Stratégie de privatisation de la SNCF

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superuser
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1er janvier : le fret ferroviaire est libéralisé

Message par superuser »

L'ouverture à la concurrence du rail européen franchit une nouvelle étape lundi, avec la libéralisation complète du transport ferroviaire de marchandises.

L'Union européenne est engagée depuis des années dans une politique de libéralisation du rail, un sujet encore ultra-sensible dans des pays comme la France mais qui, selon ses partisans, doit donner un coup de fouet à un secteur de plus en plus concurrencé par la route et le transport aérien. "L'ouverture totale du marché dans l'ensemble des Etats de l'Union devrait donner un nouvel élan au rail et stimuler les acteurs du secteur", estime la Commission européenne, fervent défenseur de la libéralisation.

Selon des chiffres du bras exécutif de l'UE, la part de marché du fret ferroviaire est passée dans les 15 "anciens" Etats membres de l'UE de 20% en 1970 à moins de 8% en 2003. Moins de marchandises ont été transportées par train en 2005 qu'en 1970 et si, en chiffres absolus, le transport de passagers a continué à progresser, il a tout de même été écrasé par l'essor de la route et de l'avion.

Au 1er janvier, tous les services ferroviaires de transport de marchandises, nationaux et internationaux, devront s'ouvrir à la concurrence dans tous les pays de l'UE. Ce sera la dernière étape de la libéralisation du fret entamée le 15 mars 2003 avec l'ouverture des grandes lignes internationales, et étendue le 1er janvier 2006 à tous les tronçons internationaux.

La libéralisation du rail donne toujours lieu à des négociations serrées entre les Etats membres. Car si des pays comme la France traînent pour ouvrir leur marché, d'autres défendent fermement la mise en concurrence et ont même anticipé les choses. L'Allemagne et le Royaume-Uni ont d'eux-mêmes ouvert leur fret ferroviaire dès 1995. A ces bagarres s'ajoute toujours un bras de fer avec le Parlement européen, qui partage le pouvoir législatif avec les 25 sur ce dossier et cherche systématiquement à accélérer l'ouverture.

L'exécutif européen en est lui persuadé, les pays qui ont anticipé la libéralisation s'en sortent plutôt mieux que les autres. "Dans les pays qui ont anticipé l'ouverture, le fret ferroviaire a repris des parts de marché", remarque le commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot. Selon des chiffres de la Commission, en Allemagne et au Royaume-Uni, le fret ferroviaire a connu une croissance de respectivement 8 et 13% entre 2003 et 2004. En revanche en France, où le secteur était encore fermé, il a reculé de 3,7% sur la période.

Après la libéralisation du fret, la prochaine grande étape pour le rail européen sera l'ouverture à la concurrence du transport de passagers, dont les modalités sont encore discutées entre les 25 et le Parlement européen.
Les 25 se sont mis d'accord entre eux pour une ouverture à horizon 2010 du seul transport international de passagers. Les députés européens poussent eux non seulement pour avancer cette date à 2008, mais aussi pour enchaîner quatre ans plus tard sur l'ouverture des lignes nationales.
Libéraliser les transports ferroviaires pour accroître leurs "parts de marché" face à l'avion et la route (grandes sources de pollution atmosphérique), vous y croyez, vous ? Quand on voit l'état du réseau ferroviaire britannique, on se le demande...

Si en France l'avion et la route se sont plus développés que le train, c'est parce que ça rapporte plus et qu'on n'a rien fait pour étendre le réseau ferroviaire, moins polluant. La séparation de la SNCF et de RFF n'a surtout rien arrangé.

La notion de service public est loin des priorités européennes, exclusivement marchandes.
maguy

1er janvier : le fret ferroviaire est libéralisé

Message par maguy »

L'ouverture totale du marché dans l'ensemble des Etats de l'Union devrait donner un nouvel élan au rail et stimuler les acteurs du secteur
On sait très bien ce qui signifie "ce nouvel élan d'ouverture" :twisted:

En 1990 je travaillais dans une grosse boite de transit international à Roissy. Les frontières ont été ouvertes (je parle du transport routier à l'époque).

