La BCE sur le point de remonter à nouveau ses taux
AFP 03.08.2006 - 7:28
La Banque centrale européenne (BCE) va sans doute décider d'augmenter à nouveau ses taux jeudi pour la quatrième fois depuis décembre, afin de faire barrage à des menaces de surchauffe inflationniste alimentées par le pétrole cher.
Le conseil des gouverneurs se réunit à Francfort à partir de 07H00 GMT. Il sera suivi d'une conférence de presse du président de l'institut, le Français Jean-Claude Trichet. Un dispositif inhabituel pour la réunion de début août, qui, par tradition, se tient habituellement via une conférence téléphonique.
Mais, cette fois, les gardiens de l'euro ont décidé de repousser leurs vacances, ne laissant guère de doute sur leur intention d'annoncer une remontée des taux directeurs. Un relèvement de 25 points de base est attendu, qui verrait grimper le principal taux de la zone euro à 3%.
Car les risques d'inflation augmentent, selon M. Trichet. Début juillet, le Français avait déclaré qu'"une grande vigilance" était de mise face aux dangers d'emballement des prix lié au pétrole cher, à l'abondance des liquidités et à la forte augmentation des crédits au secteur privé. L'emploi du terme "vigilance" annonce en général une hausse de taux imminente.
L'inflation a atteint 2,5% en juillet dans la zone euro, selon un chiffre provisoire, comme les deux mois précédents, dépassant de loin le seuil de tolérance de la BCE qui est d'un peu moins de 2%.
Face à ces risques, il est nécessaire de durcir le loyer de l'argent et de continuer sur cette voie, si la reprise économique se poursuit, avait assuré M. Trichet, sans préciser jusqu'où irait la BCE.
Les économistes espèrent justement grappiller des indices sur les intentions des banquiers centraux d'ici la fin de 2006 lors de la conférence de presse.
Un resserrement des vannes du crédit jeudi représenterait une accélération dans le cycle actuel, la BCE ayant augmenté ses taux tous les trois mois depuis décembre.
La majorité des experts pensent qu'elle va désormais adopter un rythme bimestriel, avec deux prochains gestes en octobre puis en décembre qui porteraient le principal taux directeur à 3,50%, niveau où il devrait reposer pour de longs mois.
Car le ciel s'assombrit déjà pour l'économie, qui va souffrir en 2007 d'un ralentissement de la croissance mondiale et va devoir digérer l'augmentation en Allemagne de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), susceptible de causer un coup d'arrêt de la croissance de la première économie de la zone euro au premier trimestre.
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