Lettre ouverte d'une crevure néolibérale aux jeunes chômeurs

[lobozo]

et dire que ce sont des gens comme l'auteur de cet article qui décide pratiquement qui a le droit de vivre ou pas...
une belle incitation à la révolte en tout cas:

"Lettre ouverte d'une crevure néolibérale aux jeunes chômeurs"

http://eco.rue89.com/2011/01/05/lettre- ... urs-183644

[faribole]

mon dieu, quelle connasse.
(j'ai cru comprendre que c'était une dame, j'avoue ne pas avor lu jusqu'au bout, trop énervant)

j'allais écrire "quelle salope", mais je connais plusieurs joyeuses salopes qui ne méritent pas d'être assimilées à ça.

[yannick]

Très cynique comme comme lettre.
Je reproduits un des commentaires qui m'a bien plu :

De gounzor

En réfection... | 12H12 | 05/01/2011 |


Je ne vois pas ou vous démontrez que vous êtes néolibéraliste, si vous êtes "vraiment" néolibéraliste "aujourd'hui" vous êtes certes un crétin très naif, mais bon... Vous n'êtes pas le seul.

Donc, je travaille moi même dans le web et la vidéos, je suis freelance depuis 5/6 ans. Et je l'ai été dès ma sortie de l'école.
Je vit correctement sans plus, mais je travaille pas trop, car je courre pas après la thune et j'ai suffisamment de talent pour trouver des missions alimentaires rapidement quand j'en ai besoin.

Et des monsieur/madame grosse testicules/gros ovaires, patron de petites agences, j'en ai croisé vraiment beaucoup, des bons patrons de petites boites (qui ne serpillent pas des freelance en négociant les tarifs comme des crevards quitte à avoir un mauvais travail, ou qui ne naviguent pas au sein des SSII toutes pourries), j'en ai croisé très peu par contre.

Mais pour moi vous oubliez plusieurs choses, d'abord tout le monde n'a pas la culture, et les épaules pour être auto entrepreneur ou freelance, il y a beaucoup plus de gens qui préféreront être salarié par ... culture.
Des gens à qui la paperasse fait peur aussi, et qui ont du mal à s'en sortir même avec le peu de papiers que demande ces statuts.
Se lancer en freelance ça demande aussi plusieurs choses : un capital de départ pour vivre un certain temps (toucher son chômage quand on a des rentrées de revenus, même si on en a le droit, c'est la mission mensuelle avec les assedics, qui font tout pour nous virer), et pouvoir/savoir communiquer sur son travail, "et stratégifier" cette communication, pas facile pour tous au début.

En fait vous semblez chercher ceux qui vous "ressembleront" dans cette culture de l'entrepreneur, mais cette culture là est encore plus rare chez ceux qui sortent de stage, d'écoles ou ils ont été lessivés par le système de l'entreprise.
Vous faites vraiment peu de cas de ce type qui est prêt a des solutions précaires mais contractuelle, et je trouve ça détestable, c'est comme si vous lui disiez "t'es pas comme moi, t'es une merde vu que tu te défroques au moindre coup de pression, mais bon dans ce monde de merdes tu feras peut être quand même l'affaire", et humainement c'est minable et arrogant...
Professionellement, si je vous sentai comme ça, ou que vous l'étiez avec moi, vous seriez "blacklisté" de mes contacts professionnels, et j'en parlerai à tous mon réseau quand on parlerai de clients, et ces autres freelances hésiteraient beaucoup avant d'accepter une de vos missions, voir refuseraient...
Bref ce genre d'attitude est mal perçue par beaucoup d'entre nous, et nous les freelances, qui sommes aussi des précaires, on a pas besoin de clients de merde non plus au contraire.
Car ce genre d'attitude montre qu'en cas de problème, c'est pas sûr que vous ayez les épaules et la dignité pour rester réglo.

Et enfin la généralisation des statuts de freelance, cache bien une précarisation déguisée du travail, que vous le vouliez ou non, il y a des gens qui en profitent, qui déguisent les salariés, qui les paient peu, et qui en plus n'ont pas à s'acquitter de charges patronales.

Généraliser et proposer cette solution à n'importe qui qui débute, c'est juste irresponsable, pour nous les freelances qui sommes chers et qualifiés, pour eux les débutants qui sont bradés et peu qualifiés : ça précarise tout le monde, et au final ça ne profitera ni aux petites structures, ni aux grandes structures, car le problème de ce statut c'est bien son encadrement très limité...

Dans mon métier les mauvais disparaissent, vivotent ou deviennent salariés.
Les bons freelances perdurent, et montent un jour leur entreprise, mais dans tous les cas pour rester un bon, le meilleur avantage c'est d'avoir un réseau de professionnels qui nous aideront et nous soutiendront, et entre nous les freelances, ce qui compte en premier c'est d'être professionnel, réglos et humainement fiables. C'est la règle tacite. Et elle est valable avec les mauvais clients aussi.

[maguy]

C'est trop naïf de la part du jeune pour être vrai, je reste sceptique

D'un côté, on a le jeune sans trop d'expérience qui piaffe "veux être chef, veux être chef !" et de l'autre ce chef d'entreprise blasé, qui ressasse les mêmes poncifs, tellement éculés que ça devient lassant.

