SourceEnviron 200 chômeurs et intermittents du spectacle continuaient mercredi matin à occuper le toit et le dernier étage du siège de l'Unedic (régime d'assurance chômage), dans le XIIe arrondissement de Paris, a déclaré un des manifestants. (...)
L'UNEDIC occupée par des intermittents et des chômeurs
Le toit de l'Unedic occupé par des chômeurs et intermittents
Visiblement, ils y sont toujours...
Le Monde a écrit :Une délégation des chômeurs et intermittents du spectacle qui occupent depuis mardi 24 avril au soir le toit du siège parisien de l'Unedic a finalement été reçue longuement mercredi après-midi par des représentants de cet organisme qui fédère les Assedic et qui est géré par des représentants des organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) et syndicales (FO, CGT, CFDT, CGC, CFTC).
A l'issue de la réunion, la direction a demandé "aux manifestants, qui sont désormais une vingtaine, de quitter le bâtiment, afin que le personnel de l'Unedic puisse de nouveau assurer sa mission de versement des allocations de chômage dès [jeudi]", a précisé la direction dans un communiqué.
L'accès au bâtiment de l'Unedic était toujours barré mercredi soir par plusieurs rangées de barrières métalliques, de même que la rue adjacente au bâtiment, bloquée par des barrières et des CRS. A une vingtaine de mètres, quelques dizaines de manifestants étaient rassemblés, certains assis, en soutien à leurs camarades sur le toit.
La veille, la police avait renoncé à déloger les manifestants – une centaine selon les organisateurs, une trentaine selon la police – qui s'étaient introduits dans l'immeuble vers vingt heures. Au dernier étage, des banderoles étaient toujours déployées, proclamant notamment "Tiens, t'es radié", ou "Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France", à l'origine de cette action avec l'association de chômeurs AC ! Paris (Agir ensemble contre le chômage !).
"UN LONG ÉCHANGE CORDIAL"
La réunion entre cinq manifestants, le directeur général de l'Unedic, Jean-Pierre Revoil, et deux adjoints, était placée sous le signe de "l'écoute", selon la direction, et a été qualifiée de "long échange cordial" par la délégation. "On nous promet davantage de transparence dans les statistiques, c'est déjà une bonne chose", a indiqué Loïc, membre de la délégation. "Il n'y a pas de promesses de faites, mais M. Revoil semblait d'accord avec beaucoup de choses que nous avons dites", a indiqué Linda, partie prenante aux discussions.
En revanche, la direction de l'Unedic n'a pas d'influence sur le nouveau protocole régissant l'indemnisation chômage des quelque 100.000 intermittents du spectacle dont les manifestants demandent la non application. Les manifestants souhaitent, de manière plus générale, une "refonte" du régime d'assurance chômage en faveur de tous les chômeurs et revendiquent le droit de participer aux discussions sur le fonctionnement de l'assurance chômage.
Ils ont reçu plusieurs soutiens : ceux de l'association de chômeurs APEIS, du syndicat SUD, qui ne siège pas à l'Unedic et en dénonce la gestion "de plus en plus opaque", des élus communistes de la ville de Paris et de la CGT-Spectacle.
Deuxième nuit à l'Unedic, toujours occupée
Voici leur communiqué :
Zut, zut et zut. Nous voulons des golden parachutes.
Vingt-deuxième heure d’occupation du huitième étage de l’Unedic, en plein septième ciel paritaire, mais toujours sans golden parachute.
Une rencontre entre des occupants précaires et trois dirigeants de l’institution paritaire, dont M. Jean-Pierre Revoil, vient d’avoir lieu. Répondant à nos demandes d’information détaillée face à l’opacité générale de cette usine à gaz (entre autres angles morts statistiques, le nombre de cotisants au régime d’assurance-chômage ne parvenant pas à ouvrir de droits, la répartition des radiés entre ex-indemnisés et non indemnisés, etc…), ce dernier s’est engagé à nous donner accès dorénavant à ces données, sous réserve des autorisations légales délivrées par la CNIL. Il a de plus fréquemment admis que nos remarques sur la non-indemnisation et les radiations massives des chômeurs ou sur les campagnes (y compris électorales) visant à discréditer les prétendus fraudeurs et assistés étaient fondés, se démarquant ainsi des jugements habituels de la CFDT comme des organisations patronales.