Plus de fontières, donc plus de formalités en douane effectuées par les transitaires. Dans ma boite (suisse) il y a eu 200 licenciements au niveau de la France en quelques mois. N'importe quel artisan pouvant faire l'Europe.

La plupart des grosses enseignes ont embauché des chauffeurs des pays de l'est à des salaires sans concurrence et en oubliant de respecter les lois élémentaires du travail (je pense à un Willi Betz en Allemagne qui s'est fait épingler).

Le Royaume-Uni et même l'Allemagne ne sont pas des exemples.
l'ouverture à la concurrence du transport de passagers
Sur le coup ça me fout vraiment la trouille... Il n'y a eu je ne sais combien d'accidents de train ou métro en Allemagne et surtout au Royaume-Uni.

Vive le libéralisme ! Au nom des dividendes des actionnaires, on rogne sur tout, salaires, conditions de travail et surtout propreté, maintenance et sécurité !

Le train pollue beaucoup moins et transporte plus de gens et de fret. Mais alors je me demande pourquoi les écolos ont freiné des 4 fers pour la construction du TGV est :?
Il n'arrivera à Strasbourg qu'en juin...

Le fret français par la Sernam était vraiment le parent pauvre, mal organisé.

Cette négligence oblige les gens à choisir la poste ou les petits transporteurs. C'est dommage.

Qui n'a pas eu des soucis avec un colis annoncé qui n'arrivait pas, sans même un coup de fil ?

Pourtant notre réseau est assez dense pour couvrir le territoire, il y a eu très mauvaise gestion à l'époque où il était encore temps de réagir !!

Bravo, le résultat :cry:
stm_artin

Stratégie de privatisation de la SNCF

Message par stm_artin »

Entendu ce matin à la radio: 70% des français seraient favorables à la privatisation de la sncf. Les français auraient ils perdu la tête pour scier la branche sur laquelle ils sont assis. N'ont ils pas retenu la leçon de 40 années de privatisation?

Premier point; Ils paraitrait que cette privatisation apporterait une baisse des prix. N'ont ils pas retenu la leçon du gaz et de l'electricité?

Deuxieme point; le service public n'est pas qu'un service. C'est aussi un contre pouvoir. Une privatisation de la sncf c'est l'ouverture à plus de concurrence synonyme de licenciements et de chomage. Cette privatisation entrainerait d'autre part une baisse des salaires car avec un taux de chomage de 20% les candidats sont prets à se brader et à accepter n'importe quelles conditions de travail pour échapper au RSA (quand ils y accèdent). Nous savons aujourd'hui que les déficits publics sont le fruit du dumping social. Nous savons que nous ne sommes pas face à une crise de la dette mais à une crise du modéle de développement économique néolibéral. Les recettes de l'état ont été doublement amputées par la baisse des rentrées dues au chomage de masse et celle de la baisses des charges pour les plus aisés. C'est un renforcement du pouvoir de l'oligarchie fianciere. C'est la destruction d'un des derniers bastions du syndicalisme. [1]

Troisieme point; pour ceux qui souhaitent travailler dans la fonction public ne serait-ce que par objection de conscience, c'est à dire par opposition aux dérives des entreprises dans leurs politiques de ressources humaines, il n'y aura plus d'échappatoire. Maintenant c'est marche ou crève. Plie toi aux conditions les plus abominables ou va crever dans la rue car il n'y a plus de fonction public et tu n'as plus le choix. Au passage; avoir le choix ne serait il pas un des principes fondamental du libéralisme? Oui, certes, mais seulement quand il s'agit des choix qui ne remettent pas en cause le pouvoir des oligarques.

Un point sur la situation de la SNCF:
Il s'agit d'un entrelac de sociétés privées et publics dans lequel il faut se plonger sérieusement pour en comprendre les tenants et les aboutissants.
Voici ci dessous quelques éléments permettant de se faire une idée approximative.
SNCF INFRA (pour infrastructure) est la branche de l'EPIC [2] SNCF qui réalise, pour le compte de RFF, la gestion, l'exploitation et la maintenance du réseau ferré national. Elle est également dotée d'un centre d'ingénierie spécialisé dans les infrastructures ferroviaires. 55 000 personnes y travaillent.

