RSA : la non demande de droits

Réagir sur l'actualité ou la vie quotidienne, faire part de son humeur, lancer un débat... Ce forum généraliste est dédié à tous les thèmes qui vous préoccupent (en dehors des Dossiers ci-dessous).

Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Re: RSA : la non demande de droits

Message par tristesir »

Merci tranquille2.
Que ce soit sur une base sociale (pauvre), ethnique (discrimination) ou territoriale (quartier), le sentiment de
stigmatisation renvoie simultanément à la manière dont les politiques sociales se produisent en tant qu’image et produisent une image des ses bénéficiaires. Si l’offre de droits active un processus de reconnaissance sociale, dès lors que ces droits sont ciblés sur des populations particulières, cette reconnaissance participe tout autant à une procédure d’étiquetage qui peut être synonyme de disqualification sociale (Paugam 1991). Analysé de longue date par la littérature sur le welfare stigma, l’incidence de la stigmatisation sur le rapport à l’offre publique sociale reste toujours vive – comme le montrent les premiers retours de terrain sur le RSA activité [9]. Le développement des procédures de contrôle, enjoignant les bénéficiaires d’une offre à donner des gages et fournir des preuves de leur engagement, vient souvent renforcer un sentiment de marquage du pauvre, comme celui qui doit rendre des comptes dans une relation totalement asymétrique – on lui demande toujours plus, tout de suite, notamment de se « mettre à nu » dans sa vie et ses intentions, sans assurance aucune de la capacité de l’offre demandée à modifier sa situation. Il n’est par conséquent pas surprenant que certains préfèrent rester à l’écart d’un processus de reconnaissance sociale vécu avant tout comme stigmatisant.

Dans ces cas de figure, les individus ne s’y retrouvent pas dans le « respect » et « l’estime de soi » que sont censés produire les politiques sociales : elles génèrent au contraire un sentiment de honte. Pour demander un droit ou accepter une offre, il faut par conséquent accepter l’image attachée à cette offre.
tristesir

Re: RSA : la non demande de droits

Message par tristesir »

Autre extrait:
Mais l’expression de cette autonomie a aussi un envers, qui a de quoi interroger. Ces « précaires autonomes » se placent de fait en dehors des filets de la sécurité sociale ; ils se retirent des dispositifs conçus pour les maintenir dans le périmètre de la solidarité nationale et refusent la reconnaissance produite par les politiques. Or ces individus ont, comme chacun, besoin de reconnaissance - leur situation de vie est bien souvent faite d’une souffrance vécue en raison d’un défaut de reconnaissance justement ; mais les dispositifs institutionnels qui s’adressent à eux leur renvoient de fait une forme de mépris.

De ce point de vue, l’examen des comportements de non demande conduit à poser dans une perspective inversée la question du coût de la protection sociale : ils montrent ce qu’il en coûte aux individus d’être protégé, ce qu’il en coûte d’être demandeur. A l’inverse de la vision du « sur recourant », qui envahissait les guichets dans les années 1990, à l’inverse aussi de la traque anti fraude qui saisit les organismes de Sécurité sociale – alors que les rappels des prestations légales peuvent peser jusqu’à 3 fois plus que les indus [12] –, le phénomène de non demande montre le coût symbolique qu’il y a à demander et obtenir des protections
tranquille2

Re: RSA : la non demande de droits

Message par tranquille2 »

Merci tranquille2
En fait, il s'agit d'un référencement de Agnès sur son blog "le Monolecte".
diety

Re: RSA : la non demande de droits

Message par diety »

Très intéressant cet article. Cela me fait réfléchir, le moment venu, de faire éventuellement une lettre motivée de non-demande du RSA.

D'ailleurs, "le fichier des pauvres", le fichier RSA, faisait parti des propositions pour le BigBrotherAwards 2010 dans la catégorie "Orwell Etat et élus":
Les fichiers sociaux d’Eric Woerth et Martin Hirsch
Qu’il soit au Budget ou au "Travail et à la Solidarité", le cheval de bataille d’Eric Woerth reste la "lutte contre la fraude", facteur de "cohésion sociale" et facteur d’interconnection massive des fichiers sociaux. Il a été aidé par Martin Hirsch et son colossal fichier de la précarité @RSA
laurent

Re: RSA : la non demande de droits

Message par laurent »

toute LIBERTE a son prix

avant 2007 on aidait les gens par une couverture et une aide financiére.

depuis 2007, "tout pour ma gueule, sa magesté le monarque entube le peuple", il a crée avec le consentement de l'économie, le statut d'esclave, et ce statut est revue tout les 3 mois, aucune chance d'en sortir dans ce monde d'abrutis :D .
avaroa

Re: RSA : la non demande de droits

Message par avaroa »

je suis d'accord avec cet article ! un bon exemple c'est la simulation nominative mise en ligne en 2009 ! pourquoi ? pour quelle raison demande t-on le no de sécu, de caf etc. des personnes qui souhaitent simplement s'informer sur l'avantage à ouvrir ce droit ?
où vont ensuite les infos enregistrées du formulaire en ligne ?
par ailleurs je remarque la difficulté à obtenir les barèmes (retirés du site .gouv ) étonnant ?!
fichier des pauvres comme le dit si bien diety " propositions pour le BigBrotherAwards 2010 "
diety

Re: RSA : la non demande de droits

Message par diety »

je suis d'accord avec cet article ! un bon exemple c'est la simulation nominative mise en ligne en 2009 ! pourquoi ? pour quelle raison demande t-on le no de sécu, de caf etc. des personnes qui souhaitent simplement s'informer sur l'avantage à ouvrir ce droit ?
Là il ne faut pas se faire avoir ! Je pense qu'ils essaient simplement, on est même incité à s'identifier avant de faire la simulation. Il faut surtout pas s'identifier et ne pas donner son vrai nom. Pour faire une simulation anonyme il faut accepter les cookies et ne pas s'identifier. Alors on peut donner le nom Hirsch Martin, ou Sarkozy Nicolas, ou Balkany Patrick... etc :wink:

Mais je trouve malhonnête que la CAF fasse croire à l'internaute qu'il faut donner son nom et/ou s'identifier pour une simulation. A mon avis, si on fait une simulation avec son vrai nom ou au moins si on s'identifie (login, mot de passe) avant la simulation, la CAF gardera une trace de la simulation. Mais une simulation n'est pas faite pour ça. On peut avoir envie de le faire pour tester différentes situations ou pour renseigner un ami, on peut vouloir jouer sur les paramètres (date de naissance, durée d'inscription à pole emploi etc), que la simulation soit anonyme nom de dieu. C'est la stratégie "on laisse la personne dans le flou et on ne l'informe pas clairement sur les conséquences".
Répondre