Je vous fais donc part des articles qui contredisent les affirmations du gouvernement :
POUVOIR D'ACHAT DANS LE VAR
La Marseillaise – jeudi 7 septembre 2006 – n° 18684
Dans le Var aussi, le pouvoir d'achat se dégrade. Témoignages et analyses locaux, loin des fausses affirmations du gouvernement.
LES PRIMES DU MENSONGE
"Il est légitime que beaucoup de Françaises et Français revendiquent une amélioration de leur pouvoir d'achat", déclare Dominique de Villepin dans son discours de rentrée. Feignant d'oublier les responsabilités de son propre gouvernement.
Année électorale oblige, à droite comme à gauche, chacun y va de son remède pour tenter de régler cette douloureuse question.
Ainsi, les dernières mesures annoncées par le Premier ministre feraient-elles presque figure de Noël avant l'heure.
Or, à l'épreuve des faits, les principaux concernés - salariés et étudiants - considèrent pour leur part qu'il s'agit là de "saupoudrage" qui ne permettra pas de résoudre les problèmes de fond.
Pour les organisations syndicales de salariés, et notamment la CGT, la relance du pouvoir d'achat passe inévitablement par une réflexion globale sur l'emploi et les salaires.
L'augmentation de la prime pour l'emploi et la création de chèques-transports, non seulement ne concernent qu'une partie des salariés, mais sont encore des prétextes pour éluder la principale question : la hausse des salaires
Dans le Var, où le tourisme est une activité économique prépondérante, les professionnels de ce secteur ont, eux aussi, fait le constat de la baisse du pouvoir d'achat, qui se traduit par une diminution de la consommation.
Quant aux chômeurs et retraités, plus nombreux ici que sur le plan hexagonal, ils ne figurent pas parmi les priorités gouvernementales.
Marielle VALMALETTE et Agnès MASSEI
Il y a d'autres articles mais ce serait trop long de tous les mettre ensemble... mon petit témoignage au prochain épisode si ça vous intéresse.Alain Bolla : "Le pouvoir d'achat, c'est le salaire"
Stagnation des salaires et augmentation du coût de la vie sont les deux ingrédients qui font baisser depuis vingt ans notre pouvoir d'achat. Tous les salariés sont aujourd'hui frappés par cette réalité. Pour Alain Bolla, secrétaire général de l'union départementale CGT, il faut arrêter le "saupoudrage" et s'engager dans une réflexion générale sur l'emploi.
Entretien :
- On parle souvent de la baisse du pouvoir d'achat, de chute de la consommation… Quel est votre constat ?
Alain Bolla : "C'est simple : le pouvoir d'achat des salariés n'a cessé de baisser depuis vingt ans. Aujourd'hui encore, on nous annonce une hausse du pouvoir d'achat de 2,8 % pour 2006 alors qu'en fait, elle ne sera que de 0,9 %. Mais au-delà des chiffres, on sait qu'il y a de plus en plus de gens qui vivent mal. La réalité du quotidien, ce sont des augmentations de gaz de plus de 300 % sur plusieurs années, des hausses de factures EDF, de carburant… Bref, une sérieuse dégradation des conditions de vie".
- Que pensez-vous des mesures annoncées par Dominique de Villepin, à savoir une augmentation de la prime pour l'emploi et la création de chèques-transports ?
A.B. : "On ne règlera pas les problèmes de fond en faisant du saupoudrage, et du saupoudrage que seuls les salariés et la population vont payer. Qui paie la prime pour l'emploi ? Ce sont nos impôts. Le gouvernement fait donc le tour de force d'augmenter un tout petit peu le pouvoir d'achat de ceux qui sont au Smic par une ponction plus importante sur l'ensemble de la population. Si, au contraire, on réévalue le Smic, ce sera aux entreprises de payer. Je pense donc qu'il s'agit là d'une mesure typiquement de classes. Pareil pour le chèque-transport : on donne l'illusion d'accroître le pouvoir d'achat alors qu'en réalité, on réduit les possibilités de financement de la protection sociale".
"Le Smic à 1500 € net serait le début d'une nouvelle ère de reconnaissance sociale et humaine"
- N'est-ce pas dans tous les cas une volonté délibérée de ne pas augmenter les salaires ,
A.B. : "L'élément majeur qui fonde le pouvoir d'achat, c'est le salaire. Donc oui, il y a une volonté délibérée de la part du gouvernement de ne pas augmenter les salaires. Et de plus en plus, la partie fixe risque de baisser au profit de la partie variable. On assiste, en fait, à un transfert de la responsabilité des entreprises sur l'Etat et en cela, c'est un nouveau cadeau fait au Medef. Toutes les mesures du gouvernement visent à faire baisser ce que le Medef appelle le coût du travail. Là encore, on est sur un terrain de classes : Laurence Parisot dit qu'on ne peut répartir que ce que l'on a engrangé comme richesses. Or les bénéfices et les profits explosent, mais la répartition ne se fait pas justement. La vraie question est donc de savoir quelle répartition des richesses on veut".
- Pour la CGT, quelle disposition faudrait-il prendre en priorité pour relancer le pouvoir d'achat des salariés ?
A.B. : "Il faut revenir au B-A-BA du Smic. Le Smic, c'est le salaire minimum interprofessionnel garanti pour quelqu'un qui n'a pas de qualification. Ce salaire minimum doit pouvoir permettre à la personne de vivre normalement. La CGT situe le Smic à 1500 € net. Mais on ne peut pas s'arrêter là. Le Smic doit être la base de toutes les grilles salariales. Aujourd'hui, il y a des grilles qui vont en deçà, y compris dans le public comme à EDF. Si toutes les grilles étaient indexées sur le Smic, cela permettrait de dire que c'est bien l'Etat qui définit le niveau minimum d'une personne sans qualification pour vivre décemment, ensuite de dire que c'est aux entreprises d'assumer socialement leurs responsabilités en donnant les moyens de la rémunération. On entrerait alors dans une nouvelle ère de consommation qui engendrerait la création d'emplois. Et surtout, on entrerait dans une nouvelle ère de reconnaissance sociale et humaine.
Propos recueillis par Marielle VALMALETTE
