... osez-vous, voulez-vous, savez-vous vous mobiliser ? NON.
Sur des points précis, c'est effectivement possible. Mais toute l'année que dalle, alors que c'est aussi dans la durée qu'il faut se battre.
Les fondateurs de ce site sont des anciens d'AC! ou de l'APEIS, "recalculés" de l'Assedic qui ont osé saisir les tribunaux et se mobiliser en 2004 : nous savons donc de quoi il en retourne. Etant revenus des actions "classiques" où ce sont toujours les mêmes qui agissent pour les autres, nous avons préféré créer ce portail d'information & d'échange qui analyse à fond le chômage et la précarité afin d'en diffuser une réflexion alternative au plus grand nombre, au lieu de se retrouver à 3 pelés et 2 tondus dans une manif.
Cela fait longtemps qu'on en parle ici : nous savons aujourd'hui que les chômeurs, radiés ou pas, ne savent pas, n'osent pas ou ne veulent pas se mobiliser. Les manifs de chômeurs et précaires réunissent les mêmes poignées de courageux tandis que les autres ont la honte de s'afficher chômeurs ou préfèrent rester chez eux. Le chômage est une maladie honteuse, et la vigilance solidaire a perdu du terrain depuis quelques décennies d'individualisme triomphant.
La non-mobilisation des chômeurs est un vrai problème, mais on ne peut pas forcer les gens à se battre s'ils ne le veulent pas... Et ceux qui le veulent parce qu'ils se retrouvent un beau jour dans la merde (alors qu'avant ils ne se seraient jamais bougé le cul) doivent utiliser les armes qui restent :
actions individuelles accompagnées par les quelques bonnes volontés (bénévoles) des associations de chômeurs.
D'ailleurs, il est lamentable que la grande majorité des chômeurs qui se sont adressés à ces associations en cas de pépin n'aient jamais fait l'effort de leur consacrer un peu de temps en retour : ces associations ont besoin de militants, mais elles sont utilisées par les chômeurs - majoritairement égoïstes - comme des prestataires de services gratuits. A force d'être pris pour un pigeon par ses propres congénères, à moins d'être un(e) saint(e), on lâche l'affaire. C'est ce qui m'est arrivé personnellement, désolée...