Le droit de préemption s'exerce habituellement en matière d'urbanisme. Lors de la vente d'un bien immobilier, une personne publique (commune, département ...) peut acquérir ce bien en priorité, pour des raisons d'intérêt commun (exemple : construction d'une école).
L'expropriation est faite au nom de l'Etat, à l'initiative ou au bénéfice d'une personne publique, pur des raisons d'utilité publique (exemple : construction d'une route, création d'une zone d'activité).
Chacun a en mémoire ces entreprises qui licencient des centaines de personnes, afin d'éliminer les établissements les moins rentables ou après rachat à bas prix d'une autre entreprise.
Bien souvent, il s'agit de l'activité économique principale d'une petite ville ou d'un bassin d'emploi. En plus des centaines d'emplois directement détruits, un nombre souvent identique d'emplois est détruit de façon indirecte : sous-traitants, fournisseurs et intervenants divers, commerces du voisinage.
Parfois, l'activité est viable et peut être poursuivie telle qu'elle existe, au besoin avec des aménagements ou des inflexions (rappelez-vous les LIP continuant à fabriquer et vendre leurs montres au début des années 1970).
Parfois, l'activité ne peut pas être poursuivie dans des conditions économiques valables, mais le personnel est bien là avec ses compétences, son organisation, les locaux et le matériel. Cette ensemble humain et matériel peut être utilisé pour de nouvelles activités économiques, employant au mieux les compétences et les moyens.
Dans les deux cas, le second en particulier, une aide extérieure est nécessaire pour permettre aux salariés d'acquérir leur entreprise (au moins en partie) et de développer leur activité (l'ancienne maintenue ou une nouvelle).
Le droit de préemption et d'expropriation pourrait être étendu à ces situations.
Ainsi, une entreprise à caractère coopératif (coopérative de production) pourrait être créée avec l'aide de fonds publics (commune, département, région, Etat). Une partie du capital, d'importance variable selon les circonstances, serait détenue par plusieurs collectivités publiques, l'autre partie par les salariés eux-mêmes. Pour aider ceux-ci à acquérir une partie de leur entreprise (pas question de spéculation boursière), un prêt sans intérêt, bonifié et garanti par l'Etat pourrait leur être consenti. L'Unedic pourrait aussi mettre la main à la poche, puisqu'il n'y aurait pas de chômage et donc pas d'allocations à verser.
Par la suite, les salariés pourraient rembourser leur emprunt et racheter le capital détenu par les collectivités publiques ayant apporté leur aide.
La meilleure façon d'éviter les licenciements massifs et les délocalisations, c'est que les salariés soient les propriétaires (au moins 51%) de l'entreprise où ils travaillent. C'est ce qu'on appelle un coopérative de production.
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