Selon Le Monde
La Cour de justice des communautés europénnes a jugé, mardi 11 juillet, l'ex-premier ministre Edith Cresson coupable de favoritisme. Dans son arrêt, la Cour "constate que Mme Cresson a enfreint ses obligations de commissaire" en engageant comme membre de son cabinet une de ses connaissances proches, René Berthelot, un chirurgien-dentiste.
Mais la Cour juge que "le constat du manquement constitue en soi une sanction appropriée" et qu'il y a lieu de "dispenser Mme Cresson de sanction sous la forme d'une déchéance de son droit à la pension ou d'autres avantages en tenant lieu".
"CONSEILLER PERSONNEL"
En raison de son âge, 66 ans à l'époque, M. Berthelot ne pouvait être recruté comme membre du cabinet d'un commissaire. Malgré cela, et "bien que son cabinet soit déjà entièrement pourvu en conseillers personnels", Mme Cresson l'a fait engager comme "visiteur scientifique", relève la Cour. De plus, alors que ce type de contrat implique des activités de recherche, "M. Berthelot a travaillé exclusivement en tant que conseiller personnel de Mme Cresson", ajoutent les juges.
L'affaire a commencé lorsque des accusations de favoritisme à l'encontre de Mme Cresson ont été publiées dans la presse et relayées au Parlement européen. Ce fut alors le déclenchement d'un scandale d'une ampleur inédite qui avait débouché sur la démission collective de la Commission présidée par le Luxembourgeois Jacques Santer, en mars 1999.
Membre de la Commission européenne de janvier 1995 à septembre 1999, chargée de l'éducation, de la recherche et de la formation, Edith Cresson est le premier responsable de si haut rang à être condamné par la justice européenne.