Le conseil d'administration du Groupe SNCF est composé de 18 membres:
* sept représentants de l'État parmi lesquels est traditionnellement choisi le président (actuellement Guillaume Pepy) ;
* six représentants des salariés (dont un cadre) ;
* cinq membres choisis pour leurs compétences : représentants des usagers et clients, élus locaux.

Au début des années 1990, la directive européenne 91/440[10] vise à permettre une ouverture à la concurrence. Elle impose notamment :
* la séparation de la gestion de l'infrastructure et de l'exploitation ;
* la distinction du gestionnaire de l'infrastructure et des entreprises ferroviaires.
[1] J'ai eu une conversation avec une amie pharmatienne de son état. Je lui ai raconté que j'étais aux prud'hommes avec mon ex employeur. Elle m'a répondu que j'aurais du attendre de retrouver un emploi avant d'entamer cette procédure. Je lui ai demandé si elle trouvait ça normal. Elle m'a demandé en retour: et toi tu ne trouve pas normal qu'une entreprise se renseigne sur les gens qu'elle recrute et qu'elle craigne que tu la mette aux prud'hommes? Je suis resté sans voix pour le coup. Ce n'est qu'en rentrant chez moi que je me suis dis qu'elle avait raison sur le fait qu'une entreprise cherche à se renseigner sur ses recrues mais qu'en fait c'est justement la probleme. Les entreprises n'auraient donc aucune moralité et il faudrait donc des contres pouvoirs. En somme, le probleme n'est pas qu'elles agissent selon leur nature mais qu'elles puissent le faire.

[2] Établissement public à caractère industriel et commercial
En France, un établissement public à caractère industriel et commercial (ou EPIC) est une personne publique ayant pour but la gestion d'une activité de service public.
Dernière modification par stm_artin le 06 déc. 2011, modifié 2 fois.
maguy

Re: Stratégie & privatisation de la SNCF

Message par maguy »

Elle m'a demandé en retour: et toi tu ne trouve pas normal qu'une entreprise se renseigne sur les gens qu'elle recrute et qu'elle craigne que tu la mette aux prud'hommes?
- Si une entreprise a été condamnée, c'est qu'il y avait quelque chose d'illégal et/ou harcèlement ou escroquerie sur le solde de tout compte (liste non exhaustive)
- Si l'employé utilise son contre-pouvoir et porte plainte et que l'employeur suivant n'apprécie pas, soit il préfère les moutons aimant le bâton, soit il a l'intention lui-même de dépasser la ligne jaune
- De plus, rien n'empêche un futur salarié de se renseigner auprès d'info-greffes pour voir les bilans, les condamnations éventuelles, etc
- Enfin les tribunaux de prudhomme sont au niveau départemental, si j'ai bonne mémoire et je ne crois pas qu'un employeur potentiel puisse consulter ceux des départements voisins. Mais là je ne suis pas sûre :?
70% des français seraient favorables à la privatisation de la sncf.
Il serait intéressant de voir sous quelle forme ont été posées les questions.
Si, au lendemain d'une grève, on demande aux usagers, on peut anticiper la réponse.
Est-ce que les Français savent ce que signifie la "privatisation" ? Ils devraient faire des recherches avec le rail anglais.

Privatiser pour moi signifie perte de moyens, d'entretien, de personnel et surtout de maintenance et prix forcément à la hausse pour des services moindres.
superuser
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un sondage de propagande

Message par superuser »

stm_artin a écrit :Entendu ce matin à la radio: 70% des Français seraient favorables à la privatisation de la Sncf. Les français auraient ils perdu la tête pour scier la branche sur laquelle ils sont assis? N'ont-ils pas retenu la leçon de 40 années de privatisation?
Ce sondage a été réalisé par CSA pour l'Association française du rail (Afra), lobby d'entreprises privés qui prône la "concurrence régulée" et dont les administrateurs occupent de hautes fonctions chez DB Schenker Rail, Véolia Transport, Euro Cargo Rail ou Eurotunnel. Visez un peu :

http://www.assorail.fr/A-propos-de-l-af ... urs-47.htm

On comprend que ces messieurs fassent pression pour tirer leur épingle du jeu sur ce marché, quitte à pousser un peu beaucoup. Car je note que ce sondage a été réalisé auprès d'un échantillon… de 1.011 personnes majeures, censées représenter l'opinion de tous les Français ! :lol:
Il n'a pas du leur coûter cher... :lol: :lol:

On sait ce que valent les sondages, surtout lorsqu'ils sont de commande et à ce point ciblés.
Celui-ci, qui est tout sauf sérieux mais relayé par les médias, contribue bien évidemment à la propagande ultralibérale.


