D’ici début 2012, le compte de «mon.service-public.fr» sera étendu au compte fiscal et à Pôle emploi, avec un même authentifiant
Ce mercredi, en conseil des ministres, François Baroin a annoncé des mesures destinées à développer l'administration numérique. Depuis 2007, un plan gouvernemental tente en effet de simplifier l'administration grâce au recours aux technologies, Internet surtout. A partir des propositions du député Franck Riester (UMP) communiquées en février, le gouvernement compte poursuivre sur sa lancée en 2011.
L'Etat va ainsi diviser par 10 en deux ans le nombre de sites Internet des administrations centrales. Les services personnalisés seront également développés : le compte de «mon.service-public.fr» sera étendu au compte fiscal et à Pôle Emploi. Un portail unique des données publiques sera créé : sa mise en ligne est prévu d'ici à fin 2011 et la nomination d'un directeur de projet a été annoncée.
François Baroin a également mis en avant les "résultats significatifs" obtenus jusqu'ici : le seuil de 10 millions de contribuables ayant télédéclaré leur impôt dépassé pour la première fois en 2010 ; la "quasi-totalité" des formulaires administratifs téléchargeables en ligne ; les remboursements de soins "dématérialisés à près de 84%" grâce à la carte Vitale.
Or, tout n'est pas rose au "pays des clics"
Pourtant, en septembre, le Médiateur de la république, Jean-Paul Delevoye, s'alertait de la "déshumanisation induite par cette modernisation. "N'avoir que des touches proposées par un serveur vocal lorsque l'on est dans une situation complexe est vécu comme un abandon de la part de l'administration", rappelait-il.
Les nouvelles technologies apportent des "avancées très importantes", précise Jean-Paul Delevoye à La Tribune, mais dans le cas de "certaines administrations où l'on est face à des précarités de vie, face à des gens qui dépendent de 50 ou 150 euros d'allocations, il y a un besoin d'écoute important". Il faut donc "impérativement conserver un accès humain à l'administration", d'autant que les erreurs informatiques, une fois qu'elles sont commises, sont "difficiles à corriger".
Couacs en tous genres
De fait, les exemples de dommages collatéraux créées par l'administration électronique sont légion : un changement d'adresse sur le site de Pôle Emploi, non pris en compte, qui aboutit à la radiation de l'usager du système d'assurance chômage ; la récupération des données fiscales de l'usager par la caisse d'allocations familiales qui conduit à l'amputation de son allocation adulte handicapé (AAH), etc.
En d'autres termes, "les technologies ne doivent pas être une barrière supplémentaire entre l'usager et le fonctionnaire" et il est "illusoire de croire que le traitement de masse rend obsolète tout traitement au cas par cas", estime le Médiateur, même s'il rend hommage aux "réussites" de l'administration numérique comme la télédéclaration de l'impôt ou la création du site service-public.fr, qui allie service Internet et interface téléphonique.
http://www.lafusionpourlesnuls.com/arti ... 68958.html
Toujours plus d'administration numérique
Re: Toujours plus d'administration numérique
J'ai resenti comme un malaise et j'ai vérifié dans le document Compte-rendu officiel du Conseil des ministres
Les arguments pour appuyer ces idées sont toujours les mêmes : plus d'efficacité ou le "moins compliqué", plus de sécurité (terrorisme, fraudeurs...). Moi, ça me donne le vertige et je me pose la question si ce projet a été validé par la CNIL.
Cela signifie que nous évoluons dans le sens qu'avec un seul identifiant nous pouvons interconnecter de plus en plus de base de données ce qui pose un problème. C'est un pas de plus vers le "big brother". Le sujet n'est pas très "tendance", mais si on pousse l'idée un peu plus loin nous aurons bientôt un seul identifiant pour avoir accès à tout : casier judiciaire, fiches de police, sécurité sociale, dossier médical, données bancaires, situation fiscale, CAF, base élèves.... .Le Gouvernement a également décidé d’accélérer le développement de services personnalisés. D’ici début 2012, le compte de « mon.service-public.fr » sera étendu au compte fiscal et à Pôle emploi, permettant aux Français de se connecter avec un même authentifiant à l’ensemble des principaux services en ligne de l’administration
Les arguments pour appuyer ces idées sont toujours les mêmes : plus d'efficacité ou le "moins compliqué", plus de sécurité (terrorisme, fraudeurs...). Moi, ça me donne le vertige et je me pose la question si ce projet a été validé par la CNIL.
Re: Toujours plus d'administration numérique
S'ils incluent l'espace perso de Pôle emploi, il va falloir rebaptiser le nom du site en: mon.sevice-public.frle compte de «mon.service-public.fr» sera étendu au compte fiscal et à Pôle Emploi.

Re: Toujours plus d'administration numérique
De toutes façons, depuis 2008, grâce à Eric Woerth qui a créé la Délégation Nationale de Lutte contre la Fraude, "structure légère de quinze personnes", afin d’ "industrialiser" la lutte contre la fraude qui était trop "segmentée et compartimentée", a été développé le croisement des fichiers informatiques CNAM/CAF/CNAV/Pôle Emploi-Unedic/Urssaf/Impôts/Douanes (tout ça !) et leur exploitation en aval entre les différents services ou organismes afin de lutter contre la fraude… essentiellement sociale, mais parfois fiscale.
Avec l'accord de la CNIL, par signature de conventions entre ces administrations et l'Etat, les informations disponibles sont mises en commun et les échanges de données facilités.
Le développement de l'administration numérique avec identifiant unique va dans ce sens.
Avec l'accord de la CNIL, par signature de conventions entre ces administrations et l'Etat, les informations disponibles sont mises en commun et les échanges de données facilités.
Le développement de l'administration numérique avec identifiant unique va dans ce sens.
Re: Toujours plus d'administration numérique
De toutes façons, depuis 2008, grâce à Eric Woerth qui a créé la Délégation Nationale de Lutte contre la Fraude(super user)
Légère apartée: on n'est jamais mieux servie que par soi-mème , n'est ce pas?
Légère apartée: on n'est jamais mieux servie que par soi-mème , n'est ce pas?