On a deux caricatures, vraiment Rue89...

[Invité]

Du même avis que Maguy, trop caricatural pour être vrai (et si ça l'était, la "comique" est un mec)

[sookie]

eh ben quelle caricature , on en demande tjs plus pour au final pas grand chose. Il est facile pour un patron d'exiger de plus en plus aux jeunes qui se doivent d'être de véritables couteaux suisses muets sourds et dociles pour 9 euros de l'heure. Le smic est devenu le salaire universel.
Pourquoi en France les patrons ont ils une si mauvaise opinion des stages et de l'université. Pour avoir fait des études scientifiques , je peux affirmer que l'on n'avait pas 10h de cours par semaine mais bien prêt de 30H avec les td , les rapports , les études à rendre et en ce qui concernent les stages c'est pareil. En tant que stagiaire pour valider mon bac+5 j'avais parfois l'impression de plus bosser que les réels employés. J'ai monté mon stage de A à Z , je me suis sauvée les fesses pour avoir un rapport valable à rendre et à soutenir pour valider mon diplôme. Mais cela ne vaut rien. Bien sûr que les jeunes sont pour la plupart inconscients de ce qui les attends en sortant de l'école , on a la tête dans le guidon. On veut obtenir son joli diplôme et après bonjour la galère trop jeune , trop peu expérimenté , trop loin , trop femme , trop pas le profil, trop pas ci trop pas celà. A force de se prendre des portes dans la figure et de se sentir des moins que rien en entretiens de recrutement, on se doit de garder encore la tête haute et de se rêver auto entrepreneur. Mais quelle bonne blague hein.

[Invité]

Je ne vois pas que cette chef d'entreprise pousse les jeunes à se mettre forcément auto-entrepreneur, j'ai surtout vu que c'est une "winner" et qu'elle ne supporte pas les gens qui ne sont pas comme elle, avec une énergie débordante, une capacité à cacher toutes leurs difficultés sous un masque. En tout cas elle n'en veut pas dans son entreprise. Elle veut un type sûr de ce qu'il sait faire, capable de montrer ce qu'il sait faire et qui veut le salaire en conséquence.

Cela dit, quand elle dit au candidat qu'il faut d'abord faire le boulot de base et y devenir très bon avant de songer à manager des subordonnés... eh bien je suis d'accord. C'est d'ailleurs ce qui me fait penser que le cas de ce candidat est un peu trop irréaliste pour être honnête.

J'imagine que dans le monde du Web on rencontre beaucoup de gens qui ont le profil de cette dame.

[conundrum]

Lettre ouverte d'une pourriture communiste à la pouffiasse consultante de Rue89 : http://comite-de-salut-public.blogspot. ... re_06.html

[superuser]

Excellent ! Très en forme, notre CSP.

[superuser]

Dans l'émission «On revient vers vous» diffusée sur Cadremploi.fr, David Abiker rencontre chaque semaine une "personnalité" qui lui confie ses souvenirs d'entretiens d'embauche. Ici, Pascal Nègre, le patron d'Universal Music France, explique qu'aujourd'hui, les jeunes sont parfois en dehors des réalités. Ils ont une vision un peu romantique du monde du travail et sont pour certains trop exigeants. Etre sous-payé, ce n'est pas important. Ce qui prime c'est l'intérêt du métier, estime le producteur.

http://www.dailymotion.com/video/xgdwo1 ... rtant_news

C'est le même discours que me tenait mon chef quand je bossais chez Warner (où il y avait pléthore de stagiaires qui faisaient pour 300 €/mois le boulot des salariés qu'on virait au fur et à mesure). Pourtant, j'avais presque dix ans de maison (alors que lui, trois ou quatre). Quand j'ai commencé à râler à propos de ma surcharge de travail et de mes heures sup’ non payées, ce petit con m'a répondu qu'il fallait que je me rende compte de la chance que j'avais de travailler dans ce milieu ô combien prestigieux et convoité... Des salopards, je vous dis !

[tristesir]

Des salopards, je vous dis !

Qui sont en train de crever la gueule ouverte parce qu'ils se sont endormis sur le magot et leur rente.
Tout baignait pour eux, on changeait tous les dix ans le format des supports musicaux cela leur permettait de te vendre plusieurs fois la même chose .

[yannick]

Pascal Nègre, ce n'est pas lui qui a écrit le bouquin de PPD ?

[RaoulPiconBière]

Ouais ! Bon.
Elle est gentille la dame ....
Mais quand même .... , au départ,
on ne connait pas le véritable objectif de Guiseppe ?!?

Donc quand elle dit : "La conversation se termine. Il ne le sait pas, mais je le rappellerai probablement : j'ai des trucs à déléguer, et il m'a l'air un peu motivé au fond, puisqu'il a appelé",
on peut se demander qui a bluffé l'autre, non ?

[conundrum]

Une autre réponse...

Une précaire prétentieuse répond à la « crevure néolibérale » : http://eco.rue89.com/2011/01/09/reponse ... ale-184694

[superuser]