Chômage, ce nouveau terrain de recherche expérimentale
Publié : 05 mars 2006
L'accompagnement des chômeurs, ce vaste chantier d'expérimentation !
Secteur porteur à défaut d'être pointu, le marché du marché de l'emploi tire profit des volontés politiques à la mode d'aujourd'hui, dont le spot publicitaire pourrait être «cachez-moi ce taux de chômage que je ne saurais voir».
Car on ne sait plus quoi inventer pour simuler une volonté de résorption du chômage.
On prétend le travail comme facteur d'insertion alors que seul l'emploi précaire est développé (263.000 contrats aidés en 2005 contre 62.000 créations d'emplois durables). Le chantage est devenu l'arme suprême : refuser le moindre stage de mobilisation est un prétexte à la suspension d'allocation, un pas certain vers l'exclusion.
Qu'à cela ne tienne, la DARES promet de nous révéler les dessous de l'accompagnement des chômeurs. Les résultats paraîtraient dans 18 mois, avant les élections présidentielles?
Dans cet objectif, un budget de 250.000 euros va être débloqué. Un appel à projet de recherche a été lancé le 31 janvier sous deux angles :
L'accompagnement vers l'emploi
Que savons-nous aujourd'hui ? Comme souligné dans la présentation de l'offre, «En 2004, l'ANPE, ses co-traitants ou ses sous-traitants, ont fourni 2,7 millions de prestations à environ un chômeur sur deux (contre un sur six en 2000). Les prestations d'accompagnement ont profité à 865 000 demandeurs d'emploi, 153 000 demandeurs d'emploi ont bénéficié d'un bilan de compétences approfondi.»
Il existe de nombreuses études sur cette thématique de l'accompagnement, mais si peu sur les pratiques engagées, et, devons nous l'ajouter sur les résultats en terme de reclassement et d'efficacité.
Les axes de recherches devront souligner l'impact des opérateurs privés : «Par leur taille et leur renommée, et leur expérience spécifique, les entreprises engagées dans ces expériences (INGEUS, ADECCO, ALTEDIA…) peuvent avoir des pratiques d'accompagnement spécifiques, notamment du fait, et ce n'est pas négligeable, que les actions prévues sont facturées à des niveaux (on parle de 2000 euros) nettement supérieurs à ceux des sous-traitants actuels de l'ANPE (500 euros pour un accompagnement individuel emploi, 800 euros pour un BCA).»
Rappelons qu'Ingeus qui vient de décrocher un marché sur la population des RMIstes en Ile de France facture jusqu'à 6000 euros le reclassement d'un senior.
L'accompagnement dans l'emploi
Définition restrictive de l'emploi, mais finalement simple application de la réalité : l'appel à projet évoque en fait les contrats aidés pour les chômeurs et allocataires des minima sociaux, l'accompagnement des licenciés économiques et des créateurs/repreneurs d'entreprises, en parfaite adéquation avec le plan de cohésion sociale.
A travers ces deux axes, des comparatifs avec les études européennes ou mêmes internationales sont les bienvenues.
Car le résultat de ces travaux de recherche pourrait déboucher sur la mise en place d'une nomenclature européenne. Dans l'attente d'une européisation de l'Hartz IV ou d'une politique blairiste?
«Un aspect important de ces dispositifs est le couplage entre l'aide apportée et les contraintes imposées en contrepartie, comme la recherche effective et contrôlée d'un emploi, l'acceptation des offres d'emploi par la personne aidée, etc. Il s'agira de préciser la place et le rôle de ces contreparties. L'effet de cette dimension sur l'accompagnement lui-même nous semble un élément important et relativement inconnu en France.»
Pour le vivre au quotidien, nous le savons déjà : les devoirs supplantent les droits.
Ecoute le silence complice environnant.
Lire l'appel à projet de la DARES :
http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/appe ... ompagt.pdf
Sylvie
www.inter-emploi.org
Secteur porteur à défaut d'être pointu, le marché du marché de l'emploi tire profit des volontés politiques à la mode d'aujourd'hui, dont le spot publicitaire pourrait être «cachez-moi ce taux de chômage que je ne saurais voir».
Car on ne sait plus quoi inventer pour simuler une volonté de résorption du chômage.
On prétend le travail comme facteur d'insertion alors que seul l'emploi précaire est développé (263.000 contrats aidés en 2005 contre 62.000 créations d'emplois durables). Le chantage est devenu l'arme suprême : refuser le moindre stage de mobilisation est un prétexte à la suspension d'allocation, un pas certain vers l'exclusion.
Qu'à cela ne tienne, la DARES promet de nous révéler les dessous de l'accompagnement des chômeurs. Les résultats paraîtraient dans 18 mois, avant les élections présidentielles?
Dans cet objectif, un budget de 250.000 euros va être débloqué. Un appel à projet de recherche a été lancé le 31 janvier sous deux angles :
L'accompagnement vers l'emploi
Que savons-nous aujourd'hui ? Comme souligné dans la présentation de l'offre, «En 2004, l'ANPE, ses co-traitants ou ses sous-traitants, ont fourni 2,7 millions de prestations à environ un chômeur sur deux (contre un sur six en 2000). Les prestations d'accompagnement ont profité à 865 000 demandeurs d'emploi, 153 000 demandeurs d'emploi ont bénéficié d'un bilan de compétences approfondi.»
Il existe de nombreuses études sur cette thématique de l'accompagnement, mais si peu sur les pratiques engagées, et, devons nous l'ajouter sur les résultats en terme de reclassement et d'efficacité.
Les axes de recherches devront souligner l'impact des opérateurs privés : «Par leur taille et leur renommée, et leur expérience spécifique, les entreprises engagées dans ces expériences (INGEUS, ADECCO, ALTEDIA…) peuvent avoir des pratiques d'accompagnement spécifiques, notamment du fait, et ce n'est pas négligeable, que les actions prévues sont facturées à des niveaux (on parle de 2000 euros) nettement supérieurs à ceux des sous-traitants actuels de l'ANPE (500 euros pour un accompagnement individuel emploi, 800 euros pour un BCA).»
Rappelons qu'Ingeus qui vient de décrocher un marché sur la population des RMIstes en Ile de France facture jusqu'à 6000 euros le reclassement d'un senior.
L'accompagnement dans l'emploi
Définition restrictive de l'emploi, mais finalement simple application de la réalité : l'appel à projet évoque en fait les contrats aidés pour les chômeurs et allocataires des minima sociaux, l'accompagnement des licenciés économiques et des créateurs/repreneurs d'entreprises, en parfaite adéquation avec le plan de cohésion sociale.
A travers ces deux axes, des comparatifs avec les études européennes ou mêmes internationales sont les bienvenues.
Car le résultat de ces travaux de recherche pourrait déboucher sur la mise en place d'une nomenclature européenne. Dans l'attente d'une européisation de l'Hartz IV ou d'une politique blairiste?
«Un aspect important de ces dispositifs est le couplage entre l'aide apportée et les contraintes imposées en contrepartie, comme la recherche effective et contrôlée d'un emploi, l'acceptation des offres d'emploi par la personne aidée, etc. Il s'agira de préciser la place et le rôle de ces contreparties. L'effet de cette dimension sur l'accompagnement lui-même nous semble un élément important et relativement inconnu en France.»
Pour le vivre au quotidien, nous le savons déjà : les devoirs supplantent les droits.
Ecoute le silence complice environnant.
Lire l'appel à projet de la DARES :
http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/appe ... ompagt.pdf
Sylvie
www.inter-emploi.org