RSA : la non demande de droits
Publié : 01 juin 2010
Que ce soit sur une base sociale (pauvre), ethnique (discrimination) ou territoriale (quartier), le sentiment de
stigmatisation renvoie simultanément à la manière dont les politiques sociales se produisent en tant qu’image et produisent une image des ses bénéficiaires. Si l’offre de droits active un processus de reconnaissance sociale, dès lors que ces droits sont ciblés sur des populations particulières, cette reconnaissance participe tout autant à une procédure d’étiquetage qui peut être synonyme de disqualification sociale (Paugam 1991). Analysé de longue date par la littérature sur le welfare stigma, l’incidence de la stigmatisation sur le rapport à l’offre publique sociale reste toujours vive – comme le montrent les premiers retours de terrain sur le RSA activité [9]. Le développement des procédures de contrôle, enjoignant les bénéficiaires d’une offre à donner des gages et fournir des preuves de leur engagement, vient souvent renforcer un sentiment de marquage du pauvre, comme celui qui doit rendre des comptes dans une relation totalement asymétrique – on lui demande toujours plus, tout de suite, notamment de se « mettre à nu » dans sa vie et ses intentions, sans assurance aucune de la capacité de l’offre demandée à modifier sa situation. Il n’est par conséquent pas surprenant que certains préfèrent rester à l’écart d’un processus de reconnaissance sociale vécu avant tout comme stigmatisant.
Dans ces cas de figure, les individus ne s’y retrouvent pas dans le « respect » et « l’estime de soi » que sont censés produire les politiques sociales : elles génèrent au contraire un sentiment de honte. Pour demander un droit ou accepter une offre, il faut par conséquent accepter l’image attachée à cette offre.
Mais l’expression de cette autonomie a aussi un envers, qui a de quoi interroger. Ces « précaires autonomes » se placent de fait en dehors des filets de la sécurité sociale ; ils se retirent des dispositifs conçus pour les maintenir dans le périmètre de la solidarité nationale et refusent la reconnaissance produite par les politiques. Or ces individus ont, comme chacun, besoin de reconnaissance - leur situation de vie est bien souvent faite d’une souffrance vécue en raison d’un défaut de reconnaissance justement ; mais les dispositifs institutionnels qui s’adressent à eux leur renvoient de fait une forme de mépris.
De ce point de vue, l’examen des comportements de non demande conduit à poser dans une perspective inversée la question du coût de la protection sociale : ils montrent ce qu’il en coûte aux individus d’être protégé, ce qu’il en coûte d’être demandeur. A l’inverse de la vision du « sur recourant », qui envahissait les guichets dans les années 1990, à l’inverse aussi de la traque anti fraude qui saisit les organismes de Sécurité sociale – alors que les rappels des prestations légales peuvent peser jusqu’à 3 fois plus que les indus [12] –, le phénomène de non demande montre le coût symbolique qu’il y a à demander et obtenir des protections
En fait, il s'agit d'un référencement de Agnès sur son blog "le Monolecte".Merci tranquille2
Les fichiers sociaux d’Eric Woerth et Martin Hirsch
Qu’il soit au Budget ou au "Travail et à la Solidarité", le cheval de bataille d’Eric Woerth reste la "lutte contre la fraude", facteur de "cohésion sociale" et facteur d’interconnection massive des fichiers sociaux. Il a été aidé par Martin Hirsch et son colossal fichier de la précarité @RSA
Là il ne faut pas se faire avoir ! Je pense qu'ils essaient simplement, on est même incité à s'identifier avant de faire la simulation. Il faut surtout pas s'identifier et ne pas donner son vrai nom. Pour faire une simulation anonyme il faut accepter les cookies et ne pas s'identifier. Alors on peut donner le nom Hirsch Martin, ou Sarkozy Nicolas, ou Balkany Patrick... etcje suis d'accord avec cet article ! un bon exemple c'est la simulation nominative mise en ligne en 2009 ! pourquoi ? pour quelle raison demande t-on le no de sécu, de caf etc. des personnes qui souhaitent simplement s'informer sur l'avantage à ouvrir ce droit ?