C'est comme si l'Anode (l'association qui regroupe les concurrents d'EDF-GDF : les "fournisseurs alternatifs", affairistes et parasites Poweo, Direct Energie ou Altergaz) commandait un petit sondage pour demander "aux Français" s'ils étaient pour la privatisation des opérateurs historiques. Elle ne s'y risque pas parce que la réponse serait non.
Mais de toutes façons — et c'est ça qui est dingue —, cette privatisation à marche forcée a été décrétée depuis 2007, puis renforcée par la loi NOME votée l'année dernière sous l'injonction de l'UE au nom de "la concurrence libre et non faussée".
Et l'Anode a récemment saisi le Conseil d'Etat contre la décision du gouvernement de geler les tarifs du gaz jusqu'au printemps 2012, qui lui a donné raison au nom de "la stabilité des règles du jeu concurrentiel en France"... Bref : la concurrence est censée fait baisser les prix et améliorer le service, mais on voit bien que c'est le contraire.

Pour la SNCF, c'est différent. Contrairement aux usagers d'EDF-GDF, les usagers de la SNCF sont de + en + mécontents. Dysfonctionnements, retards, grèves, opacité des tarifs et prix trop élevé des billets, changements d'horaires, suppression de lignes jugées non rentables... Donc, la manœuvre devrait être encore plus facile.

L'opération de désorganisation/destruction de la SNCF a commencé depuis longtemps. Quand on veut tuer son chien, on lui inocule la rage. Et on propose un remède pire que le mal : There Is No Alternative !

Il est vrai que les gens ont la mémoire courte (La Poste ?) et ne s'intéressent pas à ce qu'il se passe ailleurs (exemples désastreux de privatisation du rail comme au Royaume-Uni, ou de l'électricité comme en Californie). Ils ne font pas non plus le lien entre tous les services publics qui sont méthodiquement démantelés de la même façon, en vue de les abandonner au privé. Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.

Un scandale chasse l'autre et, graduellement, les gens s'habituent au pire. :evil:
stm_artin

Re: Stratégie & privatisation de la SNCF

Message par stm_artin »

maguy a écrit : - Enfin les tribunaux de prud'hommes sont au niveau départemental, si j'ai bonne mémoire et je ne crois pas qu'un employeur potentiel puisse consulter ceux des départements voisins. Mais là je ne suis pas sûre :?
C'est la effectivement toute la question; quels sont les moyens pour l'employeur d'obtenir ce genre de renseignements.
Lors d'un entretien d'embauche il est souvent demandé le nom de son dernier employeur mais il me semble peu probable (quoi que pas impossible dans certaines conditions) que le recruteur appelle l'ancien employeur. Parfois ces entreprises sont en cocurrence, mais aussi, une entreprise ne donnera pas nécessairement cette information car elle n'a pas vraiment intéret à crier sur tous les toits qu'elle est aux prud'hommes (la concurrence s'en frotterait les mains). Enfin le recruteur n'a pas intéret non plus à raconter la vie de sa boite du point de vue des ressources humaines. Du genre:
"Allo, j'ai monsieur machin qui candidate chez nous , vous l'avez trouvé comment?... Si ce genre de pratiques avaient cours de maniere systématique, il y aurait eu des fuites et on le saurait.
Enfin, à supposer que le recruteur ai acces aux dossier via le tribunal, ça voudrait dire qu'il devrait faire une recherche pour chaque candidature. Je doute que le jeu en vaille la chandelle d'autant plus que ce serait quasiment du travail perdu. Seul un fichier centralisé informatisé regroupant une fiche signalétique des travailleurs permettrait de faire ce genre de recherches efficacement. Je doute que cela existe car il serait tres difficile de le garder secret.
Donc allez y mettez moi tout ça aux prud'hommes :mrgreen:

