Si l'Allemagne considère qu'il n'est pas possible de re-négocier le Traité Constitutionnel Européen, pourquoi les pays européens ont-ils été appelés à voter, que ce soit par voie parlementaire ou par référendum, pour l'adopter ?Royal et Sarkozy tentent d'éviter un conflit avec Berlin
Candidate socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal a fait un pas, mercredi 17 janvier, pour apaiser les craintes qu'avait suscitées chez les plus proches partenaires européens de la France, notamment en Allemagne, sa volonté de renégocier en profondeur le traité constitutionnel européen rejeté par les Français en 2005.
Après avoir rencontré à Luxembourg le premier ministre Jean-Claude Junker, dont le pays est l'un des deux, avec l'Espagne, à avoir approuvé la Constitution par un vote populaire, Mme Royal a confirmé que, si elle est élue, elle organiserait un nouveau référendum en France. Elle en a précisé cette fois le terme. "Mon idée est que ce référendum ait lieu en même temps que les prochaines élections au Parlement européen", en juin 2009, a-t-elle indiqué, c'est à dire en conclusion de la présidence de l'Union européenne que la France assumera pendant la deuxième moitié de 2008. Selon la feuille de route que se sont fixée les gouvernements, c'est à ce moment que la négociation, qui est en train de se nouer sous présidence allemande pour relancer le processus constitutionnel, devra aboutir. Ce dont la candidate à la présidence prend acte.
"Il faut un traité qui permette aux institutions de fonctionner. Je suis prête à prendre des risques politiques", a déclaré Mme Royal au côté du premier ministre luxembourgeois. "Je ne veux pas que les Français pénalisent les pays européens qui se sont déjà prononcés. Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait un volet social et que les droits des travailleurs soient pris en considération en Europe, a-t-elle dit. Je suis une Européenne convaincue, la présidence française au deuxième semestre 2008 va constituer une échéance très importante."
Jean-Claude Junker a indiqué qu'il était d'accord sur la nécessité de compléter le traité par une "déclaration sociale plus engageante". "Nous avons discuté des développements possibles en matière de traité constitutionnel, dont nous ne voudrions pas qu'il s'appelle traité constitutionnel mais traité fondamental de base", a-t-il également déclaré.
Lors des primaires socialistes, en octobre 2006, Mme Royal avait indiqué qu'avant toute reformulation de la Constitution, il fallait rouvrir la discussion sur ce que les Européens attendent concrètement de l'Europe, en matière sociale, de gouvernance économique, d'environnement notamment. Ce qu'elle a appelé "l'Europe par la preuve".
Cette annonce avait suscité des craintes à Berlin, où ni la chancelière, Angela Merkel, ni ses partenaires sociaux-démocrates au sein de la coalition n'estiment possible de revenir sur les grands compromis élaborés par la Convention et la conférence intergouvernementale qui ont négocié le traité actuel. La position de Mme Royal est irréaliste. A tout prendre, nous préférerions le mini-traité de Nicolas Sarkozy", estimait-on alors de source diplomatique allemande après ses premières propositions.
Mme Merkel s'est toujours dite favorable à ajouter au traité une déclaration sur le modèle social européen. Mais les dirigeants allemands font la sourde oreille aux demandes françaises répétées de renforcer la gouvernance économique de l'Europe et de doter celle-ci d'un socle protecteur face à la mondialisation.
Le ministre des affaires étrangères, Frank Steinmeier (SPD), a réaffirmé sèchement, en décembre 2006, dans Le Monde, que la protection sociale continuait à relever des Etats nationaux qui "font valoir avec raison leurs différentes traditions sociales". Les Allemands sont d'autant moins prêts à bouger qu'ils ont été furieux de voir les Français remettre sur la table la question du mandat de la Banque centrale européenne - sujet tabou outre-Rhin.
La négociation promet quelques moments de vérité entre Allemands et Français. Nicolas Sarkozy a remis lui aussi en avant, dimanche, lors de son discours d'intronisation devant l'UMP, à Paris, les revendications d'"un gouvernement économique" et d'"une préférence communautaire". Mais il a réaffirmé aussi que "l'urgence, c'est de faire en sorte que l'Europe puisse fonctionner de nouveau en adoptant par la voie parlementaire un traité simplifié". Tout en refusant "un traité au rabais", les Allemands voient dans cette proposition une base de discussion plus facile, évitant de nouveaux référendums trop incertains.
Devant le Parlement européen à Strasbourg, la chancelière allemande a averti, mercredi, que si l'Union européenne ne sortait pas de l'impasse dans laquelle elle se trouve d'ici aux élections européennes de 2009, ce serait un "échec historique", "ce serait rater le tournant de l'Histoire".