Alors que nous insistions sur le caractère anti-démocratique du paritarisme, le directeur général s’est également accordé avec les occupants sur le fait que celui-ci posait de réels problèmes de représentativité en l’absence depuis des décennies de ces premiers concernés que sont les cotisants allocataires (lorsqu’on ne les exclut pas de leur dû).
Nous avons formulé des exigences : que la remise à plat du régime d’assurance-chômage ne se fasse pas sans les premiers concernés mais fasse l’objet d’un débat public, et cesse de noyer le bébé dans l’eau du bain, que chaque jour chômé soit indemnisé ; la suppression du caractère obligatoire du suivi mensuel qui multiplie les radiations, l’arrêt des poursuites pénales de la CFDT à l’encontre de précaires en mouvement ces dernières années.
Le directeur général est actuellement en train de transmettre nos demandes aux administrateurs de l’Unedic, dont Annie Thomas (CFDT) et Denis Gautier-Sauvagnac (MEDEF), ainsi qu’au ministère de l’emploi, occupé par un certain M. Borloo. Dans l’attente de leur réponse, nous nous apprêtons à passer une nuit difficile, privés d’eau, de nourriture et d’électricité mais heureux d’être ici réunis, à moins qu’en haut lieu on décide de ne faire donner que la force.
D’autre part Marc, travailleur précaire et militant d’AC!, s’est fait interpeller hier à l’entrée dans les lieux. Après sa garde à vue il est déféré demain aux comparutions immédiates à la 23ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, métro Cité à 13h30. Nous exigeons de la direction de l’UNEDIC qu’elle fasse immédiatement libérer notre camarade, et que toutes poursuites soient abandonnées.
Il faudra, dorénavant s’habituer à ce que chômeurs précaires et intermittents s’occupent de leurs affaires.
Il est mort le plein emploi.
Maintenant, de nouveaux droits !
Les chômeurs ne sont pas des numéros !
UNEDIC occupée : derrière les chiffres du chômage, la colère des chômeurs !
http://www.ac.eu.org/spip.php?article1635
L’occupation de l’UNEDIC par des chômeurs, des précaires des intermittents, après des mois de polémique et d’auto-satisfaction gouvernementale devant les chiffres du chômage , redonne enfin la parole aux otages de cette bataille de chiffres : des hommes et des femmes que l’on a précarisé à outrance pour permettre une baisse toute relative du nombre d’inscrits à l’ANPE.
Le prix payé par ces hommes et ces femmes est lourd, et la future majorité , quelle qu’elle soit, doit se rappeler qu’elle peut ,elle aussi, le payer au prix fort, celui de la colère de ceux et celles qu’on a privé de tout revenu, de ceux et celles qu’on a contraint à des emplois précaires, non choisis, à temps partiel.
- La cohorte des radiés et des exclus de l’indemnisation chômage, à qui on demande de chercher un emploi après l’avoir privé de tout revenu ou réduite aux misérables minima sociaux.
- Les 400 000 emplois aidés, dont les contrats totalement dérogatoires au Code du Travail ne seront pas renouvelés après les élections, notamment les contrats d’avenir et d’accompagnement dans l’emploi.
- Les centaines de milliers de personnes , contraintes à des stages de remobilisation de plusieurs semaines, stages qui n’ont servi à rien en terme de retour à l’emploi , selon les chiffres même de l’ANPE, mais ont permis de faire sortir les concernés de la catégorie 1, seule comptabilisée.
Et plus globalement, les millions d’entre nous, convoqués chaque mois à l’ANPE, pour un pointage destiné uniquement à radier les absents.