En fait ce qui me choque dans les propos de la demoiselle c'est qu'elle admet la possibilité pour une entreprise de se procurer ce genre d'information et qu'elle prone la soumission face à cet état de fait.
Dernière modification par stm_artin le 05 déc. 2011, modifié 2 fois.
stm_artin

Re: un sondage de propagande

Message par stm_artin »

superuser a écrit :Car je note que ce sondage a été réalisé auprès d'un échantillon… de 1.011 personnes majeures, censées représenter l'opinion de tous les Français ! :lol:
Il n'a pas du leur coûter cher...
Echantillon intérrogé à la sortie d'un meeting de l'ump :lol:
superuser
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Re: Stratégie de privatisation de la SNCF

Message par superuser »

Le premier train privé concurrent de la SNCF pour le trafic voyageurs, de la compagnie Thello, est parti dimanche soir de Paris à destination de Venise.

Voyageurs français ou italiens, conducteur et personnel de bord : ils étaient nombreux à avoir le sentiment de vivre une petite révolution dimanche soir à bord du train Paris-Venise de Thello, première compagnie à venir défier la SNCF sur ses terres.

La présence inhabituelle de micros et de caméras autour de la rame décorée aux couleurs de la compagnie, le cercle rouge de Thello surmonté d'une barre turquoise, ajoutait au caractère historique de l'événement pour le rail hexagonal. "Le rail français va changer d'époque maintenant, on va passer d'un monopole à un système ouvert qui doit bénéficier à tous, aussi bien la SNCF que les opérateurs arrivant sur le réseau", s'est réjoui Albert Alday, directeur général de Thello. "Nous sommes sur un marché très fermé, très compliqué à la fois sur le plan technique et réglementaire", a-t-il souligné. Pour Badr Kaouri, 30 ans, conducteur de la locomotive du Thello, le hasard a bien fait les choses. "C'est l'ordre alphabétique qui m'a désigné", plaisante-t-il à quelques minutes du départ. "Mais ça me rend heureux d'être aux commandes d'un train historique", ajoute-t-il.

Dans les voitures du Thello, l'italien l'emportait largement sur la langue de Molière dimanche, les Transalpins étant de retour d'un pont de quatre jours. "D'habitude, c'est l'inverse", lance un voyageur habitué de la liaison qui, jusqu'ici, était assuré par Artesia, une coopération commerciale entre la SNCF et Trenitalia. En février dernier, ces deux compagnies avaient annoncé qu'elles mettaient un terme à leur alliance. Thello est la coentreprise créée par Trenitalia et son nouveau partenaire, Veolia Transdev.

"La prochaine fois, je prendrai une cabine trois places", explique Emma de Danieli, jeune Italienne de Padoue qui fait le trajet "une dizaine de fois par an". "Je prenais le train qui faisait le voyage avant, mais le service ici est bien meilleur", ajoute-t-elle, attablée dans la voiture restaurant. Les prestations sont en effet un des points sur lesquels Thello entend mettre l'accent pour fidéliser sa clientèle. "La différence avec nous, c'est que l'équipe qui vous prend en charge au départ vous suit jusqu'à destination. De ce fait, s'il a des critiques à émettre, le voyageur mécontent saura à qui s'adresser", fait valoir Albert Alday.

35 euros pour un aller simple vers la cité des Doges

Une dizaine de personnes de la société LSG Sky Chefs, qui a travaillé avec de nombreuses compagnies aériennes, étaient sur le pont pour cette "soirée particulière". "C'est une grosse responsabilité mais aussi un beau défi que de participer à cette aventure", se réjouissait Marinella Torcianti, l'une des hôtesses, toute de bleu marine vêtue, à la manière de ses collègues de l'air.

Les trains Thello desservent Dijon puis, côté italien, Milan, Brescia, Vérone, Vicenza, Padoue et Venise. Le tarif le plus bas a été fixé à 35 euros pour un aller simple vers la cité des Doges en compartiment six couchettes. Deux autres niveaux de confort sont prévus : compartiment quatre couchettes ou cabine pour une à trois personnes équipée de lits et d'un lavabo.

