Nouvelles manifestations contre l'évacuation d'un squat culturel à Copenhague
AP | 03.03.2007 | 20:03
La police danoise se préparait à devoir faire face à une troisième nuit d'émeutes samedi à Copenhague, où plusieurs milliers de personnes ont encore manifesté dans l'après-midi contre la fermeture forcée d'un immeuble de la capitale transformé depuis des années en centre culturel pour artistes, anarchistes et groupes de gauche.
Quelque 3.000 personnes, des jeunes du secteur mais aussi des militants venus de Norvège, de Suède et d'Allemagne, ont défilé pacifiquement au cours de l'après-midi dans le centre-ville transformé par endroits en champ de bataille après deux nuits de violence ponctuées de jets de pierres et d'incendies de voitures ou de poubelles. Une école a été mise à sac et plusieurs bâtiments endommagés par le feu; 26 activistes auraient été blessés.
Plusieurs centaines de policiers ont dispersé les manifestants au gaz lacrymogène, poussant la foule mêlée de badauds pour ouvrir le passage aux pompiers. Les autorités ont annoncé 207 arrestations dans la matinée, soit plus de 500 depuis le début de l'évacuation jeudi par des unités antiterroristes des squatteurs de la "Maison de la jeunesse" dans le quartier de Nörrebro. Il a ajouté qu'une dizaine de logements avaient été perquisitionnés à Copenhague à la recherche de militants.
La justice avait ordonné l'an dernier l'expulsion des occupants de la Maison de la jeunesse, squattée par des jeunes depuis les années 1980, afin que la congrégation chrétienne qui l'a acquise il y a six ans puisse en prendre possession. Mais les occupants estiment que la municipalité n'avait pas le droit de vendre ce lieu, qui a accueilli notamment des concerts de Nick Cave et de Björk, et ils ont exigé qu'on mette un autre établissement à leur disposition.
"C'est une démonstration de colère et de rage après sept ans de lutte pour conserver ce qui nous appartient", a expliqué un militant âgé de 22 ans, Jan, interrogé par téléphone par l'Associated Press. Le jeune homme a refusé de donner son patronyme, affirmant que l'on n'utilisait que les prénoms à la Maison de la jeunesse, qu'il dit fréquenter depuis dix ans. "Nous voulons continuer les activités, comme les concerts. S'ils nous avaient accordé cela, le conflit serait réglé."
D'après les autorités, l'immeuble, squatté par des jeunes depuis les années 1980, a abrité la préparation de nombreuses manifestations de gauche marquées par des violences ces dernières années. Cependant, les incidents des dernières nuits seraient dus à des jeunes vandales qui se seraient mêlés à la foule. "Nous n'avions pas connu de telles émeutes depuis dix ans", a reconnu le porte-parole de la police, Flemming Steen Munch. Des activistes ont également défilé par solidarité à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, en Norvège, en Suède et en Finlande.
Les derniers affrontements de cette ampleur au Danemark remontent au 18 mai 1993, quand la police avait tiré dans la foule lors d'émeutes contre la victoire du "oui" à un référendum sur l'Union européenne. Dix manifestants avaient été blessés. AP
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L'utilisation d'unités anti-terroristes contre sa propre jeunesse et la chasse aux militants...
L'ordre nouveau est opérationnel.