La croissance est de retour en France, selon les derniers chiffres de l’Insee, publiés ce jeudi. Mais va-t-elle s’installer dans la durée? Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet Astérès, en doute. Pour lui, les entreprises françaises ne sont plus assez compétitives. Interview.
Une croissance de 0,6% au deuxième trimestre, est-ce une «très bonne nouvelle», comme le dit Bercy?
Ce n’est pas «magnifique» comme nous le dit Christine Lagarde. La croissance française est toujours très fragile. Au deuxième trimestre, elle est dûe au comportement de restockage des entreprises. Les usines ont produit plus de pneus, de voitures, de machines, mais tous ces produits se sont retrouvés dans les entrepôts. Ce n’est pas vraiment une preuve de dynamisme. Hors effet de stockage, la croissance française est de… zéro. Et maintenant que les entrepôts sont pleins, ce facteur de croissance va disparaître pour le prochain trimestre.
La consommation des ménages se redresse. Va-t-elle continuer ainsi?
Sans doute pas, car le pouvoir d’achat n’a pas augmenté. Les foyers ont fait baisser leur taux d’pargne pour consommer un peu plus. Le secteur des services est plutôt dynamique, la consommation de biens manufacturés ne baisse pas trop, mais le prochain trimestre sera sans doute un peu décevant. Avec l’inflation, même légère, les prix risquent d’augmenter un peu, mais pas les salaires. Et le marché du travail ne va pas beaucoup mieux. 35.000 emplois ont été créés au deuxième trimestre, c’est bien mais ce n’est pas énorme après des destructions massives d’emplois en 2009. C’est comme l’investissement des entreprises: il augmente de près d’1%, mais il avait baissé d’autant le trimestre d’avant. Et de 9% l’an dernier…
La France importe plus qu’elle n’exporte. Faut-il s’en alarmer?
C’est le commerce extérieur qui tire la croissance vers le bas. Car les entreprises françaises ne sont plus assez compétitives. C’est inquiétant: la France est en train de rater la reprise. Alors que l’Allemagne, elle, est en pleine santé et profite à plein de la hausse de la demande des pays émergents. A l’étranger, les produits français sont perçus comme de qualité, mais trop chers. Ils se font rattraper par les produits d’autres pays. Il nous reste le luxe et l’agroalimentaire, et encore, dans ce domaine, nous n’avons plus beaucoup d’avance.
J'ai déjà rencontré Nicolas Bouzou, alias "le Bouzou" (comme ont dit "le Touati", clones des Elie Cohen et autres Jean-Marc Sylvestre, question de faire tourner le trombinoscope des économistes libéraux télévisuels, "experts de base" et faiseurs d'opinions, toujours les mêmes "faux prophètes qui-n'ont-rien-vu-venir" et purs produits sortis du même atelier…).
C'était sur le plateau de Ripostes où j'avais été invitée (dans le public). Je me souviens des propos qu'il m'avait tenus sur le Smic. A un moment, dans le débat, il avait lâché que le Smic était mauvais pour l'emploi. A la fin de l'émission, je suis donc allée le voir pour lui demander pourquoi.
Il m'avait répondu que, dans l'entreprise, il y a des postes qui rapportent et d'autres qui ne rapportent rien (comme les caissières dans un supermarché, d'ailleurs c'est pour ça qu'on veut les automatiser). Au cause du Smic, ces emplois, non qualifiés, sont payés beaucoup trop cher par rapport à ce qu'ils rapportent. Ils coûtent donc trop à l'entreprise et sont néfastes pour elle et donc pour l'emploi...
De la vision de l'entreprise comme un tout, constituée d'une équipe où chacun à un rôle à jouer, on passe à une entité fragmentée où chaque poste est considéré en fonction de sa rentabilité. C'est la fragmentation de la rentabilité de l'entreprise qui prend le dessus sur sa globalité.
Pour lui, la femme au foyer qui élève ses enfants n'est certainement pas rentable non plus.
Je n'accorde aucun crédit à ce crâne d'œuf.
Quant au déficit commercial de la France, ce n'est qu'un épouvantail parmi tant d'autres. Si la France importe trop, c'est que nos actionnaires y trouvent leur compte : il revient moins cher de faire travailler les Chinois que les Français, n'est-ce pas ?
Il m'avait répondu que, dans l'entreprise, il y a des postes qui rapportent et d'autres qui ne rapportent rien (comme les caissières dans un supermarché, d'ailleurs c'est pour ça qu'on veut les automatiser). Au cause du Smic, ces emplois, non qualifiés, sont payés beaucoup trop cher par rapport à ce qu'ils rapportent. Ils coûtent donc trop à l'entreprise et sont néfastes pour elle et donc pour l'emploi...
D'ailleurs en entreprise, tout ce qui est administratif est désigné comme "improductif" !
Quel discours que celui de ce Bouzou ! Je me demande comment ces gens là ont le droit de s'exprimer ainsi sur des médias de masse. Vraiment une insulte au travailleur de base, au précaire qui travaille POUR VIVRE, et non pour la gloire de son entreprise. Ce genre de propos devrait être sanctionné dans une démocratie digne de ce nom...
N'en déplaise à Bouzou, le Smic permet encore de consommer (un petit peu).
Compétitivité, mon c*l !
S'ils orientaient leurs bénéfices sur le travail au lieu du capital, ça irait peut être mieux pour tout le monde.
Il a raté sa vocation. Avec un tel nom il aurait du se produire dans un cirque avec une paire de chaussures trop grandes et un nez rouge, succès garanti.
Il a préféré être "économilogue", on devrait rire de toutes les inepties dont ils nous gratifient à chacun de leur passage à la tv, mais le coeur n'y est pas, on a envie de caillasser son poste tv
Supprimons le smic, comme en Allemagne, pour améliorer la compétitivité des entreprises. Si cela ne suffit pas, rétablissons l'esclavage.
Qu'est-ce que ces gens qui veulent vivre de leur salaire bien qu'ils ne soient pas traders ou banquiers?