Réglementation oblige, la compagnie peut desservir une ville française (comme c'est le cas pour Dijon) mais n'est pas encore autorisée à commercialiser une liaison nationale, seul le marché international étant ouvert à la concurrence. "Même si la gamme des tarifs n'a pas été profondément modifiée, on espère encore améliorer le produit", assure Albert Alday. Il ne cache pas sa volonté de monter rapidement en puissance. "Si le retour sur expérience est positif, nous lancerons un train de nuit Paris-Rome dès mi-2012", promet-il.

http://lexpansion.lexpress.fr/entrepris ... 74546.html
maguy

Re: Stratégie de privatisation de la SNCF

Message par maguy »

Le rail français va changer d'époque maintenant, on va passer d'un monopole à un système ouvert qui doit bénéficier à tous, aussi bien la SNCF que les opérateurs arrivant sur le réseau", s'est réjoui Albert Alday,
Ouais, ouais, ouais...

On sait ce qui signifie privatisation : départ en fanfare et ensuite :cry: Comme disait l'autre, un peu comme le supplice du pal, ça commence bien et après... :mrgreen:

Que dire de ces nouveaux venus qui profitent du réseau payé et entretenu par nos soins et nos sous ?
superuser
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Bientôt placés dans le train selon le prix de son billet

Message par superuser »

La compagnie Thalys, qui exploite les trains entre Paris, la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas, "lance le système des castes à l'européenne". C'est du moins l'avis de Marc Tarabella, un eurodéputé socialiste belge qui a vu rouge en découvrant le projet de la société - dont la SNCF et la SNCB sont les actionnaires - de regrouper désormais les catégories d'usagers en fonction du prix acquitté pour le billet pour "améliorer l'expérience de bord".

En clair, ceux qui achètent des billets à prix réduit, moyen ou élevé se verraient rassemblés en fonction du seul critère du prix de leur billet. Lequel serait donc l'indicateur de leurs ressources financières présumées, et donc de leur statut social.

Gageons, au passage, que cela pourrait réserver quelques surprises : le riche radin et le pauvre gaspilleur appartiennent au genre humain et donc sans doute aussi à la catégorie des usagers du chemin de fer. D'où, peut-être des cohabitations inattendues...

Thalys n'a, en tout cas, pas prévu plus de lumières tamisées, de sièges tout cuir ou de boissons fortes pour les uns plutôt que pour les autres : chaque usager se retrouvera, il faut le préciser, dans un wagon parfaitement semblable, quel que soit son statut.

SOIGNER LA "CLIENTÈLE BUSINESS"

Mais il convenait, semble-t-il, de soigner la "clientèle business". Car c'est la crise qui serait la cause de cette réforme assortie, il faut le noter, d'une augmentation des tarifs les plus avantageux : depuis le 12 mars ils sont, par exemple, passés de 25 à 29 euros pour un Paris-Bruxelles en 2e classe.

Selon Thalys, une enquête menée à bord des rames au cours des derniers mois a en effet prouvé que les cadres sont de plus en plus victimes de la rigueur et contraints de voyager en seconde classe plutôt qu'en première. La société Thalys devait dès lors céder à l'appel au "regroupement privilégié" (sic) formulé par ceux "qui apprécient d'être ensemble, parce qu'ils veulent travailler, utiliser Internet et être un peu au calme", comme le résume une porte-parole.

On offrira donc désormais à ces pauvres voyageurs riches un accès gratuit au Web et on les éloignera des sièges proches du bar... Selon les juristes il n'y aurait pas de discrimination, puisque Thalys n'interdit à personne de monter dans ses trains.

Juste "une stratégie commerciale qui surfe sur le snobisme", commente Edouard Delruelle, le président-adjoint du Centre belge pour l'égalité des chances. Stigmatisation des groupes, distinction sociale, séparation physique des gens "bien" et des autres : le train des différences roule à grande vitesse.

http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
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RFF réintégré à la SNCF

Message par superuser »

Que pouvait-elle espérer de mieux pour ses 75 ans ? Après des années d'un divorce largement consommé, la SNCF a obtenu du gouvernement la réintégration de RFF dans son giron. Une façon de mettre fin au système kafkaïen du ferroviaire français.

Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a sifflé mardi le départ de la réforme ferroviaire en annonçant la construction "d'un pôle ferroviaire public intégré". Ce nouveau pôle public regroupera un gestionnaire d'infrastructure intégré (GIU) et la SNCF, à laquelle il sera rattaché dans des conditions qui restent à définir. Explications.

Pourquoi cette réforme ?

Elle constate l'échec du système ferroviaire français mis en place en 1997 en revenant sur la séparation entre la SNCF (l'opérateur historique) et RFF (le gestionnaire de réseau). Censé répondre aux problématiques de concurrence imposées par Bruxelles et trouver une solution aux difficultés financières de la SNCF en parquant une partie de sa dette - 20 milliards d'euros - dans RFF, ce système est arrivé au bout de ses contradictions.

http://lexpansion.lexpress.fr/entrepris ... 55311.html
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Même bénéficiaire, il faut faire des économies !

Message par superuser »

Le président de la SNCF Guillaume Pepy a estimé hier que le groupe public serait nettement bénéficiaire cette année. Il a par ailleurs annoncé un plan d'économie de 200 à 300 millions d'euros sur trois ans, "qui ne devrait pas affecter l'emploi".

La SNCF devrait dégager cette année une marge opérationnelle de l'ordre de 3 milliards d'euros. "Ce sera une bonne année, nous avons très bien tenu les coûts", a souligné le président du groupe. L'an dernier, la SNCF avait dégagé un chiffre d'affaires de 32,6 milliards d'euros. Ce résultat net récurrent nettement positif "permettra de verser un dividende à l'Etat, ainsi qu'un dividende salarial aux 150.000 salariés de la SNCF".

Malgré la bonne maîtrise des coûts, la SNCF veut aller plus loin et va annoncer dans quelques jours un plan d'économie de 200 à 300 millions d'euros sur trois ans. "C'est un chantier essentiel dans les années de crise qui sont devant nous", a déclaré Guillaume Pepy. En effet, l'agence de notation financière Moody's, qui a abaissé lundi d'un cran la note de la France, la privant de son triple A, a annoncé mardi qu'en conséquence, la SNCF et le gestionnaire du réseau RFF entreprises publiques perdaient aussi un cran, respectivement à Aa2 et Aa1. (Aberrant, non ? Quand ça pue comme pour les subprimes, les agences de notation laissent un triple A. Quand ça ne pue pas, elles dégradent !)

Le groupe entend notamment économiser en réduisant ses frais de structure, en optimisant sa politique d'achats, et compte épargner 10 millions d'euros de loyer par an en déménageant en 2013 son siège de Paris-Montparnasse vers Saint-Denis. L'entreprise prévoit aussi d'être moins gourmande en énergie alors qu'elle anticipe une hausse de 7% par an du prix de l'électricité, et veut doubler la part des énergies renouvelables de 12 à 24% dans sa consommation énergétique, largement dominée actuellement par le nucléaire (65%).

http://lexpansion.lexpress.fr/entrepris ... 61375.html
mallo83440

Re: Stratégie de privatisation de la SNCF

Message par mallo83440 »

Toutes ces économies sans toucher à la masse salariale ... J'ai du mal à y croire ...
patapoum

Re: Stratégie de privatisation de la SNCF

Message par patapoum »

mallo83440 a écrit :Toutes ces économies sans toucher à la masse salariale ... J'ai du mal à y croire ...
Ca ne "devrais pas toucher l'emploi", nuance.
Ce qui pourrais signifier un gel des recrutements, donc certes aucun licenciement.

Sauf qu'en prenant en compte les départs (retraite entre autres), ne pas remplacer les agents implique pas mal de destructions d'emploi (et des conditions de travail bien dégradées pour les restants)...
superuser
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Bruxelles acte la fin du monopole de la SNCF pour 2019

Message par superuser »

La Commission européenne va lancer à la fin du mois ses propositions pour briser les derniers monopoles sur le rail afin d'ouvrir le transport des voyageurs à la concurrence en 2019 :

http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... -2019.html

A noter que l'Allemagne est hostile, et veut conserver la structure actuelle de sa Deutsche Bahn. :lol:
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