Au cours d'une conférence de presse, Mme Merkel a répondu, à un journaliste qui lui demandait comment elle s'y prendrait avec le Royaume-Uni, que "ce pays tient pourtant à ce que de nouveaux venus aient leur chance en Europe". "Maintenant, tout le monde doit se mettre d'accord, car faire l'Europe, c'est s'entendre, c'est faire des compromis", a-t-elle dit.
A Daniel Cohn-Bendit, le chef du groupe des Verts, qui a réclamé "une Convention, un débat public, un vote, un référendum", et non une négociation à huis clos, la chancelière a rétorqué qu'elle n'est pas favorable à un référendum le même jour dans toute l'Europe, "parce que c'est à chaque Etat de décider de son mode de ratification". Elle s'est opposée à une nouvelle Convention.
Doutes sur la politique étrangère européenne
Les interrègnes sont propices aux doutes. La campagne de 1998 outre-Rhin avait mis en cause l'engagement allemand sur l'euro. La période actuelle suscite des interrogations sur la capacité de la France à jouer le jeu d'une politique étrangère européenne. La politique du président Chirac au Liban, son refus de discuter avec Damas, a agacé à Berlin. Sa nouvelle initiative en Iran laisse perplexe à Bruxelles. M. Solana, le représentant de l'UE pour la politique étrangère, qui y recevait le ministre allemand de la défense, a rappelé, mercredi, le devoir "de coordonner les différentes initiatives".
lemonde
De plus, l'Allemagne n'a pas permis à son peuple de se prononcer et nous savons tous qu'en France, les parlementaires auraient voté pour 90 % d'entre eux en faveur du TCE.
M. Frank Steinmeier peut piquer sa colère autant qu'il le veut, ce n'est pas lui qui va nous dicter notre conduite et encore moins de manière autoritaire. Les français ont voté "NON" au TCE que cela lui plaise ou non.
Traduction : il nous prend pour des cons, il fera voter le TCE par le parlement et nous n'aurons plus notre mot à dire tout en sachant que 55 % des français ont dit "NON".Nicolas Sarkozy a remis lui aussi en avant, dimanche, lors de son discours d'intronisation devant l'UMP, à Paris, les revendications d'"un gouvernement économique" et d'"une préférence communautaire". Mais il a réaffirmé aussi que "l'urgence, c'est de faire en sorte que l'Europe puisse fonctionner de nouveau en adoptant par la voie parlementaire un traité simplifié"
C'est la démocratie selon Sarkozy !
Mme Merkel a dit :
Ah ouais ??? Eh bien, qu'elle s'adresse en premier lieu à M. Frank Steinmeier parce qu'il ne semble pas du tout disposé à faire des compromis, lui !"Maintenant, tout le monde doit se mettre d'accord, car faire l'Europe, c'est s'entendre, c'est faire des compromis"
En France, nous ne voulons pas que les dirigeants allemands nous imposent le nivellement par le bas avec leur plan Hartz IV (plan élaboré par un escroc !) pour relancer l'économie. D'ailleurs nos propres dirigeants ont déjà commencé à l'appliquer mais ils y vont à petites doses pour mieux nous faire avaler la pilule . Ils ont commencé par mettre en place le contrôle social et les radiations des DE les privant de revenus avant de nous imposer le STO. L'avènement de ce plan est sur le point d'aboutir si la droite reste au pouvoir.
Justement, ça tombe bien :... Mme Merkel a répondu, à un journaliste qui lui demandait comment elle s'y prendrait avec le Royaume-Uni...
Si je comprends bien, l'Angleterre n'est pas soumise comme les autres pays européen à la BCE et elle a gardé son indépendance pour sa politique monétaire. En poussant un chouia la réflexion, je pense que c'est le cas puisqu'elle continue à utiliser la livre sterling et non l'euro.Politique monétaire
Le Comité de Politique Monétaire de la Banque d'Angleterre dispose d'une autonomie totale en matière de fixation des taux d'intérêt. C'est toutefois le gouvernement qui détermine les objectifs d'inflation annuels que devrait atteindre ce Comité de Politique Monétaire. Le 10 décembre 2003, cet objectif a été fixé par le gouvernement à 2% sur base de l'indice des prix à la consommation.
En 2003 le taux d'intérêt a été augmenté pour la 1ère fois depuis 4 ans de 0,25 %, suivi d'autres augmentations en 2004 et 2005. En août 2005 le taux d'intérêt était abaissé de 0,25 %. Le taux actuel de la Banque d'Angleterre s'élève ainsi à 4,5% (décembre 2005). Les principales raisons justifiant les hausses sont, d'une part, des indications de pression inflationniste due à un marché de l'emploi plus étroit et, d'autre part, le souci de freiner la tendance inflationniste du marché immobilier (certains parlent même d'une « bulle de savon »). La récente baisse du taux était motivé par le souci de soutenir la croissance économique.
diplomatie.be
Comme le dit Royal, il y a des Etats qui sont moins naïfs que d'autres !