le président fédéral d'Allemagne est le chef d'État de l'Allemagne. Par la constitution son pouvoir dans le système politique allemand est limité et comporte surtout des actions de représentations. C'est la raison pourquoi il est intitulé
le pouvoir neutre.
Le président actuel est Horst Köhler. Il est le premier président de n'avoir pas occupé un mandat de la politique intérieure avant d'occuper sa fonction de président.
Malgré sa plus haute fonction politique qu'il occupe, il est relativement inconnu, et ceci dans son propre pays et à l'étranger. (Une chose que l'on ne pourrait pas imaginer concernant le président de la France par exemple).
L'exemple qui illustre bien ce fait était la prise d'otage en Irak de Hannelore Krause et son fils Sinan en mars 2007, lors de laquelle le président Köhler comme dernier recours s'est adressé personnellement aux ravisseurs par une télévision locale en les priant d'épargner la vie des otages, qui étaient menacés d'être executés.
Un journaliste avait mené une enquête auprès des Irakiens et a dû se rendre à l'évidence qu'aucun Irakien ne connaissait le président Horst Köhler. En revance, Madame Merkel était bien connu.
Missions et pouvoir du président de la république fédérale
- représenter l'Allemagne par rapport au droit international
- certifier des représentants diplomatiques
- pouvoir d'exprimer une grace, mais en partie elle cette possibilité est déléguée à d'autres institutions férérales
- signer et proclamer des lois fédéraux en les publiant dans le journal officiel
- proposer au Parlement fédéral un candidat de chancelier
- nommer et congédier un ministre suite à la proposition du chancelier
- nommer et congédier des juges fédéraux, des fonctionnaires fédéraux, officiers et sous-officiers
- proclamer l'état de défense, faire une déclaration concernant le droit international suite à une attaque militaire
-convocation d'une commission du financement des partis d'après la loi des partis
Mais dans tous les cas le président est avant tout
un exécutant. Pratiquement tous ces actes ont besoin d'une signature par un membre du gouvernement d'après l'article 58 de la constitution.
Le chancelier est le chef du gouvernement fédéral. Le chancelier est de fait le personnage politique allemand le plus puissant, mais d'après le protocole il est à la troisième place, après le président fédéral (Horst Köhler) et le président du Bundestag (Norbert Lammert). (Le président du Bundestag préside les séances du Bundestag).
D'après l'article 65 de la consitution il occuppe la compétence des directives politiques. Il fixe les grandes lignes politiques et en est tenu responsable. Il peut aussi prendre certaines décisions dans un domaine particulier. D'un autre coté,
si dans le gouvernement fédéral il y a désaccord, le chancelier doit s'incliner à la décision du cabinet fédéral.
Souvent le chancelier doit tenir conte des avis du ou des partis de coalition. Mais même dans son propre parti il ne peut pas gouverner d'une façon dictatoriale, car les fonctions de son parti doivent être régulièrement confirmées dans une élection démocratique, et malgré la discipline parlementaire, les députés ne sont pas soumis à l'obéissance absolue.
Les partis en Allemagne ont une position forte - parfois le terme
démocratie de partis est utilisé dans le système politique allemand. Cette force s'appuie sur un
système du vote proportionnel.
On peut voir que les pouvoirs sont un peu distribués et qu'il y a une sorte de va et vient entre instances de contrôle et de personnes décideurs. Il n'y a donc pas
une personne qui a "carte blanche" sur tout, ce qui me semble plutôt raisonnable.
Mais je ne veux pas dire que c'est un "super système", loin de là. Comme partout, il y a des abus de pouvoir, des coups bas, des prises d'influence etc., corruption, (Hartz...) Je voulais juste apporter quelques informations qui permettent de confronter l'article de Monsieur Krohn au système politique allemand.