Le Figaro a écrit :La France connaît une croissance «exceptionnelle» au second trimestre
Selon l’Insee, la hausse du produit intérieur brut s’établit entre 1,1% et 1,2% pour les trois derniers mois, un résultat très supérieur aux prévisions. Il faut remonter à fin 2000 pour retrouver de tels chiffres, qui devraient permettre à la France d’atteindre 2% à 3% de croissance annuelle, contre 1,5% en 2005.
«Les chiffres que publie l'Insee ce matin sont tout à fait exceptionnels». Thierry Breton s’est félicité vendredi au micro de France Inter du taux de croissance annoncé par l’Insee pour le deuxième trimestre : 1,1 à 1,2%. «Du jamais vu depuis 20 ans», selon le ministre de l’Economie. La croissance est sur un rythme de 3%, estime Thierry Breton, soit deux fois plus que les 1,5% enregistrés en 2005.
Un décollage qui a surpris les experts
Ces chiffres constituent une surprise. Les économistes prévoyaient une croissance du produit intérieur brut autour de 0,7% pour la période. Les chiffres de l’Insee sont supérieurs de 0,4 points. Un résultat «énorme quand on connait le faible potentiel de croissance de l'économie française», selon Nicolas Bouzou, économiste de la société d’études Alterès. «Il faut remonter au quatrième trimestre 2000 pour retrouver une si bonne performance», précise-t-il.
«L'économie française va mieux, elle va bien, elle va même très bien», confirme Thierry Breton. La reprise semble en effet se conforter. Après un premier trimestre à 0,5%, les bons résultats des trois derniers mois garantissent désormais un acquis de croissance à 1,8%. Si l’économie française poursuit sur cette lancée, elle devrait passer le cap des 2% de croissance annuelle. «C’est indiscutablement un bon chiffre», explique Véronique Riches-Flores, de la Société Générale.
Les spécialistes expliquent ce boom de l’activité par plusieurs facteurs. Pour Mathieu Kaiser, de BNP Paribas, l’embellie est due à «une consommation très dynamique, sur un commerce extérieur contribuant positivement à la croissance, ainsi que sur une accélération de l'investissement des entreprises». Philippe Waechter, de Natexis, estime que «l’économie française, depuis le début de l'année 2006 s'ouvre davantage et commence réellement à s'immerger dans la dynamique globale. La France commence ainsi à profiter de la croissance mondiale qui reste forte».
Le gouvernement satisfait, les économistes restent prudents
Ces chiffres, devraient assurer une croissance entre 2 et 2,5% pour l’année 2006, soit l’objectif que c’était fixé le gouvernement. «Vu l'élan pris par la croissance depuis ce printemps, il est difficile d'envisager une moyenne annuelle inférieure à 2,3%», confirme Nicolas Bouzou. «Tous les indicateurs montrent que l'économie française est au vert,
c'est la raison pour laquelle le chômage baisse autant en France», estime Thierry Breton, qui ne compte pas s’arrêter là. «Nous devons faire mieux», a-t-il lancé vendredi matin.
Mais les prévisionnistes restent prudents. «Il faut garder à l'esprit que la super croissance enregistrée au deuxième trimestre pourrait n'être qu'un feu de paille», estime Nicolas Bouzou. La récente hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, risque d’entraîner un durcissement des conditions de crédit, freinant ainsi la consommation des ménages.
L’autre bonne nouvelle, pour le gouvernement, c’est
la bonne tenue de l’inflation, qui reste faible en juillet avec une hausse des prix de 0,2%, malgré l’augmentation des coûts du pétrole. L’inflation devrait s’établir autour de 1,9% pour l’année.
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