Aujourd’hui, l’occupation du toit de l’UNEDIC redonne une parole collective à tous les chômeurs et précaires qui jamais , dans une campagne électorale, n’ont été stigmatisés avec une telle violence .
Cette occupation est déjà une victoire parce qu’elle a permis de réintroduire dans le débat public des mots oubliés : celui d’assurance chômage notamment, à laquelle nous cotisons tous , quand d’aucuns, au service du MEDEF ont osé marteler le terme assistanat, qui devrait être appliqué aux milliards d’exonérations patronales ou aux subventions à l’emploi précaire.
Elle rappelle que la baisse du chômage n’est une fin en soi que pour les politiciens dont c’est le fond de commerce.
Ce qui doit baisser, maintenant, c’est le nombre de précaires avec ou sans emploi, qui ne parviennent ni à se loger, ni à se nourrir, et encore moins à avoir une vie digne de ce nom, dans l’un des pays les plus riches de la planète.
Ni chômage de masse, ni plein emploi précaire, nous voulons vivre.
Rassemblement à 17h à Paris, devant l'Unedic occupée, 80 rue de Reuilly, M° Montgallet
http://www.ac.eu.org/spip.php?article1635
L’occupation de l’UNEDIC par des chômeurs, des précaires des intermittents, après des mois de polémique et d’auto-satisfaction gouvernementale devant les chiffres du chômage , redonne enfin la parole aux otages de cette bataille de chiffres : des hommes et des femmes que l’on a précarisé à outrance pour permettre une baisse toute relative du nombre d’inscrits à l’ANPE.
Le prix payé par ces hommes et ces femmes est lourd, et la future majorité , quelle qu’elle soit, doit se rappeler qu’elle peut ,elle aussi, le payer au prix fort, celui de la colère de ceux et celles qu’on a privé de tout revenu, de ceux et celles qu’on a contraint à des emplois précaires, non choisis, à temps partiel.
- La cohorte des radiés et des exclus de l’indemnisation chômage, à qui on demande de chercher un emploi après l’avoir privé de tout revenu ou réduite aux misérables minima sociaux.
- Les 400 000 emplois aidés, dont les contrats totalement dérogatoires au Code du Travail ne seront pas renouvelés après les élections, notamment les contrats d’avenir et d’accompagnement dans l’emploi.
- Les centaines de milliers de personnes , contraintes à des stages de remobilisation de plusieurs semaines, stages qui n’ont servi à rien en terme de retour à l’emploi , selon les chiffres même de l’ANPE, mais ont permis de faire sortir les concernés de la catégorie 1, seule comptabilisée.
Et plus globalement, les millions d’entre nous, convoqués chaque mois à l’ANPE, pour un pointage destiné uniquement à radier les absents.
Aujourd’hui, l’occupation du toit de l’UNEDIC redonne une parole collective à tous les chômeurs et précaires qui jamais , dans une campagne électorale, n’ont été stigmatisés avec une telle violence .
Cette occupation est déjà une victoire parce qu’elle a permis de réintroduire dans le débat public des mots oubliés : celui d’assurance chômage notamment, à laquelle nous cotisons tous , quand d’aucuns, au service du MEDEF ont osé marteler le terme assistanat, qui devrait être appliqué aux milliards d’exonérations patronales ou aux subventions à l’emploi précaire.
Elle rappelle que la baisse du chômage n’est une fin en soi que pour les politiciens dont c’est le fond de commerce.
Ce qui doit baisser, maintenant, c’est le nombre de précaires avec ou sans emploi, qui ne parviennent ni à se loger, ni à se nourrir, et encore moins à avoir une vie digne de ce nom, dans l’un des pays les plus riches de la planète.
Ni chômage de masse, ni plein emploi précaire, nous voulons vivre.
Rassemblement à 17h à Paris, devant l'Unedic occupée, 80 rue de Reuilly, M° Montgallet